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Interview Kamelanc’

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Rap Genius France : Commençons par le plus important : ton retour dans le rap. Comment ça s’est passé, qu’est-ce qui t’a poussé à revenir ? Pourquoi avoir décidé brusquement d’arrêter ? C’est pour te consacrer à ton sport de combat ? (ndrl le pancrace)  

Kamelanc’ : J’ai arrêté un peu pour ça, j’ai arrêté aussi parce qu’à un moment donné ça te gave… D’ailleurs sur 10 artistes, il y en a peut-être 9 qui ont voulu arrêter… J’ai voulu arrêter ça, mettre de côté la musique, je me reconnaissais plus dans ce qui se faisait. Puis après, avec le temps… La passion revient, surtout l’envie d’écrire ! J’suis un mec qui a besoin d’écrire., j’ai commencé à réécrire, ensuite le studio me manquait, j’ai repris progressivement ; en fait ça s’est passé très simplement.

RGF : Tu continues le sport ?

Kamelanc’ : Je continue, la compétition j’ai arrêté depuis plus d’un an mais je continue toujours à m’entraîner : c’est ma deuxième passion après la musique.

RGF : Quelles ont été tes autres occupations pendant cette période ?

Kamelanc’ : J’ai beaucoup voyagé, le sport toujours, j’ai aussi concilié les deux : j’ai fait de la compétition dans la salle de sport d’un ami à moi à Los Angeles.

J’ai pris du bon temps, la musique ça prend beaucoup de temps, ça te bouffe toute ton énergie.

RGF : T’avais besoin d’une pause ?

Kamelanc’ : C’est ça, j’avais besoin de couper.

RGF : T’es de retour avec un nouvel album : Coupé du Monde. Quelles seront les principales différences avec tes précédents opus ?

Kamelanc’ : Il sera complètement différent : depuis que j’ai arrêté, j’ai vécu beaucoup de choses qui font que je suis plus le même homme. J’ai pris de l’âge et de la maturité, (ndrl : 34 ans), on peut dire que je suis plus le même personnage.

RGF : Ta  « pause musicale » pourrait être comparée à celles de Disiz ou de Kery James ?

Kamelanc’ : C’est exactement pareil. Quand tu nous regardes bien, on est à peu près les mêmes personnages.

RGF : Oui, ils ont fait un détour, ils ont arrêté la musique et se sont mis dans la religion pendant un moment.

Kamelanc’ : Oui, pour se retrouver spirituellement, être complètement en dehors du personnage dans la musique, passer d’un extrême à un autre.

RGF : Ton album sera-t-il plutôt dans l’egotrip, on pense notamment à la période T’1kiet avec Rohff, ou dans le plus personnel, avec Le charme de la tristesse notamment ?

Kamelanc’ : En fait, comme je le disais, l’album Coupé du Monde, c’est l’album de la maturité. J’aurais pu faire des morceaux comme j’ai fait précédemment dans l’album « Le charme en personne », ou « Le frisson de la vérité », mon deuxième album. Mais j’ai préféré faire des titres qui me ressemblent plus à cette période-là, pour justement faire le deuil de ce que j’ai fait avant… Sachant que je regrette pas ce que j’ai fait ! Mais un artiste doit vivre avec son temps, et je me dois de faire la musique que je vis. Je peux pas me permettre de parler des mêmes choses qu’hier.

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RGF : C’est justement ça, le lien avec le nom de ton album « Coupé du monde » : prendre du recul est en quelque sorte le thème principal.

Kamelanc’ : C’est pour ça. Sachant que quand j’ai écrit cet album, c’était à une période de ma vie où j’ai été beaucoup éprouvé, j’ai vécu beaucoup d’épreuves : je ne pouvais pas me permettre de revenir de la même manière.

Les gens doivent savoir ce qu’il s’est passé entre la période avant cette pause, et mon retour.

RGF : Un petit mot sur ton retour avec La fouine, avec qui tu es passé d’un conflit… au succès de la collaboration Vécu (ndrl : près de 15 millions de vues sur Youtube le jour de la publication de cette interview). On t’a vu aussi faire la tournée de Capitale du Crime 3 puis signer sur « S-Kal records », une structure de la « Banlieue Sale ». Comment s’est passée la rencontre ?

Kamelanc’ : Après l’histoire du clash, chacun faisait son rap de son côté, tout en gardant chacun sa propre image. Certes on était en froid, mais lui faisait son travail, et moi le mien, rien de plus.

Ensuite, un ami en commun m’a contacté via la Fouine pour se voir et éventuellement collaborer, c’était en 2008. (ndrl : bien avant « Vécu », sorti en 2011)

J’ai eu plusieurs demandes de rencontre. Au début j’ai pas voulu, parce que je ne voyais pas l’intérêt d’une éventuelle collaboration.

Puis, par surprise, au téléphone j’ai eu la Fouine. On a discuté ensemble de sorte que les tensions s’apaisent, puis ses managers m’ont contacté pour travailler ensemble.

RGF : Sur « Pour en arriver là », tu es d’ailleurs en featuring avec la Fouine. Tu peux nous en dire un peu plus sur le concept du morceau, et de quoi ça parle ?

Kamelanc’: C’est la suite du morceau « Vécu », dans lequel on relatait les expériences qu’on a vécues dans notre vie. Ce morceau-là parle de la période où je rappais avant ma pause musicale.

« Ce qui m’énerve dans les histoires de clash, c’est qu’après le hip-hop devient la risée des médias… »

RGF : Une question sur le morceau « Vécu » : on a remarqué que les braqueurs dans le clip vous prennent en otage, j’ai eu l’impression que c’était le public qui était représenté par cette métaphore. Ce public qui vous forcerait à agir malgré vous… C’était le but ?

Kamelanc’ : Entièrement, il y en a pas beaucoup qui ont compris ça (rires). Mais oui, c’était le but de ce clip.

RGF : Le morceau « Pas besoin » est un morceau issu de ton album, en featuring avec Atheena. Après l’écoute du morceau, une question m’est venue : tu as besoin de quoi pour faire du rap ?

Kamelanc’ : Dans le deuxième couplet, je disais justement ce dont j’avais besoin. Le morceau était un coup de gueule : en fait j’ai besoin de rien, si ce n’est d’une feuille et un stylo, et de faire ce que j’ai à faire.

J’ai écrit ce morceau à une période où beaucoup de gens ont ressurgi après mon retour dans la musique, uniquement pour des intérêts. J’avais donc besoin de m’exprimer et de mettre une distance avec ces gens-là.

RGF : Quel sera le thème abordé dans le morceau  « Le charme de la tristesse 2 ». Un thème personnel, comme le précédent ?

Kamelanc’ : Non, pas exactement. Le morceau sera « global » : c’est une vision des évènements d’actualité d’en ce moment, une sorte de morceau symbolique de ce qu’il se passe. Donc forcément, le morceau est assez négatif.

Mais, c’est vrai qu’il y a quand même une partie personnelle, même si j’ai pas voulu faire le même morceau que « Le charme de la tristesse (1) ». Premièrement, parce qu’un classique reste un classique, je pourrais plus faire pareil. Et deuxièmement parce que, comme j’ai dit précédemment, je passe à autre chose, j’ai voulu faire la suite. D’ailleurs c’est parce que les gens en concert adorent ce morceau : quand je fais une tournée, c’est le morceau que les gens réclament le plus ! Alors je me suis dit, pourquoi ne pas faire le 2 ?

RGF : Tes artistes du moment ?

Kamelanc’ : Les rappeurs de ma génération comme Kery James, Oxmo Puccino etc.

D’ailleurs, ça me flatte d’être parmi eux par exemple dans les 30 ans du Hip-Hop… Après pour la nouvelle génération, j’ai pas trop d’affinités.

Ce qui se fait en termes de rap de rue, street, etc., je suis pas du tout fan aujourd’hui. Après je respecte chaque artiste.

Mais j’aime beaucoup Disiz, Orelsan, c’est des mecs qui ont leur propre univers : du rap qui a rien avoir avec ce qui se fait habituellement.

Pour le rap américain, en ce moment les rappeurs américains sont très productifs, et ils font vite la différence. Des mecs comme ASAP Rocky, je suis complètement fan.

RGF : Ta vision du rap game en ce moment ?

Kamelanc’ : En ce moment je trouve que les histoires qu’il y a eues, c’est en train de saouler les gens. C’est en train de prendre des proportions qui ont rien à faire dans la musique. Ce qui m’énerve dans les histoires de clash, d’égo etc., c’est qu’après ça le hip-hop devient la risée des médias… Les humoristes ne nous loupent pas…

Alors que le rap français avait quand même un pied dans la télé, un pied un peu partout. Et avec cette histoire, ça va étouffer tout ça. Malheureusement, c’est grâce à ça que le rap passe à la télé aujourd’hui. Ça parle pas de hip-hop ! C’est pour se foutre de notre gueule ! « C’est des zoulous, c’est des racailles, ils se battent entre eux… ». C’est ça qui est véhiculé.

C’est une contre-promo… En plus c’est même pas de leur faute, c’est à cause des rappeurs. Si y’avait des rappeurs comme Disiz, je pense pas qu’ils t’inviteraient pour parler de clash, parce que ces mecs-là sont pas dans ça.

C’est ce que j’ai voulu ramener sur cet album-là : parler de vie, de différents thèmes… Des choses essentielles !

RGF : Regrettes-tu de ne pas avoir formé un groupe avec Rohff ?

Kamelanc’ : Non, pas du tout. Je me suis aperçu que lui et moi étions des personnes totalement différentes. Artistiquement parlant, je suis plus du tout dans l’egotrip, dans « jeter des piques aux rappeurs »… Alors oui, j’y étais à un moment, mais c’est fini. Je suis dans l’artistique, je suis un artiste, je veux faire du rap parce que j’aime ça. Et surtout parce que je veux véhiculer une musique positive.

Je veux plus d’histoires avec plus personne, j’ai eu ma dose. Ça ramène à rien, et tu deviens facilement un vulgaire clown.

RGF : De Kamelancien à Kamelanc’ ?

Kamelanc’ : C’est un choix personnel : « Kamelancien » vient du surnom « ancien » de mon grand frère. Mais avec le temps, les gens m’appelaient plus « Kamelanc’  » que « Kamelancien ». C’est un peu comme P. Diddy qui enlève le « P » de son nom pour s’appeler « Diddy ». Je voulais enlever cette barrière avec le public, et surtout passer à autre chose, loin du Kamelancien »d’avant.

RGF : Après ton retour dans le rap, est-ce que ton public a évolué ? Tu as un nouveau public ou celui-ci t’a suivi ?

Kamelanc’ : En fait, je me suis pas trop renseigné sur ça, car ça pourrait me mettre des barrières. Je sais que tant que mon album n’est pas sorti, je n’ai pas encore fait mes preuves vis-à-vis du public d’avant. Alors oui, j’ai dû perdre un public d’avant, c’est sûr, je reviens un peu timidement. Mais je pense que quand cet album va sortir, tout va se remettre en place.

RGF : Des projets en préparation ?

Kamelanc’ : J’ai prévu de sortir une mixtape avec DJ Skorp

RGF : Après l’album, une mixtape… Une volonté de faire un peu comme les Américains ?

Kamelanc’ : C’est exactement ça, j’aime bien ce concept américain. C’est de la compétition envers soi-même, c’est dur de faire une mixtape après un album… Mais c’est le mieux. Il faut tenir le rythme, et je suis chaud pour continuer de travailler dans ces conditions de travail qui me correspondent totalement.

RGF : En quoi Def Jam et S-Kal te permettent d’avoir de bonnes conditions ? Qu’est-ce que ça t’apporte, et que font-ils pour toi ?

Kamelanc’ : Ils m’apportent la stabilité et le confort. À un moment donné, quand t’es un artiste, c’est pas que tu t’embourgeoises, mais t’as besoin d’un confort musical. Travailler avec Skalpovitch (« L’union fait la force »), c’est pas donné à tout le monde, et c’est grâce à S-Kal et Def Jam.

C’est comme un joueur de foot qui joue dans un petit club de campagne, et qui, du jour au lendemain, atterrit chez les Qataris au Paris Saint Germain ! Après t’es encore plus fort grâce à ces nouvelles conditions qui te permettent de bien travailler. Ça enlève un tas de galère,  j’ai plus le problème du manque de studio, etc. J’avais tout pour faire un bon album !

RGF : À titre personnel, que penses-tu de ton album ?

Kamelanc’: Moi, je suis très content de cet album. Bien qu’il y ait moins de morceaux, c’est mon meilleur album, les morceaux sont plus aboutis, et il y a des thèmes qui me tiennent beaucoup à cœur. Des thèmes comme l’amour et les sentiment sont abordés, j’aurais jamais cru auparavant que j’en étais capable ! Et je pense qu’on en a vraiment besoin, étant donné les récents évènements dans le rap…

On a besoin de ça… Un peu de paix !

Retrouve ici les explications et les paroles de Kamelancien sur Rap Genius 



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