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Kanye West – Cruel Summer paroles et explications


DOSSIER: Morray versus Zoulette

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Puisque l’on est pro-Rohff… euh non, pro-Booba… enfin pro-Rohff… et puis après tout, demandez-leur!

Puisque cette confrontation est attendue depuis des années, puisque les avis sont partagés, plutôt que de faire un article dans lequel on prendrait parti, RapGenius France s’est décidé à vous retracer tout l’historique de ce clash 2012 Morray versus Zoulette. Ne vous méprenez pas, j’ai dit le clash Morray/Zoulette pas autre chose. Les hypothétiques piques dans les albums de Rohff et Booba entre 2001 et 2008 ne nous intéressent guère.

Munissez-vous de Youtube, d’un peu d’objectivité et d’un maximum d’attention pour suivre pas à pas le chemin qui a mené Rohff à clasher Booba… ou Booba à être clashé par Rohff, comme ça, il n’y a pas de jaloux !

Rien n’est laissé au hasard, chaque détail de cet article, même anodin de prime abord, est très important pour comprendre ce qui s’en suit !

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Origine du froid Rohff/Booba

Un petit rappel pour ceux qui ne le savent pas

● Fin des années 90 – début des années 2000 :  Dans un premier temps, le groupe Lunatic dont fait partie Booba, pose un morceau du nom de « Le Crime Paie ».

Dans un second temps, Rohff souhaite inviter Rim’k et Booba à poser sur le même morceau. Naît alors « C’est nous la rue ». Mais, selon les dires de Rohff, l’équipe de Booba s’y oppose finalement et demande, je cite, de « fortes avances » pour que « C’est nous la rue » sorte sur l’album du rappeur comorien. Voici sa version des faits :

Rohff dit : Booba il était personne à l’époque […] mais avec son groupe Lunatic ils avaient un morceau qui s’appelait, le Crime Paie qui était sorti sur une compil de chez Hostile qu’ils voulaient récupérer avec son label 45 scientific. Et donc le featuring s’est transformé en business contractuel. Y’a eu une demande de forte avance pour faire ce featuring et aussi pour récupérer le Crime Paie de l’autre côté. Donc moi j’étais quoi au final ? J’étais au milieu de tout ça, je n’étais pas respecté tu vois ? Donc il est passé pour quelqu’un d’inaccessible un peu comme un rappeur US. Par la suite j’ai entendu des trucs qui m’ont saoulé du genre « Ouais, le feat s’est pas fait parce qu’on n’a pas arrosé, qu’on n’a pas donné la forte avance qu’il avait demandée ». Donc les choses ne se sont pas passées en toute simplicité et en toute humilité. Dès l’début y’a eu ce problème-là… Donc c’est ça l’origine du froid entre guillemets

Après ça, chacun des deux rappeurs continue sa carrière de son côté. Des piques fusent de gauche à droite mais rien d’officiel ou de très important concernant le clash Morray/Zoulette (2012)

2010

● 22 Novembre :  Sortie de Lunatic. Il connait un succès commercial. Pas de piques très importantes ou semblant être destinées à Rohff dans cet opus.

Pique notable : Celle destinée à Fred Musa, animateur de Planète Rap, émission de Skyrock.

♫ -  »Tu connais rien au son, comme Fred de Sky« 

Booba — Abracadabra

● 13 Décembre : Sortie de La Cuenta.
À cause, entre autres, de l’annonce du featuring avec Jena Lee, celui avec Benzema, du morceau « Animal » qui, pour certains, est contradictoire avec la phrase « Fuck la techno, c’est de la musique de drogués« , le public n’adhère pas totalement à la nouvelle werss de Rohff. La Cuenta ne fait pas un très bon score comparé aux précédents opus du rappeur vitriot.

Pas de piques non plus exceptées deux phrases, pas bien méchantes, qui semblent tout de même être dédiées à Booba :

♫ – « Les hospices représentent les bouteilles d’Urban Peace« 

Rohff — C’est comment ?

  • Booba avait reçu une bouteille en plastique sur la scène d’Urban Peace 2. En retour il avait balancé sa bouteille de whisky Jack Daniel’s dans la tête de l’envoyeur. S’en est suivie une poignée de minutes de bordel sur scène durant laquelle le public huait le rappeur du 92 et son équipe tout en jetant, tous ensemble, un bon nombre de projectiles.

♫ -  »C’est pas le boss du rap game mais le Padre« 

Rohff — La Cuenta

  • Booba se dit Boss du Rap Game, Rohff lui se dit Padre du Rap Game

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Rohff continue de se considérer comme « le Grand Aigle » du rap, et ce depuis le Code de l’honneur (2008) :

♫ – « Le malheur du grand Aigle, c’est le bonheur des pies/ Mais leurs chances sont bien maigres en cette période de répit« 

Rohff — Testament

♫ –   »Qui veut déplumer, le grand Aigle/ J’écris des métaphores eux des méta-faibles

Rohff — Dans tes yeux

Par ailleurs, dans le premier clip sorti avant l’album, « Rien à prouver« , on peut voir Rohff avec un aigle sur le bras. Il en avait fait son symbole, plaçant des cris d’aigle pendant ses freestyles sur Skyrock ainsi que sur les morceaux « C’est comment » ou encore « Dans tes yeux« 

2011

● 25 Mai : Rohff sort « Rends-les fous », un morceau en exclusivité d’abord annoncé comme étant le premier extrait du prochain opus de Rohff. Au début du titre on entend encore, comme en 2010, le cri d’un aigle.

● 5 Juillet : Sortie du clip « Thug Mariage » ft. Indila
À la fin du clip, une image annonce le nom du prochain opus de Rohff, Padre du Rap Game.
Le mode « coming soon » est lancé pour 2 ans.

● 12 Juillet : Rohff poste un statut dans lequel il dénonce l’absence de vrai rap sur Sky’

● 19 Août : Sortie du 1er extrait d’Autopsie 4, « Paname« 
Le morceau est apprécié. Les internautes et les auditeurs le considèrent déjà comme un « hymne« 

La seule phrase notable susceptible d’être reçue par Rohff comme étant une pique est :

♫ -  »Tes projets ne m’intéressent pas, je n’y vois pas de billets verts« 

  • La collaboration de Rohff, Rim’k et Booba sur le même morceau n’est pas sortie sur l’album de Rohff car, selon ses dires, l’équipe de Booba requérait de sa part une forte avance pour que cela se fasse (voir fin 90 – début 200o)

● 10 Septembre : Un screen de Rohff insultant ses fans sur Twitter et dénigrant Skyrock sur le fait qu’ils ne passent pas assez de vrai rap français a fait le tour du web (cliquez ici). Le compte Twitter de Rohff fut par la suite supprimé. Rohff explique sur Facebook qu’il assume tous les propos qu’il a tenus sur le réseau social.

● 11 Septembre : Rohff pique à nouveau Fred Musa dans un statut Facebook

● 30 Septembre : Sortie du 2ème extrait d’A4 avec son clip, « Bakel City Gang« 
Le morceau a la particularité de contenir des piques qui correspondent parfaitement à Rohff et au froid qu’il y a entre Booba et lui, qu’elles lui soient ou NON destinées !

♫ -  »92 pas de fioritures, j’veux pussy, gamos, nourriture/ Le reste j’le laisse aux bolosses hein, j’les laisse se la couler dur« 

  • Rohff, connu pour son temps de production irrégulier, ne se fait pas tellement entendre depuis décembre 2010.

♫ -  »Fais pas d’bizz avec mes négros si tu peux pas les yép« 

  • Rappelez-vous au début des années 2000 le désaccord contractuel qui opposait Rohff et l’équipe de Booba qui lui demandait une avance d’argent pour pouvoir conclure

♫ -  »Rajoute un 0 pour qu’on conclue« 

  • Même chose que la citation précédente.

♫ -  »Eux ils ont des godes, nous on est des godfathers« 

  • Au mois de juillet, Rohff annonçait que son prochain opus s’appellerait « Padre du Rap Game« . Padre est synonyme de Parrain (de la mafia) qui se traduit en anglais par Godfather. Cette phrase est donc, si elle est destinée à Rohff, une manière de le corriger.

● 28 Octobre : Sortie du 3ème extrait d’A4, « Scarface« 
Une ligne notable, qui nous servira à mieux comprendre les origines du clash plus tard :
♫ – « Si le monde est à moi, le monde est à nous« 

● 30 Octobre : Six Coups MC diffuse un morceau en featuring avec Rohff.
Rohff y pose :

♫ – « Arrête les questions du genre « Va-t-il reprendre le dessus ? »/ J’suis tellement excité par la réponse que j’me crache dessus«  annonçant ainsi qu’il est sûr de son coup et que son retour risque d’être fulgurant

♫ -  »Zoulou t’prends pas pour nous, espèce d’enculé d’ton fantasme« 

  • Première apparition du mot « zoulou » qui est très important pour la suite (voir 7 novembre 2011)

● 7 Novembre : Rohff décide de balancer une exclusivité pour le plaisir des fans, le morceau « Huss Hard Kess ki ya ? » un remix de « Hustle Hard » du rappeur américain Ace Hood. Le morceau ne figurera pas sur PDRG

Deux piques indéniablement destinées au rappeur de Boulogne dans ce morceau :

♫ -  »Mets un gode à ton father zoulou, y’a qu’un seul… Padre !« 

  • À coup sûr une réponse au « Eux ils ont des godes, nous on est des godfathers » de Booba dans le morceau Bakel City Gang. Il re-corrige donc le rappeur du 92 puisque padre = godfather. On se rendra compte plus tard que quand Rohff et son frère Ikbal placent le mot « zoulou » (voir 30 octobre 2011) dans leurs textes, il désigne généralement Booba. (Écouter le couplet d’Ikbal dans « Bonhomme »)

♫ -  »J’continue d’défourailler, continue de racailler/ Entre le bois d’Vincennes et l’bois d’Bou’ qui est le plus proche de ratayer ?!« 

  • Rohff est originaire de Vitry, dans le 94, près de Vincennes. Booba est originaire de Boulogne dans le 92. Le bois de Boulogne est réputé pour être un lieu où la prostitution se fait courante.

Du côté de Booba, un morceau issu de Autopsie 4 fuit sur le net. Le morceau en question est « Pigeons« 
Ce morceau a de fortes chances d’y être pour beaucoup dans le clash Rohff/Booba puisqu’il provoquera la réaction immédiate de Rohff (voir 10 novembre 2011)

Booba sample sa phrase issue du titre « Rats des villes » (Autopsie 3). Qui est la suivante :

♫ -  »C’est pas que j’aime pas me mélanger mais disons/ Simplement que les aigles ne volent pas avec les pigeons« 

  • Il se prétend donc « aigle« . Il place même dans le morceau des cris d’aigle. C’est exactement ce que Rohff faisait dans Le Code de L’Horreur et dans La Cuenta (voir 13 décembre 2010)

● 10 Novembre : Rohff se sentant plagié par Booba, lâche deux statuts Facebook dans lesquels il est clair qu’il s’attaque à lui.

Le premier statut (screen indisponible) :
« Le malheur du grand aigle fait le bonheur des pies, prédateur de l’aigle royale, la plume de la « Harpie »/ Le plus féroce des rapaces, les pigeons imitent mon cri/ Mes cerfs, plus efficace que les pattes d’un grizzli/ J’t’arrache la crinière négro, j’viens d’la jungle/ Fiché au terminal 10 piges avant google/ El Padre aka ton idole/ Dis-moi qui rappe mieux que moi que je rigole… comme un gogole. P.D.R.G »

En réponse à Booba et son titre « Pigeons » qui est passible d’avoir été reçu par Rohff comme une provocation (voir pourquoi le 7 novembre 2011).

Ce n’est pas la première fois que Rohff se « plaint » d’avoir été imité. Il y’a des années de cela, il s’exprimait, dans le magazine Rap Mag, sur le fait que Matt Pokora avait ajouté à sa chanson « Showbiz : The Battle » (sortie le 15 novembre 2004) une petite voix aigue de robot semblable à celle que lui utilisait dans l’intro de son album La fierté des nôtres (sortie le 21 juin 2004). Ceci ne lui avait pas plu.

Le second statut est le suivant :

  • « Seul les tarlouses font du topless…« 

Booba est souvent torse nu sur ses photos, ses clips, sur scène, sur… Bon, Booba est toujours torse nu.

  • « « PARIS » RESTE L’HYMNE PARISIEN!!! BALTRINGUE« 

Rappelez-vous, 3 mois plus tôt Booba balançait le 1er extrait de sa mixtape. Un extrait nommé « Paname » que les auditeurs considéraient déjà comme un hymne. Rohff, lui, avait déjà sorti en 2008 dans le Code de l’Horreur, le morceau « Paris » qui avait été très apprécié des fans de rap et de football parisiens qui le considéraient aussi comme un hymne.

● 14 Novembre : Sortie de la mixtape de Booba, Autopsie Volume 4
Hormis celles des extraits balancés avant la sortie de la mixtape citées un peu plus haut ici, les quelques piques qui pourraient avoir chatouillé l’orgueil de Rohff sont :

Booba — A4

♫ -  »Fuck you, pay me« 

  • En référence aux embrouilles contractuelles causes du froid Rohff/Booba (Voir début des années 2000)

♫ -  »MC ou es-tu comme Princess Aniès ?« 

  • Rohff ne se fait plus entendre depuis un moment, il coming soon toujours

Booba — Gangster

♫ -  »N’oublie jamais que depuis Le Crime Paie c’est moi le master« 

  • Le morceau « Le Crime Paie » et les désaccords contractuels qui concernent ce morceau sont quelque peu à l’origine du froid qui existe entre Rohff et Booba. (voir débuts des années 2000)

● 7 Décembre : Rohff offre en exclusivité pour Booska-P, un live du morceau « Le Maudit » qui figurera sur son prochain album

● 31 Décembre : Rohff pique à nouveau Booba dans un statut Facebook

« On rappe pas la même rue« 

  • On a vu récemment que Rohff remettait en doute la street-appartenance de Booba (dans le morceau « Wesh Zoulette« )

« J’me torche le cul avec ton casier« 

  • Dans le morceau Bakel City Gang sorti le 30 septembre 2011, Booba rappait « Moi j’ai rien a prouver, mon casier parle en ma défaveur« 

2012

● 18 Janvier : Sortie du clip « Scarface » de Booba

● Début Avril : Karim Benzema, footballeur et ami de Rohff, met en ligne une photo de lui tapant la pose vêtu d’un t-shirt de la marque Ünkut, marque de Booba.

● 4 Mai : Karim Benzema récidive et poste encore une autre photo de lui toujours habillé en Ünkut

● 11 Mai : Booba annonce le nom de son prochain album : Futur

● 28 Mai : Le scénario de l’année dernière se répète. À peu près le même jour, 1 an plus tard Rohff sort une exclusivité qui ne figurera pas sur son projet PDRG, « Trop chaud« . Pas de piques apparentes pour Booba.

De son côté Booba sort le clip du morceau « A4 » dans lequel, rappelez-vous, il est fort possible que quelques piques aient étés considérées par Rohff comme des piques le visant (voir 14 novembre 2011)

● 19 Juin : Rohff balance « C’est la mif » un titre prônant l’entraide fraternelle en featuring donc avec son frère cadet Ikbal. Le titre est issu de l’album de TLF, groupe de ce dernier. Ikbal va à son tour s’en prendre ouvertement à Booba sans toutefois mentionner son nom :

♫ -  »Te prends pas pour un aigle, tu fais le pigeon au Costes/ Fuck Scarface, tu sais qui sont les boss« 

  • En réponse au morceau « Scarface » et à la phrase « Ce n’est pas que j’aime pas me mélanger mais disons/ Simplement que les aigles ne volent pas avec les pigeons »  issue du titre « Pigeons » comme son grand frère l’avait fait sur Facebook le 10 novembre.

● 21 Juin : Sultan invite Rohff sur le titre « 4 étoiles« . Rohff en profite et pique à plusieurs reprises et de manière peu discrète, son rival Booba.

♫ -  »Mon grain de beauté sur mon front c’est mon bled/ Le monde sera à toi quand t’auras coupé ma tête« 

  • « Si le monde est à moi, le monde est à nous »  Booba — Scarface

♫ -  »Ton casier pour me torcher« 

  • Il avait déjà sorti cette phrase, toujours pour Booba, dans un statut Facebook (voir 31 décembre 2011). Dans le morceau « Bakel City Gang » sorti le 30 septembre 2011, Booba disait « Moi j’ai rien a prouver, mon casier parle en ma défaveur« 

♫ – « J’éteins les étoiles, allume les haltérophiles« 

  • Une référence possible au morceau de Booba issu de son album Lunatic, « Comme une étoile« . Booba est connu pour être un adepte de la musculation.

● 3 Juillet : Booba poste une photo de lui en boîte à Miami avec Karim Benzema.

● 13 Juillet : Rohff annonce la reformation de l’ancien (retour d’Alain 2 l’Ombre)

● 10 Août : TLF (Ikbal et Alain 2 l’Ombre) pose avec Rohff un morceau nommé « Street Célébration » et qui sera dans l’album OVNI. Au niveau des piques, Ikbal semble s’attaquer à Booba. Il réutilise le mot « zoulou » qui désigne, rappelez-vous, la plupart du temps Booba (voir 7 novembre 2011).

→ Ikbal :

♫ -  »Quant aux zoulous qui tirent, dans leurs clips… mort de rire« 

  • En référence au clip de « A4 »  ou « Caesar Palace » dans lesquels Booba est en possession d’arme

→ Rohff, lui, lâchera une phrase qui intriguera beaucoup la toile :

♫ -  »Footeux/euses et groupies supprimé(e)s de BBM« 

  • RapGenius France et RapElite font entre autres partis des sites qui voient cette phrase comme étant une pique destinée à Benzema, bon ami de Rohff, qui a à plusieurs reprises montré qu’il appréciait Booba (voir débuts Avril, Mai et Juillet). Traité de parano, l’équipe RapGenius continue de croire à cette hypothèse.

● 28 Août : Premier jour de la semaine Planète Rap de TLF. À l’occasion Rohff se rendra lui aussi dans les studios de la radio pour soutenir son frère Ikbal. Il en profitera aussi pour prendre la parole et régler ses comptes avec Fred de Sky. Une histoire qui remonte au 10 septembre 2010. Selon les bruits de couloir, Fred aurait cassé du sucre sur le dos de Rohff sur le fait que celui-ci pourrait ne pas assumer tous ses tweets et statuts à propos de la radio.

Pendant qu’il règle ses comptes en live à la radio, Rohff place de manière totalement normale, une pique à Booba :

Moi j’suis pas l’autre zoulette de Booba, j’vais pas faire des chansons sur toi […] moi j’suis pas les autres zoulettes là, qui font du bruit pour rien

En effet, pour exprimer son mépris envers Skyrock, Booba rappait dans « Abracadabra » une pique spécialement pour Fred Musa. Il fit même des t-shirts à son effigie avec la tête de l’animateur dessiné en Simspon pour se moquer de lui.

Le fait que Rohff désigne Booba comme étant une zoulette (zoulou au féminin), confirme encore sa pique du 7 novembre 2011. C’est la première fois que Rohff attaque Booba en mentionnant son nom. Cette phrase est donc prise comme une déclaration de guerre par les fans de rap et provoque dès lors une division quasi-totale des auditeurs : Les pro-Rohff et les pro-Booba

● 3 septembre : Après les nombreuses fausses tracklists qui tournent sur le net et toutes les spéculations autour de Futur, Booska-P (et d’autres média hip-hop) annoncent que « Caramel » sera le premier extrait de l’album de Booba.

● 5 septembre : Maëva, l’ex de Rohff, fait de la promo à Booba. Elle s’affiche fièrement avec un t-shirt de marque Ünkut et fait une interview dans laquelle elle déclare qu’elle prefère Booba à Rohff

● 6 septembre : À la surprise générale, Booba balance « Wesh Morray » comme 1er extrait de Futur. Spontanément, les auditeurs prennent ce changement de stratégie comme une réponse à Rohff qui attaquait Booba 10 jours plus tôt sur Planète Rap. Les avis sont divisés.

1. Certains pensent que le morceau a été balancé indépendamment des attaques de Rohff
2. Certains pensent que le morceau a été écrit, entre autres, pour Rohff qui a piqué Booba durant toute l’année et qu’il a été balancé plus tôt que prévu pour répondre à ses attaques du 28 aôut dernier
3. Certains pensent que le morceau coïncidait bien avec la situation et donc a été balancé plus tôt que prévu pour titiller un peu Rohff (avec éventuellement quelques phrases ajoutées à la dernière minute)

Quoi qu’il en soit, les phrases du morceau coïncident parfaitement avec la situation :

♫ - »J’ai baisé l’rap dans une Merco, je l’ai Benzé« 

  • Baiser dans une Mercedes Benz = Benzer. Jeu de mots accessible à tout l’monde mais qui semble cacher une pique subliminale… Benzé est aussi le surnom de Benzema qui a récemment fait plusieurs photos s’affichant à deux reprises vêtu de Ünkut puis en boîte avec le rappeur Booba (voir débuts avril, mai et juin)

♫ – « Sont/son/sons petit(s) et faible(s), perdu(s) d’vue #WillyDenzey« 

  • Du fait de l’homonymie de « sont » (verbe être), « sons » (morceaux), et « son » (article possesif) on ne sait pas quel est le bon mot.

 Avec « sont » : Cette phrase pourrait signifier que Rohff est absent puisqu’il coming soon depuis déjà le 5 juillet 2011. Elle est semblable à « Mc où es-tu comme Princess Aniès » dans A4
 Avec « sons » : Les morceaux de l’interlocuteur de Booba, s’il s’agit de Rohff, ont disparu.
 Avec « son » : Rohff a à se justifier à chaque fois sur le fait qu’il n’ait pas reconnu son fils de suite.

♫ -  »J’veux t’baiser toi et ta copine, autant faire d’une pierre deux coups« 

  • Le 5 septembre, Maëva, l’ex de Rohff donnait une interview dans laquelle elle disait soutenir Booba.

♫ -  »Les négros me veulent du mal, je n’leur ai rien fait« 

  • Ikbal et Rohff ont à plusieurs reprises piqué Booba cette année (voir été 2012)

♫ – « Faites des Planète Rap, sucez, faites c’que vous voulez« 

  • Le 28 Août Rohff, en compagnie de TLF, attaquait Booba sur Planète Rap.

Aussitôt Rohff réagit à ce morceau et répond sur son mur Facebook sans plus attendre se sentant visé par les phrases de Booba.

Il lâche au passage une phrase qui confirme la thèse de RapGenius (voir 10 août) selon laquelle il serait en froid avec le footballeur Karim Benzema « Je vais te baiser toi et mon ex groupie benzé » puisqu’il le piquait implicitement dans Street Célébration :

Footeux et groupies, supprimés de BBM

● 9 septembre : Rohff annonce sur sa page Facebook qu’il compte remixer le morceau de Booba « Wesh Morray » et l’appeler « Wesh Zoulette« 

● 11 septembre : À 22h, Rohff balance le morceau « Wesh Zoulette » en réponse aux présumées attaques de Booba. Il le clash sur sa famille, sur son physique mais aussi sur street-crédibilité et son vécu qu’il juge n’être qu’un mensonge. Le morceau comptabilise plus d’1 million de vues en 24h et quelques et fait la une des médias sur tout le web.

● 12 septembre : Pas de réponse de Booba.

Un teaser de l’interview de Rohff sur Canal Street est dévoilé. Rohff y laisse sous entendre qu’il serait prêt, s’il le fallait, à en venir aux mains avec Booba

● 13 septembre : La guerre officiellement déclarée, les montages humoristiques sur Booba et sur Rohff font sensation. Sur Twitter, un compte parodique de Booba vanne Rohff sur son feat avec Jena Lee.

Rohff postera ensuite un statut en répondant au compte parodique (sans savoir qu’il en est un)

● 15 septembre : Rohff se confie à Rachid Santaki et explique plus ou moins pourquoi il s’est décidé à clasher ouvertement Booba. (http://rachidsantaki.com/?p=1275)

● 17 septembre : Rohff n’hésite pas à se vanter de la réussite du buzz de son clash en un statut Facebook. Au moment de le poster, les vues de « Wesh Morray » s’élèvent à 2 173 959 tandis que celles de « Wesh Zoulette » à 2 171 359. 

L’interview vidéo du groupe TLF datant de la semaine du 3 au 9 septembre sur la radio Urban Hit est balancée. Dans cette interview Ikbal, frère de Rohff et membre de TLF, explique que si Rohff a répondu à Booba c’est parce que ce dernier « insulte les mères« 

Ikbal dit :

Moi je pense que quand tu fais un morceau, t’insultes pas les mères ! Tu vois c’que j’veux dire ? Tu fais un morceau où t’insultes les mères, tu veux faire la caillera alors que t’es loin d’en être une. Pour avoir tourné en promenade avec toi, on t’connaît bien [...] Tu fais un morceau qui insultes les mères… j’pense qu’il devait être sur Jack ou autre chose. N’insulte pas les mamans ! Tu fais un morceau où tu insultes les mamans, viens en face !  Rohff il est venu à Skyrock devant toute la France il a dit « [...] zoulette de Booba » ! Moi Housni je le connais, c’est mon grand frère. Il s’en bat les couilles, il n’a peur de personne. [...] Grand, sénégalais, tout c’que tu veux. [...] Petite tapette, si t’as un truc à dire t’appelles Rohff, tu viens en face ! [...] Sutout un mec qui se dit grand poète. Le bitume avec… avec ma bite ouais ! N’insulte pas les mamans elles n’ont rien à voir là-dedans. Après ça c’est normal que tu te manges une grande raclée que tu aies besoin de tes fans pour renaître 

Alain 2 l’Ombre, ajoutera 

On a eu Nico (Seth Gueko) au téléphone, tout va bien. Après les autres rappeurs je sais pas, mais faut pas se sentir visé, Rohff ne les a pas clashés

● 21 septembre : Booba sort le deuxième extrait de Futur, intitulé « Caramel » avec son clip

● 22 septembre : Buzzdefou publie une vidéo micro-trottoir sélectif dans laquelle la majorité des gens dénigrent Booba

● 1er octobre : L’interview de Rohff pour Canal Street est publiée. Il y dit, entre autres, qu’il n’aime pas qu’on le compare à Booba, que le rappeur de Boulogne est plus fort qu’une bonne partie des rappeurs mais qu’il manque quelque chose au rappeur du 92 pour pouvoir rivaliser avec lui. On y apprend aussi que les deux rappeurs se sont déjà croisés dans un café à Miami mais sans se prêter la moindre attention.

● 3 octobre : Booba rentre dans le jeu de Rohff en publiant une vidéo dans laquelle Kemi Séba analyse le clash Morray/Zoulette en faveur du rappeur de Boulogne

 7 octobre : Rohff met en vente un t-shirt « Wesh Zoulette« 

 11 octobre : Une photo de Booba tapant la pose en studio avec Rick Ross circule sur le net, confirmant la collaboration entre ces deux derniers (que l’on retrouve sur l’album Futur)

 31 octobre : Booba sort le morceau « C’est la Vie » en featuring avec un autre rappeur américain, 2Chainz

 2 novembre : Rohff confie au journal Le Parisien qu’il s’est senti visé par les phrases de Booba dans « Wesh Morray ». Notamment les suivantes « J’ai baisé le rap dans une Merco, je l’ai Benzé » et « Faîtes des Planète rap sucez, faîtes ce que vous voulez » (voir 6 Septembre)

Il a balancé ça quelques jours après que je suis allé dans l’émission [...] Il parle de Karim Benzema qui était fan de ce que je faisais et maintenant aime Booba 

Booba lui, leur confirme que le morceau n’est pas destiné à Rohff :

J’ai écrit ce morceau il y a huit mois. Rohff, c’est un mec que je calcule absolument pas. Et Benzé c’est une référence à la Mercedes Benz, pas à Benzema.

(Source: Le Parisien)

 5 novembre : Dans une interview donnée à RAGEMAG, Booba ré-affirme que le morceau  »Wesh Morray » n’est pas un clash. Il confie qu’il trouve que Rohff s’est « affiché« , s’est « exicté tout seul« . Il indique aussi qu’il ne compte pas répondre aux piques du rappeur vitriot.

Ça fait dix ans qu’il m’envoie des piques mais je ne me suis jamais intéressé à lui. Je ne vais pas commencer aujourd’hui.

Par la même occasion, le rappeur du 92 donne ouvertement son avis sur Rohff et déclare qu’il n’y a pas de « titre de meilleur rappeur français en jeu » entre eux deux :

Moi je ne me suis jamais comparé à Rohff. Contrairement à lui – j’ai entendu qu’il reconnaissait que j’avais une certaine plume -, je le trouve nul. Je trouve qu’il ne sait pas écrire, je n’aime pas ses instrus, je n’aime pas son style. Je ne le trouve pas nul mais… quelconque.

[...] En termes d’écriture, tu prends des Youssoupha même des Orelsan, ils écrivent mieux que lui. Même Sinik, même Sinik… pour te dire !

Concernant les piques présentes dans « Wesh Morray« , à la question « Quand tu dis « je regarde du hublot », tu t’adresses un peu à lui ou même pas ? » Booba répond :

(Hésitation) Maintenant il en fait partie ouais, mais c’est une généralité… C’est de l’ego trip. Mais je ne sais même pas si du hublot je le verrais. Parce qu’à mon avis il n’est même plus sur la surface : il est dans les égouts.

(Source  : RageMag)

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L’Abcdr du Son publie également une sorte d’interview alphabet dans lequel, à la lettre R, Booba s’exprime un peu plus sur ce qu’il pense du clash de Rohff. L’auto-proclamé Boss du Rap Game évoque le dit « désaccord contractuel » que Rohff définit comme étant l’une des sources du froid entre eux et le réfute totalement :

C’est lui qui a un différend avec moi. Il n’a jamais été un souci pour moi. Ça fait dix ans qu’il fait des piques. Là, il a enfin fait son coming out, à Skyrock, devant Fred. Il a enfin prononcé mon nom. L’histoire du feat qu’il n’a pas pu mettre sur son album, c’est une excuse. Geraldo avait demandé à Hostile de récupérer les bandes du « Crime Paie » en échange de l’autorisation du morceau. C’était sa magouille, il voulait faire un coup. Ça n’a rien à voir avec moi. A l’époque, Rohff et moi, on se connaissait et il ne m’en a jamais parlé. Donc qu’il ne vienne pas la ramener maintenant… 
Je vais faire quoi ? Un morceau où je vais l’insulter pour qu’il refasse un morceau où il va m’insulter et ainsi de suite ? Je ne le considère même pas à mon niveau. Il est loin de moi, lui. Il a beaucoup de choses à prouver pour que je me dise que j’ai besoin de faire un clash pour le terrasser. Mon rap le terrasse depuis le début. C’est une sous-merde, lui. « Wesh Morray » n’est même pas un son pour lui. J’ai entendu dire que j’insultais les mères… Moi, si je fais un clash perso, jamais je ne vais insulter les mères. Si j’insulte ta mère, c’est que je suis en face de toi et qu’on va se battre. Il a pris « Wesh Morray » pour lui et il s’est excité tout seul. Il a dit des trucs sales et il croit que je vais en rester à la musique ? Il dit à Fred de Sky qu’il se déplace pour voir les gens quand il a un problème, qu’il ne fait pas de morceaux. Et il fait un morceau sur moi !? Bah si c’est un bonhomme, qu’il se déplace et qu’il vienne me dire ce qu’il a dit dans ce morceau en face. Là, ça va au-delà de la musique. Moi, j’ai un album, des morceaux à faire. Contrairement à lui, je sors des trucs. Tu crois que j’ai le temps de faire un morceau sur Rohff !? Je n’ai rien à prouver. Je n’ai pas peur de lui, je n’ai peur de personne. « Je suis un mec de la rue blablabla », en attendant, il est en train d’insulter derrière un micro… Si c’est un bonhomme, qu’il vienne dire les choses en face, tout simplement. Moi, ce mec-là, je ne le calcule pas, il ne me dérange pas du tout. Et en plus, je n’ai même pas besoin de répondre  vu qu’il a pris le son « Wesh Morray » pour lui… Qu’il le prenne pour lui s’il veut et auquel cas j’ai gagné. Je préfère mon « Wesh Morray » à son « Wesh Zoulette » tout flingué... Manquerait plus que ça que je lui réponde… Tu crois que je vais contribuer à son buzz, que je vais faire sa promo en même temps que la mienne ? Il n’a jamais eu autant de buzz qu’en citant mon nom. Qu’il ne croit pas que c’est grâce à lui, c’est grâce à moi. Donc je ne vais pas faire de la surenchère pour lui permettre de répondre derrière et de surfer sur mon buzz. Jamais je ne lui répondrai. Ça fait dix ans qu’il fait des piques sur moi. Si j’avais voulu lui répondre, ça fait longtemps que je l’aurais fait. Je l’ai toujours laissé jouer dans sa mare. Il n’a jamais dit mon nom en dix ans. C’est quel genre de clasheur, ça ? Si t’as vraiment un problème, dis les choses clairement. Combien de fois il a fait des piques évidentes, on lui a posé la question et il a nié… Je ne respecte même pas un mec comme ça. Assume, porte tes couilles. Il lui a fallu dix ans pour oser sortir mon nom. Il est loin le mec… Avant de vouloir se comparer à moi, qu’il essaie de détrôner des Soprano, La Fouine et autres Youssoupha qui sont vingt mille fois plus actuels que lui à l’heure qu’il est…

(Source : ABDCR du Son)

 7 novembre : Dans les environs de 01:00 du matin, Rohff répond aux précédentes interviews de Booba par le biais d’un statut Facebook. Hormis des piques habituelles, on retiendra que le rappeur du 94 introduit ce statut en reprochant certains propos de son ennemi pendant l’une de ses interviews, à savoir celle de RAGEMAG, où celui-ci disait, à propos de Diams et de son soudain souhait d’arrêter la musique et de porter le voile :

Elle est revenue au moyen-âge, c’est son choix. Je ne juge pas, c’est religieux, personnel 

Rohff décrie ces propos en les qualifiant d’irrespectueux envers la femme musulmane. Il profitera aussi de ce statut pour répondre à Booba, qui disait 2 jours plus tôt, trouver son style d’écriture « nul, quelconque« 

 15 novembre : Booba publie sur sa chaîne Youtube, une interview exclusive tournée au début du mois de novembre. Ses propos concernant Rohff sont semblables à ceux des précédentes interviews écrites. Il dit ne pas pouvoir pardonner ce que Rohff a dit concernant sa mère (cf. Wesh Zoulette) et le kidnapping dont elle fut victime il y a des années de cela. Il ajoute aussi que si le rappeur comorien a réussi à faire ce que Booba suppose comme étant l’un de ses meilleurs scores de vues Youtube ce n’est que parce que celui-ci a cité son nom.

 23 novembre : Sortie du clip de « Tombé pour elle » extrait de Futur

La première partie de l’interview de Booba pour Trace Urban est publiée. Il y pique Rohff.

Maître Yoda c’est spirituel en fait [...], la force tranquille. J’suis plus du genre, pour en revenir à Rohff, posé, réfléchi plutôt que faire une vidéo en insultant les mères avec une pelle dans la main. (cf. Le beef entre Rohff et Mc Jean Gab’1) Tu vois c’que j’veux dire? C’est deux écoles différentes

 26 novembre : Sortie de l’album de Booba, Futur.

Dans le livret de son album, Booba dédicace Karim Benzema

dédi booba

C’est également le jour de sortie du premier extrait officiel de l’album PDRG de Rohff, « K-Sos Musik« 

Quelques piques destinées à Booba et à Kémi Séba (voir 3 octobre 2012). Plus d’informations ici

 27 novembre : Dans les interviews  pour OFIVE TV et Metro France, Booba admet avoir sorti Wesh Morray comme premier single pour profiter du buzz créé par Rohff après sa pique lors du Planète Rap en ayant conscience que ce dernier le prendrait pour lui. Cependant il nie toujours avoir écrit le morceau exclusivement pour le rappeur comorien.

Bien sûr que je savais qu’il allait prendre mon morceau Wesh morray pour lui. Surtout par rapport à la phase : « Faites des Planète rap, sucez, faites ce que vous voulez », alors que le titre a été balancé dix jours après qu’il m’a traité de zoulette dans cette émission. Il n’était d’ailleurs même pas censé y aller, puisqu’il était en embrouille avec Fred de Sky. Mais voilà, le désespoir l’a conduit à aller se vendre à Skyrock…

Il était à fleur de peau, et il y a plusieurs coïncidences. Sauf que c’est vraiment un égotrip : je parle mal mais ça ne s’adresse à personne en particulier. Je n’insulte pas les mères dans un clash. Et si j’avais voulu envoyer une pique, j’aurais cité le nom, comme je l’ai toujours fait. Je ne vois pas pourquoi je n’aurais pas dit le sien. Lui considère que je lui en lance depuis plusieurs années ? C’est connu que c’est plutôt l’inverse. Sortir mon album 0.9 en même temps que le sien, c’était juste pour créer le buzz et amuser la galerie, je ne m’en suis jamais caché. Mais pour le reste, il est complètement parano. Je ne le calcule même pas, et lui me calcule beaucoup trop.
On s’est déjà croisés à Miami (où les deux rappeurs vivent, ndlr) avant tout ça, il ne m’aimait déjà pas et moi non plus, mais il ne s’était rien passé. Aujourd’hui, ce serait autre chose, oui… Mais c’est lui qui a commencé à dire que quand il a un problème avec quelqu’un, il se déplace et il va le chercher. Ce jour-là, il a aussi dit à Fred de Sky que quand il avait un truc à dire, il ne faisait pas de morceau. Puis il a été le premier à faire Wesh zoulette… Maintenant, tu as vu comment il parle… Quand tu insultes ma mère ce n’est jamais un jeu. Si on pourrait en venir aux mains ? Aujourd’hui, il y a toutes les chances, oui. Aucun problème. (Source : Metro France)

Il confie également à OFIVE TV

[Wesh Morray] c’était pas du tout pour lui, mais je savais que ça allait être pris pour lui. C’est un album que j’avais fait il y a longtemps, c’est pour cela que le morceau est sorti aussi rapidement. Il était déjà mixé, masterisé, il etait prêt déjà. C’est pas comme lui sa réponse qu’il a fait en deux trois jours, super mal mixé, inaudible. Moi tu sens que c’est un truc propre

[Wesh Morray] c’était un des [singles] selectionnés mais vu le contexte, je savais que ça allait faire un buzz et j’l'ai sorti. J’te le dis clairement. Maintenant, c’était pas pour lui, comme j’ai expliqué, au niveau des insultes etc.

● 5 décembre : Lors d’un chat, sur LeParisien.fr (voir ici), avec ses fans Booba se voit poser deux questions concernant son récent clash avec son rival vitriot. Il répond qu’il est prêt à se battre contre Rohff sur un ring de boxe à la seule condition que le gagnant se voit récompensé d’une certaine somme d’argent. Il dément aussi les rumeurs selon lesquelles son récent beef avec Rohff serait un coup monté  :

▪ Beaucoup d’internautes se demandent si le clash entre [...] Rohff et toi ne serait pas monté pour alimenter le buzz autour de vous et de la sphère du rap francophone ? 

Booba : Non, quand il y a un clash, je fais jamais de coup monté.

▪ On parle de combat de boxe entre toi et Rohff, Vas-tu accepter ? (cf. cette vidéo)
Booba : J’accepterai volontiers, mais il faut qu’il y ait de l’argent à la clé. Je fais de la boxe Thaï comme lui… ca tombe bien.

A la suite de ça, l’équipe du Parisien l’interviewe en vidéo entre autre sur son récent clash avec Rohff. Booba répond :

Le clash bah déjà, c’était pas voulu, mais bon il y a des guerres, quand il faut les mener, il faut les mener. [...] À partir du moment ou tu cites mon nom dans les médias, à la radio ou la télé, je réponds.

=> C’est quand même toi qui a tiré le premier ?!
Comment il peut prétendre que j’ai tiré le premier ? Tout ça, ça part de son apparition à Skyrock où il m’a traité de zoulette. Ça part de là le truc! [...] [Mais] dans Wesh Morray je ne parle pas de lui. C’est un morceau enregistré bien avant donc ça parle pas de lui, mais ça parle de gens comme lui justement: il s’est mis dans la position des gens qui sont évoqués dans ce morceau. [...] Rohff c’est lui qui a cité mon nom à la radio [...] donc je ne fais que me défendre.

=> Donc tu es prêt à monter sur le ring avec Rohff ?
J’suis prêt à monter sur le ring avec n’importe qui, pourquoi j’irai pas ? [...] [il] fait de la boxe thaï de toute façon [...] ce serait intéressant.

J’aime pas ça mais, j’suis un sportif donc à partir du moment où je rentre dans un clash bah je prends ça comme un jeu et j’essaye de gagner. Mais je m’en passerais

Dans un second temps, le teaser vidéo de son interview écrite pour L’Équipe est diffusé. Dans cette interview qui porte sur le sport, Booba revient sur le fait que Rohff n’apprécie pas de voir Karim Benzema, son ami, traîner avec lui (voir 3 Juillet et Aout 2012). Le Duc de Boulogne qualifie le comportement de son homologue comme étant un « comportement de gamin « 

Apparemment Rohff, ça lui plaît pas que Benzema soit aussi ami avec moi. Tu sais, c’est un peu un truc de gamin. C’est la cour de maternelle « Si tu lui parles, j’te parle plus ». C’est un truc enfantin. Je suis largement au dessus [de Rohff] ! C’est pas pour me la raconter, c’est les chiffres qui parlent

● 8 décembre : Rohff annonce via un statut Facebook qu’il refuse de se battre sur un ring contre Booba. Il explique ses raisons…

FireShot Screen Capture #018 - 'Matt pokora est un___' - www_facebook_com_OfficielRohff_posts_390051044403247

● 8 décembre : Après que de nombreuses personnes aient jugé que Rohff se défilait dans son dernier statut Facebook, celui-ci réitère son propos

rohff

Il continuera de vanner son adversaire sur Twitter

rohff2

● 9 décembre : Des rumeurs selon lesquelles Rohff aurait été passé à tabac la veille, fusent sur les réseaux sociaux. Plusieurs versions des faits sont répandues par les fans. La plus colportée d’entre elles suppose que Rohff se serait rendu là où avait lieu la fête d’anniversaire de Booba pour régler ses comptes avec celui-ci et aurait passé un sale quart d’heure. On parle aussi d’une bagarre Chez Régine (nigthclub parisien) durant laquelle Ikbal, le frère de Rohff, aurait fuit en voyant son frère se faire agresser

Booba postera sur son mur Facebook une courte vidéo qui ne fera qu’encourager les fans à répandre la rumeur. La vidéo est la suivante : Les gens la voit alors comme une manière de narguer Rohff

https://www.facebook.com/photo.php?v=569446373070507

Face à la trop grande propagation de ces rumeurs, un des membres du staff de Foolek Empire tente d’y mettre  un terme sur Twitter :

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Ikbal tweetera lui aussi de son côté ce qui s’est réellement passé : Il aurait frappé un individu, prétendant être membre du 92, qui l’aurait provoqué

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Même chose sur Facebook :

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On apprendra au final (selon Melty) que Booba n’aurait pas changé le lieu de sa fête d’anniversaire pour esquiver Rohff mais à cause d’un problème au niveau de l’organisation

Bien que l’on ne sache pas vraiment ce qu’il s’est passé, la finalité reste la même le rappeur : Booba ne peut pas entrer dans la salle où aurait dû se passer son anniversaire. Ce qui a provoqué la colère des fans qui s’en sont pris aux organisateurs qui n’avaient pourtant rien fait. (source : Melty)

● 10 décembre : Rohff publie sur son mur, une courte interview de son frère, Ikbal, filmé par la caméra de Buzzdefou, dans laquelle celui-ci fait taire les rumeurs de la veille avec comme légende : Les rumeurs s’inventent les pédales s’en vantent ! 

● 12 décembre : Trace TV diffuse l’autre partie de l’interview de Booba. Sourire au lèvres, il lâche…

J’pense qu’il n’arrive pas à s’endormir sans penser à moi et que le fait de ne pas arriver à me détrôner… au bout d’un moment tu craques. Moi j’pense qu’il a craqué tout simplement. Il a essayé de sortir des trucs, ça fait longtemps qu’il [...] y’a beaucoup de monde avant lui. Il est largué! Je pense qu’il a craqué, il a été obligé de sortir mon nom. C’est un peu un souffle de haine qui est sorti. Peut-être malgré lui, ou peut-être même que c’était stratégique… Peu importe, pourvu que ça lui serve.

 

● 14 décembre : Booba est invité sur RadioSun, une radio lyonnaise. Il pique implicitement Rohff en l’accusant d’avoir repris une rime de Drake dans « *The Motto* ». Le rappeur de Boulogne dit : (ITW dispo ici, voir dès 12min45)

« YMCA/YMCB » y’a quelqu’un qui a vulgairement repris [cette phase] 

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Brandon B.

Renaud et le rap français.

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« Mais si j’étais rappeur mon frère je serais Renaud« 

Il semble populairement admis parmi de nombreux auditeurs de rap français que Renaud Séchan, grand chanteur et provocateur français ayant fait ses premiers pas au milieu des 70s, fut une sorte de précurseur du rap français. Une bien belle formule assez lourde à porter, donc voyons ce que la carrière de Renaud a réellement porté de comparable au rap français, et dans une certaine mesure, tâchons de voir s’il a été le premier.

Tout d’abord, la subversion.

Rapprochement sans doute le plus évident entre le chanteur au foulard rouge et un grand nombre d’insurgés des bas fonds, on ne peux pas dresser une liste exhaustive des textes de Renaud qui « fightent le power », des exemples venant à la pelle, de la mythique « Société, tu m’auras pas » au couplet de Février du tout aussi incontournable « Hexagone », clamant haut et fort que « la France est un pays de flics, à tous les coins de rue, y en a cent. Pour faire régner l’ordre public, ils assassinent impunément ». Dès 1975, Renaud est sans doute le premier contemporain à chanter aux oreilles de toute la France que… « L’Etat assassine ».

Ensuite, le combat.

Sujet connexe, le combat contre le système et la société, encore une fois mis à l’honneur de « Société, tu m’auras pas », où l’on peut entendre des passages qui n’ont à pâlir devant aucun « Le Combat Continue », tels que « Demain, prends garde à ta peau, à ton fric, à ton boulot, car la vérité vaincra, la Commune refleurira ».

Parallèlement, la misère racontée.

Renaud sera très certainement le premier à évoquer un groupe socio-ethnique dont viennent presque tous les rappeurs français : la deuxième génération de l’immigration. Sa chanson « Deuxième Génération » relate des tranches de vie de Slimane, un môme de 15 ans, désoeuvré car sans repères et incapable de trouver un job qui veut de lui, qui s’adonne au vandalisme, à la consommation de drogue et puis, pour respirer un peu, à la musique dans une cave. Le rap n’étant pas encore arrivé en France, Slimane joue du rock et chante « en kabylle » ses pulsions destructrices et suicidaires. Un morceau extrêmement touchant auquel feront écho, bien plus tard, des tas de morceaux de rap conscient évoquant la même aigreur de la vie : « Comme un rat dans l’coin » de Fabe, « Laisse pas traîner ton fils » de Suprême NTM ou « Petit Frère » d’IAM, en tête de ligne.

De plus, les parias.

Autant que les rappeurs se présentent comme des « lascars », de nombreux personnages de Renaud sont des « loubards ». Mobylette et blouson de cuir sont l’attirail de beaucoup de héros de chansons de Renaud, au hasard « Laisse Béton », « Marche à l’ombre », Gérard Lambert dans ses deux chansons dédiées ou encore « C’est mon dernier bal ». Renaud se plaît à décrire la vie et les occupations de ces gens au-dessous des lois, que la France connaît finalement plutôt mal, un peu comme les jeunes des cités.

De surcroît, la détresse d’une planète.

Tout comme il est vrai que beaucoup de rappeurs ont fait l’effort d’élargir l’échelle de leurs constatations à la « c’est la merde dans le monde » (par exemple « La Fin de leur Monde » d’Akhenaton & Shurik’N ou encore le classique « Hardcore » d’Ideal J), Renaud n’a eu de cesse, au fil de sa carrière, de décrire les horreurs dont notre monde peut être fait. « Morts les enfants », évocation déchirante des injustices qui cause la mort d’innocents partout dans le monde, en est un exemple notoire.

Quoi d’autre ? Les anti !

Antiracisme, d’une part.

En écoutant « Les Charognards » de Renaud, on découvre la scène de la mort d’un petit braqueur de couleur, tué « dans l’exercice de ses fonctions » sur les Champs-Elysées. Les badauds encerclent la scène, chacun y allant de son commentaire pitoyable et notamment un ancien parachutiste disant à quelques arrivistes « Moi, monsieur, je vous signale que j’ai fait l’Indochine [...] Ces mecs, c’est de la racaille, c’est pire que les Viêt-Minh, faut les descendre d’abord et discuter ensuite. »

Antimilitarisme, d’autre part.

« Je ne veux pas aller au service militaire, je ne veux pas faire la guerre pour un morceau de terre. » disait le très jeune Daddy Kery, tout juste 13 ans, sur le premier album de MC Solaar et déjà Renaud annonçait naïvement dans « Déserteur » que ce qui lui déplaît, c’est qu’il n’aime pas la guerre, « et qui c’est qui la fait, ben, c’est les militaires » et plus fermement sur « La Médaille » quand un clochard vomit son vin au pied de la statue d’un Maréchal de France : « Maréchaux assassins, vus ne méritez rien de mieux pour vos méfaits que cet hommage immonde à tout le sang du monde par vos sabres versés. »

Jamais deux sans trois : antipatriotisme.

Résolument apatride, Renaud va plus loin sur « La Médaille », évoquant « La patrie, hélas, cette idée dégueulasse qu’à mon tour, je conchie. » quand seulement 5 ans plus tard, on entend Koma annoncer sur « Et si chacun… », « Chuis né en France, mais ça fait pas de moi un Français : chuis terrien et j’ai rien, cela me vaut-il un procès ? »

Une (petite) touche d’humour.

Une partie du talent d’un rappeur est son sens de la punchline, et on sait bien que les punchlines se font souvent par exagération absurde ou par jeux de mots, ce dont M. Séchan a été pour un temps un grand taulier de la chanson française. Quand le Slimane de « Deuxième Génération » apprend que son producteur ne veut pas qu’il chante dans sa langue maternelle, lui et ses amis lui mettent la tête contre une brique, « que même la brique, elle a eu mal », ce que je verrais bien dans un texte à la Booba, du style : « si tu t’approches de mon fric, ça te sera fatal, j’vais t’mettre la tête contre une brique, même la brique aura mal » (avouez, il pourrait la faire !!)

Pour ce qui est de ne pas trop se prendre au sérieux, le parallèle « Je danse le Mia » / « C’est mon dernier bal » est assez saisissant

L’autodestruction.

On connaît tous l’état de Renaud aujourd’hui et les ravages que l’alcool a causés sur sa santé et sa voix. Et il n’est pas la peine de s’éterniser très longtemps sur ce que la consommation de Jack et de bédo va faire sur les rappeurs qui vivront jusqu’à 50 balais…

Et le principal : la poésie urbaine.

C’est là qu’on met le doigt sur LE truc qui rapproche Renaud du rap français. Cette façon de faire de la poésie en trempant sa plume dans le bitume. De parler de la beauté du monde en regardant un paysage de béton. Comment ne pas faire de rapprochement entre « Amoureux de Paname » et la « Panam » de Triptik ? Quand Grand Corps Malade écrit sa chanson « Enfant de la ville », comment oublier que Renaud disait dans la première chanson de son premier album : « derrière les pavés, c’est la plage, mais le bitume, c’est mon paysage » ?

Renaud fait de la poésie, parlant de ce qui est beau et de ce qui ne l’est pas, avec justesse et sincérité, en n’hésitant pas à faire appel à la vulgarité de l’argot, livrant des poèmes brutes, « ce que le béton a fait de meilleur ».

OKOK pour les rapprochements, mais il y a bien des différences, aussi, non ?

Bien sûr qu’il y en a, à commencer par la forme de sa musique, mais pas seulement.

Renaud, par exemple, est très athée, ce qui se retrouve chez certains rappeurs (Saïan Supa Crew, « Au nom de quoi ? »), mais vraiment pas tous : beaucoup évoquent Allah et encore quelques autres le Dieu des chrétiens.

Renaud a également pris le temps de décrire des joies simples (et saines) de la vie (la pêche, les promenades dans la nature ou dans la ville) quand les rappeurs ne savent toujours rien raconter d’autre que les soirées danse/bédo et le vandalisme. A quand un morceau de rap sur la pêche ??

Renaud a traité, plus généralement, des thèmes plus variés que ce que fait le rap français, même si certains commencent à apparaître, comme la paternité (« Morgane de toi » ou « Mistral Gagnant ») que Triptik vient d’aborder sur son nouvel EP « Depuis ». Peut-être qu’avec le temps, le rap va évoluer vers une diversification des thèmes abordés ? C’est peu probable, mais seul l’avenir nous le dira…

Renaud a relaté beaucoup de choses relatives à la misère et à la vie du crime, mais n’y a sûrement que très peu pris part. Ardéchois de naissance, rien ne nie qu’il ne donne pas de témoignages d’histoires vécues par son entourage, mais Renaud n’a vraisemblablement jamais vécu dans le crime ou la misère.

Et enfin, il existe aujourd’hui encore une complémentarité.

Déjà, je pense que la plupart des rappeurs font preuve d’un certain respect envers ce Babtou qui a été le premier à parler de leur cas dans ses chansons.

Ensuite, Renaud, en tant qu’observateur, arrive à fournir des points de vue doués de recul que les rappeurs n’arrivent encore pas à émettre. On prendra l’exemple de sa « Ballade de Willy Brouillard » qui raconte la tristesse et le bon coeur d’un flic, pas plus content de la conjoncture que ceux qu’il arrête. Egalement, Renaud décrit les états d’âme d’un prisonnier dans « P’tit Voleur », avec un ton qu’aucun rappeur ne peut adopter aujourd’hui, car il n’est pas présenté comme un gros dur mais plus comme une brebis égarée.

Voilà un gros panorama de similitudes et de divergences entre le rap français et Renaud, sûrement non exhaustif, mais qui couvre assez large. Les auditeurs attentifs n’auront pas de mal à faire eux-mêmes les connexions qui manquent, en ayant le plaisir de découvrir à quel point « Suicide Social » d’Orelsan est une glorieuse modernisation d’ »Hexagone », ou que « Plus d’Feeling » de Rocé aurait très bien pu s’appeler « Société, tu m’as eu »…

En annexe, j’aimerais quand même souligner que Renaud lui-même cite des influences qui font qu’il n’a pas été le seul signe avant coureur du rap en France : il ne faut pas oublier que son « Déserteur » est une remise à jour de celui de Boris Vian, ni que le plus grand chanteur d’argot français de tous les temps fut son idole Aristide Bruant.

Pour conclure tout ça, Renaud fut très probablement un précurseur du rap français, et certainement son plus grand annonciateur, mais pas le seul.


Leck — Zlatan (paroles et explications)

Autopsie: L’Enfer c’est les Autres, ou le Compte des frustrations

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Cette Autopsie vous est proposée par le site Ghetto-United.com

Pour mettre en image le titre au caractère philosophique « L’ENFER C’EST LES AUTRES » extrait de son album à succès NOIR DESIR (bientôt disque de platine) youssoupha s’est entouré de l’équipe 1986 PROD pour réaliser une série de deux clips scénarisés dont les intrigues se croisent et s’entremêlent.

« L’ENFER C’EST LES AUTRES » c’est donc la thématique des deux courts métrages (PERE/MERE).

D’un côté une immersion dans la vie d’une FEMME/MERE active, aux allures strictes et rigoureuses qui se retrouve dans le milieu professionnel face à une jeune femme portant la désinvolture et l’insouciance de son âge. Et dans sa vie privée confrontée à la violence conjugale d’un « mari au foyer » probablement frustré par son manque d’emploi.

De l’autre côté un « PERE NOIR » confronté à son adolescent de fils, produit de son environnement métissé qui entretient une relation amoureuse avec une jeune maghrébine dans le secret de sa famille qui, visiblement ne sont pas prêt à accepter cette idylle pour des raisons de différences culturelles et religieuses.

Pour le petit rappel « L’ENFER C’EST LES AUTRES » est une citation de JEAN PAUL SARTRE extraite de sa pièce de théâtre en un acte HUIT CLOS (1944)

« L’enfer c’est les autres » a été toujours mal compris. On a cru que je voulais dire par là que nos rapports avec les autres étaient toujours empoisonnés, que c’était toujours des rapports infernaux. Or, c’est tout autre chose que je veux dire. Je veux dire que si les rapports avec autrui sont tordus, viciés, alors l’autre ne peut être que l’enfer. Pourquoi ? Parce que les autres sont, au fond, ce qu’il y a de plus important en nous-mêmes, pour notre propre connaissance de nous-mêmes. Quand nous pensons sur nous, quand nous essayons de nous connaître, au fond nous usons des connaissances que les autres ont déjà sur nous, nous nous jugeons avec les moyens que les autres ont, nous ont donné, de nous juger. Quoi que je dise sur moi, toujours le jugement d’autrui entre dedans. Quoi que je sente de moi, le jugement d’autrui entre dedans. Ce qui veut dire que, si mes rapports sont mauvais, je me mets dans la totale dépendance d’autrui et alors, en effet, je suis en enfer. Et il existe une quantité de gens dans le monde qui sont en enfer parce qu’ils dépendent trop du jugement d’autrui. Mais cela ne veut nullement dire qu’on ne puisse avoir d’autres rapports avec les autres, ça marque simplement l’importance capitale de tous les autres pour chacun de nous. »

– Sartre, Commentaire sur le CD Huis Clos, 1964

REVENONS SUR LE CLIP DE YOUSSOUPHA:

« L’ENFER C’EST LES AUTRES » (MERE):

Dans cette première partie nous avons à faire à une femme qui dans son milieu du travail nous est présentée en position de force face à une jeune employée sur qui elle exerce un abus d’autorité. De prime abord la sympathie du spectateur à moins que se soit un tortionnaire Sado Masochiste est dirigé envers la jeune employée. Mais en observant la scène de plus prêt nous nous rendons bien compte que cette dernière n’est point irréprochable, son bureau est en désordre, on peut y apercevoir dessus, des baskets posées en pyramide sur une imprimante, ainsi que plusieurs autres effets personnels mélangés a des fournitures de bureau. C’est la première nuance relative apportée à la fiction, prenant sens dans la phase du refrain du morceau : « On fait des erreurs mais on préfère rejeter la faute , et on se contentera de dire que l’enfer c’est les autres.

Dans la deuxième scène nous assistons à un renversement de rôles (réalisé avec brio! Big up valentin et benjamin de 1986 Prod!!!) le bourreau qu’incarnait dans la première scène la femme forte, chef d’entreprise se transforme en victime, c’est son mari qui endosse l’habit du tortionnaire cette fois ci. Comme dans la première scène nous pouvons relativiser les « rôles » attribués en première interprétation. Plusieurs indices décimés dans cette scène nous mettent en avant ici, le déséquilibre de ce mari qui est contraint surement par un manque d’activités professionnelles, à rester à la maison pour s’occuper des enfants. Une situation qu’il vit mal et qui engendre chez lui une grande frustration à l’expression très violente (remarquez le bleu du garçon à 1min47). Ici, encore une fois, il serait facile de juger directement cet homme qui se montre violent avec sa femme et ses enfants sans raison apparente,  si nous limitons notre « analyse » à cette scène à table, cela biaiserai notre jugement. De la même manière que la femme en position de force dans son entreprise se retrouve en position de faiblesse dans son foyer. Cet homme d’apparence fort chez lui, transpire une position de faiblesse au regard de la société, qui lui est insupportable.

Beaucoup d’hommes souffrent de la violence indirecte des représentions sociales « normées », qui voudraient que l’homme soit celui qui aille travailler et ramène de quoi manger à la maison, pendant que la femme s’occuperait du foyer et des enfants. Seulement dans la société contemporaine, les codes et rôles sociaux ont été bouleversés par la révolution des meurs. Bouleversement qui perturbe et frustre beaucoup de mâles qui, ne savent plus à quel place se mettre. Rajouter à celà le jugement et le regard des autres, famille, amis, voisins sur  cette inversion de « statut », sans être docteur en psychologie on peut comprendre l’impact que cette situation peut engendrer sur le psyché d’un être humain, d’autant plus du genre « masculin ». Cette deuxième nuance nous démontre bien que selon le point de vue, le bourreau peut être la victime,  inversement la victime peut être le bourreau.

Au final, nous nous sommes tous retrouvés à un moment donné, dans l’une de ses deux positions. Ce qui réaffirme le génie de cette citation « L’ENFER C’EST LES AUTRES » en sachant que nous sommes tous les « autres »!

« L’ENFER C’EST LES AUTRES » (PERE):

Ce deuxième épisode débute sur un gros plan de deux adolescents entrain de s’embrasser langoureusement. L’un, le garçon, Noir. L’autre, la fille, Maghrébine. Les deux jeunes gens semblent être en osmose et se laissent transporter par leurs ébats amoureux comme s’ils sont seul au monde. Jusqu’à ce qu’un élément perturbateur vienne brisé le rêve, entrainant un retour brutal à la réalité. Cet élément perturbateur c’est le frère du jeune garçon, espionnant la scène pendant quelques minutes. Sur son visage se lit la déception de voire son petit frère s’amouracher avec cette jeune fille. Dès que le petit frère aperçoit son ainé, il sursaute. La pression du regard des autres et la crainte de leurs jugements est bien illustré dans cette scène et le dialogue qui l’accompagne. Tant qu’il n’y avait personne qui les observait, le jeune garçon était en harmonie avec son action. Dès que le regard d’autrui est intervenu, assumer et faire face à ses désirs et aspirations sont devenus beaucoup plus difficile.

De retour chez lui, le jeune homme se retrouve confronter à l’incompréhension de son père. On voit une grande barrière se lier entre les deux hommes, due certainement à une différence de paradigme évident. Le père dans le cliché absolu: « tu fréquentes une arabe, tu finiras musulman à barbe », et le fils face à se discours autoritaire du père, témoignant manifestement de sa peur de perdre son enfant, se braque et décide de quitter la maison en se disant « L’ENFER C’EST MON PERE! »

A la fin de cet épisode intervient la scène du coup de feu qui lie les deux épisodes. On peut imaginer toutes sortes de possibilités (vu que le coup de feu dans les deux épisodes se passe hors champ avec du flou). On peut y voire l’action d’un autre protagoniste pensant que « L’ENFER C’EST LES NOIRS » décidé de passer à l’acte comme le célèbre terroriste d’Oslo (que sais-je?). Ou alors, on peut se dire que les réalisateurs ont voulu nous faire retenir que, nous sommes finalement tous liés par nos différences, nos préjugés, nos craintes et nos frustrations. Comme l’explication de cette citation (L’ENFER C’EST LES AUTRES) par Sartre, du fait que tous nos rapports avec les « autres » sont quelque part viciés, tordus, malentendus. Et qu’en même temps nous ayons besoin du jugement de l’autre pour définir, affirmer ou conforter notre place dans la société, nous sommes dans un « CERCLE INFERNALE », dans lequel nous nous retrouvons dépendant de « l’autre ».

Très souvent les décisions que nous sommes emmenés à prendre, les réactions que nous avons ne sont dictés que par les représentations sociales des groupes, ethnies, religions, cultures des quels nous sommes issus. La pièce de théâtre HUIT CLOS d’où est tirée cette citation est d’ailleurs un symbole du courant de pensé existentialiste auquel appartenait Sartre. Celui ci postule que l’être humain devrait se définir uniquement par son existence et non par des quelconques doctrines théologiques, philosophiques ou morales prédéfinis.

« j’ai voulu montrer, par l’absurde, l’importance, chez nous, de la liberté, c’est-à-dire l’importance de changer les actes par d’autres actes. Quel que soit le cercle d’enfer dans lequel nous vivons, je pense que nous sommes libres de le briser. Et si les gens ne le brisent pas, c’est encore librement qu’ils y restent. De sorte qu’ils se mettent librement en enfer. » J.P Sartre

L’ENFER C’EST LES AUTRES (FILS): LE MISANTHROPE

La boucle de la trilogie L’ENFER C’EST LES AUTRES de Youssoupha se boucle avec ce dernier épisode FILS. Dans ce « LAST » les réalisateurs lèvent le voile sur l’auteur des coups de feux qui nous ont intrigués pendant les deux premiers épisodes.

Pour cette fin nous avons droit à un personnage « CHAOTIQUE », un fils dont l’homosexualité est suggérée dans la première scène, frustré par un père à l’homophobie radicalisée. Contrairement aux principaux protagonistes des deux premiers volets, ici nous avons un jeune homme dont la solitude est caractérisé, il est filmé seul à table de dos avec ses parents constamment en arrière plan qui n’ont pas l’air de remarquer sa présence. Jusqu’au moment où il décide de franchir la porte et de passer à l’acte il lance un dernier regard à son père qui lui, reste figé devant son écran de télévision. Le personnage est d’autant plus isolé par le fait qu’a aucun moment, il n’échange un dialogue avec quiconque. Ce qui accentue sa mise en marge de la société, l’absence de commutation et le renfermement sur soit même. Malgré la misanthropie avéré du personnage, on pourra remarquer qu’à chaque fois qu’il abat une personne de sang froid, on peut lire dans son visage une certaine forme d’empathie comme si, il se reconnaissait dans ses victimes. Le jeune homme est représenté de manière limite christique. Un visage candide sur lequel se déverse quelques éclaboussures de sang de ses victimes. Les exécutions sommaires des passants sont effectués de manière chorégraphique, qui confère au principal protagoniste une allure d’artiste « fou » mettant en scène une espèce de danse macabre.

Avec ce dernier volets dans lequel la violence est exercée pour la première fois de manière directe et évidente, l’effet de contraste et de dualité  des personnalités qu’on retrouve dès le premier volet est renforcé par la fragilité évidente de ce personnage aux actions d’une extrême violence.

Une question récurrente traverse cette trilogie: « QUI EST LE COUPABLE ? » il est évident que chacun en fonction de son vécu, de son appartenance et de sa philosophie de vie trouvera SA réponse à cette question et désignera « L’AUTRE », qui lui est austère comme étant ce coupable. Mais en vérité n’importe lesquels de ces protagonistes ont leurs parts de culpabilités et d’innocences. C’est pour cela que dans la vie sur une même personne on sera emmené à avoir des avis totalement divergents.Certains Africains diront que c’est de la faute à l’occident si ils n’arrivent pas à se développer, certains occidentaux te diront que c’est à cause des Africains immigrés en partie que leurs pays connaissent la crise, les Israéliens diront que c’est à cause des du terrorisme présumé des palestiniens qu’ils ont une politique de sécurité répressive, les palestiniens diront que c’est à cause des israéliens qu’ils se retrouvent en insécurité sur leur propre terre. « L’ENFER C’EST LES AUTRES » est une citation « symbolique » de l’histoire de l’humanité. Il est toujours plus facile d’accabler celui qui se trouve en face de nous que nous même. Car il serait difficile pour nous d’admettre que le « DIABLE » qui est en face de nous serait peut être notre propre reflet.

D’ailleurs ce dernier acte de « L’ENFER C’EST LES AUTRES » de Youssoupha est fortement inspiré du film ELEPHANT de GUS VAN SANT, qui revient sur le drame du « Massacre de Columbine », dans lequel deux adolescents en rupture totale avec la société, rationalise la haine de leur semblable et décide d’appliquer leur plan d’extermination. Notre société contemporaine à malheureusement connue plusieurs fois ce genre de scénarios tragiques, récemment il y a eu les tueries d’Oslo et celle de Toulouse. Il serait facile et aisé pour tout un chacun d’assister à ce spectacle morbide devant nos écrans de télé en s’investissant en juge de ses meurtriers, mais quel est la LIMITE QUI NOUS SÉPARE D’EUX? Chacun d’entre nous à au moins gueuler une fois dans sa vie sa haine de l’humanité « Plus je connais les hommes, plus j’aime mon chien ». A partir du moment où tout le monde dans des moments de faiblesses peut désignes les « AUTRES » comme étant responsables de tous ses maux, la barrière nous séparant du passage à l’acte d’éradication de ces « responsables » est susceptible de s’effondrer en un simple déclic (à méditer)…


Portrait Nessbeal (part 2) – L’histoire d’une plume qui est lourde

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C’est l’histoire d’un mec plutôt cool, qui mène une petite vie très monotone dans le 9-4, à zoner dans les bars ou tenir les murs de la cité en rêvant de quitter l’emprise du béton… bref, le tableau tragique et troublant du mec à plaindre… et en même temps l’image typique du jeune de banlieue qui, après avoir mis la main sur toute sorte de substances dangereuses, s’est un jour emparé du mic’ pour réaliser le rêve de tous les galériens de banlieue !
Dans les années 90, Nabil Selhy était le parfait candidat : à peine 18 piges, il entre dans le rap’game et est baptisé MC. C’est en 1996 que nait une rumeur : Nessbeal.

Deuxième partie: L’Histoire d’une Plume qu’est lourde !

« Y’a l’monde qui s’écroule autour de lui j’rappe sale, je crache des douilles »

Le moins que l’on puisse dire c’est que la carrière de Nessbeal a été très fluctueuse. Il a voulu réunir vainement succès commercial et reconnaissance de son talent d’écriture. Un talent, que très peu lui reconnaisse aujourd’hui, bien qu’au départ il ait eu son permis de rapper grâce à cette plume prodigieuse. C’est d’ailleurs sur ce point que les avis se déchaînent ! entre la multitude des « Il braille n’importe quoi !» et les « Ness c’est un vrai, lourd ! Haschich money !! », comment se faire une idée solide de la question NE2S?

Avant les années 2000 et l’ère Internet, le rap est beaucoup plus strict et fermé. En effet, les piliers du hip hop contrôlent rigoureusement l’arrivée des nouveaux MC. Flow, textes, thèmes, rimes, originalité doivent être acquis pour entrer dans le milieu. A cette heure où le game n’a jamais été plus compétitif, il n’était pas SIMPLE de devenir rappeur !

Génération Dicidens-Lunatic, Nessbeal fait partie de nombres de ces artistes qui rappent la sale vie des banlieues avec un œil pessimiste, critiquent la politique d’Etat et l’importance de la school …

« Tromper par la poisse le bonheur dans ma vie y’en a peu
Mon humeur, une tumeur à la main pas d’place pour l’humour »

Un emcee parmi tant d’autres vous m’direz ! Pourtant il sort du lot en franchissant la barre de l’an 2000 et se fait un nom dans le game, tout comme Booba, Kery James ou les membres du 113. Comment NE2S se perpétue après ce deuxième millénaire ? A quoi notre rappeur des Hautes-Noues doit-il sa carrière ?

Tout simplement à sa plume. A son premier studio, le hip hop entier est subjugué par sa prose qui mêle beauté de mise en forme et brutalité revendicative. Un vocabulaire riche malgré qu’il soit restreint à un champ lexical de la douleur et du tragique, des thèmes réfléchis et une syntaxe qui sort complétement de l’ordinaire.

Pour vous donner une idée, cette plume a fait autant de bruit que la voix de Mala a pu en faire dans le rap français.

Ness décide donc de développer particulièrement ce talent pour continuer à « faire la musique qu’il aime, la musique sombre »  En effet, l’écriture sera toujours plus sinistre, plus dramatique, de nombreux concepts vont naître et dévoileront les différentes facettes du rappeur.

Verbal Brolik : une écriture tronquée

« J’découpe la rime au scalpel, NE2S a tué le verbe »

C’est justement ce type d’écriture qui a séduit le hip hop français. Le but est d’épurer le vers pour éviter les lourdeurs de phrase et Dieu sait qu’elles sont nombreuses dans le registre tragique. Ainsi le sens que revêt la phrase et l’émotion qu’elle transmet sont plus forts.

« Brule les rats fils de stup ma parole Nessbeal crevure »

C’est le genre de phase qu’on pouvait entendre de temps en temps dans HLM Rezidants. En une seule ligne, Ness y cache colère, irritation, écœurement et répugnance. Dans n’importe quelle conversation normale, il serait impossible de dialoguer de cette manière d’une part parce que ça va trop vite, d’autre part parce qu’il n’y a rien de très concret. En réalité cette technique transmet plus de sentiments que de propos et permet de vivre littéralement le texte. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles il répète souvent en interview que sa musique vient du cœur.

Ce concept de l’« écriture tronquée » n’est pas donné à tout MC car il faut trouver l’harmonie parfaite entre imbriquer les mots les plus précis et éviter au max de les lier par quelques verbe, conjonction, ou sujet verbal (rien à voir avec ce qu’on nous apprend à l’école!). Mais surtout, il est impératif d’avoir une large palette d’adjectifs, substantifs, adverbes et nécessaire de manier aisément les figures de style. Si le bail est bien fait, on peut comme il a été dit, entrer facilement dans l’univers de l’artiste à la manière d’un film. C’est ce que fait Ness en nous balançant avec un flow rapide plaintif (le ton est aussi d’une importance capitale), des rafales de mots qui jaillissent violemment dans notre esprit, comme si un réalisateur nous envoyait une série de plans en quelques secondes et nous laissait debout, stupéfié.

« J’suis dans une ambulance, j’respire mal, direction les urgences
Mon futur ? Des points de suture
 »

Ou encore la préférée :

«Mort Cérébrale, C63, Aquaplanning »

Cette fameuse phrase sur laquelle on vous avait écrit des pavés d’explications. Ce genre de phrase, c’est de la parataxe, une figure de style pas comme les autres car elle n’en est pas une concrètement. Aussi appelée disjonction elle consiste en la suppression de la subordination entre propositions ce qui donne, des bouts de phrase tronquée juxtaposées sans aucune coordination.

Un exemple hors-rap pour mieux comprendre : Cet homme est habile, il réussira.

Notons simplement, que dans les deux cas il y a un ordre chronologique qui permet à l’action où la prédiction de s’ancrer dans le temps.

Parfois, le rappeur y place même des images totalement incongrues, qui d’ordinaire ne voudraient rien dire, mais qui, par le mélange du flow, de l’instru, du thème, s’associent pour apparaître aussi naturellement que brutalement dans notre esprit.

« J’suis à une goutte de sperme de l’Enfer »

Et d’autant plus que dans Sélection Naturelle, le clown triste nous en a donné à foison !

« Rap haute définition mes images c’est du kodak »

Ce concept nessbilien c ’est celui du Verbal Brolik. Une manière de dire qu’il te braque avec ses seize, qu’il te cloue littéralement grâce à ses sinistres et cruelles images (. Les meilleurs exemples dans cet album évoquent pour la plupart le suicide.

Dans la poésie française, beaucoup de poètes tentaient de mélanger des émotions opposées dans plusieurs vers, notamment en voulant dévoiler la beauté dans le dégoût, et ce en cherchant à imager leurs vers. Le meilleur parmi nos grands hommes de lettres reste Une Charogne de Baudelaire, qui, pour vous résumer, rend sa superbe à un cadavre pourrit.

Au fur et à mesure que sa carrière avance, Nessbeal va perfectionner cette écriture.

« Bipolaire, fourgon cellulaire, je pars pour Fleury,
J’ai le ver solitaire, je fais des séances d’U.V à la frontière de la folie»

« Dans l’oeil du cyclone, la terre est ronde le tonnerre gronde»

Ce style de plume peut également vous rappeler ce que l’on a souvent nommé l’« écriture instantanée ».

Il s’agit de rendre écrit toutes nos pensées, nos ressentis. Cette technique est mise à l’œuvre dans Rimes Instinctives et a considérablement marqué le style Ness puisque la plupart des morceaux de NE2S et Sélection Naturelle sont bourrés de cette instantanéité. Tous ses projets en seront à chaque fois plus imprégnés, plus épurés et le plus réussi, celui s’approchant le plus de la perfection du Verbal Bro’style est sans aucun doute, Sélection Naturelle.

« Lame de rasoir dans la mâchoire
Bizarre relations humaines, partouzes dans le blizzard »

On a aussi récemment pu entendre Médine en parler dans une interview.

Auparavant, des français avaient fondé le mouvement surréaliste et dadaïste qui rédigeait des poèmes suivant ce concept de l’instinct tout en se préoccupant des principes de la poésie (alexandrin, rimes multi-syllabiques, assonances, ect…). Petit exemple d’un des piliers du mouvement :

« Les coqs de roche passent dans le cristal,

Ils défendent la rosée à coups de crête,

Alors la devise charmante de l’éclair,

Descend sur la bannière des ruines,

Le sable n’est plus qu’une horloge phosphorescente,

Qui dit minuit, »

André Breton, Tout paradis n’est pas perdu (la suite ici)

Lourd le Breton ! Mais franchement, on est d’accords qu’un bon N.E.2.S. ça accroche mieux, hein!

Mais plus sérieusement, c’est une méthode qui peut réellement fonctionner si on reste dans un même état d’esprit et qu’on parvient à faire des vers suivant un même thème (ce que Ness parvient facilement à faire vu cette aisance presque naturelle à rapper le tragique). Il faut tout de même remarquer que la plupart des poètes à s’être engagés sur cette voie n’ont jamais eu grande considération du public sur le coup, et n’ont été félicités et admirés que bien des années après.

« Tellement profond, normal que tu comprennes pas »

AAaaooOO !

Les fans d’NE2S auront assurément été comblés en écoutant son quatrième opus, album qui reprenait tous les thèmes de prédilection du rappeur, dévoilait les multiples facettes de l’artiste et montrait également une volonté d’innover. Ou plutôt, de s’adapter. Car comme se doit de le savoir tout artiste aujourd’hui, celui-ci doit se créer son propre univers dans le but de mieux séduire le public.

De Banlieue Sale on s’enjaille, à Izi au 92i, en comptant les «balance un autre putain d’joint », les « Diggitycheck » et en passant bien évidemment par les charts US, les MC de nos jours, ne se contentent plus d’un beat minimaliste ni de purs textes à thématique. En effet, labels, gimmicks, mixtapes, marques et expressions récurrentes bourgeonnent durant cette ère du rap. Une nouvelle mode provenant certainement des maisons de disques ricaines dont les expérimentateurs sont les fameux Lil Wayne, 50 cent, ou Ricky Ross MMG’s Boss, et bien d’autres.

Bref, une nouvelle politique dans la musique urbaine est née. Une nouvelle formule de réussite comme l’attestent les gros rappeurs du moment, qu’ils soient US ou céfran. Actuellement dans cette dernière catégorie, vous y trouverez naturellement B2O qui, après avoir vaincu et dompté ce rap’game a tenté de faire une percée dans le streetwear avec Ünkut ; Fouiny Babe qui s’enjailla en suivant cette même initiative et en créant son propre label Banlieue Sale.

Vous l’aurez sûrement compris, dans cette période rap, la clé de la réussite ne se réduit plus au seul talent de rapper. Dorénavant rap rime avec marketing. Exemple de la Sexion, avec son label Wati-B (Dry, celui qui a une voix de truie, l’Institut …), les refrains de Maître de Gym et ses auto-alertes aux 30% devenues des phases phares du rap français ainsi que tous les moyens mis en œuvre pour que se fasse mieux attendre l’Apogée ; Youssoupha et ses « t’avais jamais entendu de rap français » qui nous a fait partager cette année sa passion pour le geste (y a aussi le ptit bruit d’oiseau ou de hibou) ; les « mouaah » et « c’est çaaaa » de La Fouine qui environ tous les deux ans, nous ouvre les portes de sa banlieue sale, sans oublier Mister You qui eût l’idée géniale de crier Zougataga à son adolescence et qui l’alignera, dix ans plus tard, à chacun de ses couplets.

On en aurait pour des articles si on devait recenser tous les emcees.

T’AS J’VEUX DIRE ??!

Mais revenons à notre cas. Après le succès d’NE2S en 2010, Nessbeal pense avoir saisi la solution à l’équation de la réussite dans le game français et se lance dans Sélection Naturelle. Il restera fidèle à ses thèmes récurrents comme solitude, spleen, haine viscérale, et surtout, à son écriture très originale.

Au départ, il détient en ses mains de nombreux avantages face à ses concurrents : Verbal Brolik, Val de Deurm, Haschich Money ou Hautes-Noues Peace sont ses phases perso; une image assez déjantée grâce au clip de Amnezia, ses nombreux tatouages, les dents retapées etc … Bref, Ness réunit tous les sens autour de son univers triste, glauque, un univers tragique dont le moteur est la dramatisation.

Seulement Ness ne s’arrête pas là : il va plus loin.

Le premier extrait de Sélection Naturelle est balancé en août, et c’est l’annonce d’un monde morose bien plus travaillé qu’auparavant. La prod est une complète réussite (on se demande d’ailleurs pourquoi il n’a pas fait d’autres sons avec Gee Futuristic) : une atmosphère follement dramatique sur un beat inquiétant, des lyrics noires portant les plaintes et les pleurs du rappeur, le clip avec un décor en ruines à l’image du passé, du présent et du futur de Ness. En un mot, richesse ! richesse du morceau qui s’accouple parfaitement et naturellement à l’énorme travail de Chris Macari. Une nouveauté bien-sûr, qui est celle des expressions venues de nulle part, ces «AaoO » qu’il place quasiment entre chaque ligne et qui se fondent extraordinairement bien dans le son.

Mais que font-ils là ? Pourquoi ?? D’où sortent-ils ??? Eh bien tout simplement de cette tendance gimmick du rap actuel, ces gimmicks qui s’avèrent être des moyens d’identification efficaces permettant de « reconnaître un rappeur parmi mille ». Les meilleurs exemples restent les rappeurs américains, à l’instar de Rick Ross qui, au fur et à mesure que sa notoriété grandissait, multipliait les « oooOH ! », Lil Wayne et ses « Young Money » ou « Birdman » s’époumonant à chaque titre « im number one !!! ».

Ces onomatopées que l’on n’entendait pas sur les précédents projets, Ness se permet de les placer sur quatre ou cinq sons avec des intonations différentes : on y démarquera l’authentique « AaoO » vu comme une plainte profonde dans L’Histoire D’Un Mec Qui Coule, du « AaoO » plus sensuel dans Je suis un salaud. A présent, ces expressions assurent-elles uniquement la fonction de gimmick ? là est la véritable question. Car « explainiser » les textes de Nessbeal ont appris aux Genius que chaque terme à son rôle et sa signification. Cependant, la plupart des gimmicks n’ont pas de véritable sens. Que penser ? …

Et bien aujourd’hui, RapGenius France assure que oui, Nessbeal ne balance pas des séries de Verbal Bro ou d’Hautes Noues Peace en vrac ! Oui Nessbeal ne braille pas AaoO simplement pour entrer dans la mouvance !

Pour parvenir à cette conclusion, RGF a bossé sur plusieurs éléments :

  • Le premier, c’est le thème du tragique dans le morceau et les AaoO qui SEMBLENT « juste là pour faire beau ».

De nombreuses pièces tragiques dans le théâtre contemporain creusent justement les procédés de dramatisation notamment pour ce qui est du dialogue. Entre autres, on trouve parmi ces procédés la remise en question de la fonction du langage. Le langage dont le but premier est la communication. Des dramaturges comme Ionesco, Beckett rendaient leurs pièces bien plus tragiques en retirant cette fonction de transmission d’un message au langage : les personnages déjà affolés le sont d’autant plus lorsqu’ils réalisent qu’ils ne se comprennent pas.

Tout comme ces écrivains, Ness par l’usage excessif de ses « AaoO » rend compte de cet échec du langage qui ne peut nous unir face à la toute-puissance du destin ! Dès le départ, ses phases bien audibles ne font qu’exprimer la mort qui plane au-dessus de lui, et celles-ci vont vite se transformer en plaintes désarticulées : les AaoO.

  • Deuxième élément, le clip, qui associe aux « AaoO » un basculement de la caméra.

Dans le clip, ces sonorités sont associées à des basculements de la caméra à partir du second couplet. Effectivement, la caméra s’incline toujours à 90 degré comme si le personnage glissait. Du coup, on est plus dans le théâtre ou la littérature, mais dans l’art de transmettre une émotion via une série de plans de tournage. Les basculements insinuent des pertes d’équilibre comme si une force supérieure agissait contre le personnage : celui-ci perd alors les pieds et gémit ces fameux « AaoO » qui ne sont que les douloureuses plaintes de l’opprimé.

En conclusion AaoO parvient à matérialiser toutes les émotions que l’on peut ressentir à l’écoute de ce premier extrait de Sélection Naturelle. En témoigne cette phase où tout est dit sans formuler de phrase:

Mort Cérébrale, C63, Aquaplanning

Entre Hautes-Noues-Peace et Val-de-Deurm

Comme certains auront pu le constater, « Hautes-Noues-Peace », « Val-de-Deurm » sont des expressions récurrentes chez Nessbeal et que l’on retrouve même tout le long de ses albums. Pour certains auditeurs, elles les laisseront indifférents, pour d’autres elles seront intrigantes, mais pour nous elles sont profondément intéressantes…

Pourquoi ? c’est là tout l’objet de cet article.

Tout d’abord, tous les soldats de NE2S reconnaîtront qu’elles représentent le quartier des Hautes Noues dans le 94 à Villiers-sur-Marne, la cité où a grandi le rappeur. Cependant, est-ce tout ? Non! Car en étudiant le contexte et l’emplacement que tient chaque « Hautes-Noues-Peace » et « Val-de-Deurm » dans les couplets, il est peu probable que le rappeur fasse uniquement référence à son terrain et ses potos. Dans « La Naissance du Mal« , Hautes-Noues-Peace est le « gilet pare-balle» de Ness, mais quelques titres avant il est un « tombeau » dans « L’Histoire d’un mec qui coule », tandis qu’il est le quartier qui baptisa le MC dans Thon à La Catalane

« Mon pays c’est la tess, hautes noues peace pour faciès »

En vérité, il se cache toute une symbolique derrière cette tess. Une série d’idées, de concepts puissants sont regroupés en ces mots. Une des idées principales est le rejet de la société de l’exagération, de l’abondance et du gâchis. C’est d’ailleurs à ces idées que font référence « Hautes-Noues-Peace mon gilet par balle » où son quartier, par l’ensemble des valeurs qu’il lui a inculquées, le protège des effets destructeurs de cette société et lui permet de ne pas oublier les dures épreuves qu’il a traversé et l’âpreté du quotidien dans les quartiers sensibles, sa famille, ses potos ect…. « Hautes-Noues-Peace c’est pas Ibiza » et d’ailleurs, ni un nid de futurs-délinquants ! «un you-voi dans la foule, Hautes-Noues-Peace mets pas de jeans larges » où il y précise que malgré leurs attitudes de garnements, ils ont toujours été respectueux, dignes, et n’ont jamais aspiré à être vus comme des gangsters.

Le but : fin aux amalgames et à l’hypocrisie! Le message est de paix et de moralité!

Des symboles mis au service d’un message étaient un procédé littéraire très utilisé chez les écrivains et poètes du 19ème … et la question du rap dans tout ça vous allez me dire ?

Eh bien « Hautes-Noues-Peace » a aussi son côté  « geniussement » punchline ! En effet chers amis, c’est un pic lancé au rap français à la dérive. Car Nessbeal a toujours critiqué le « buzz » et ses « artistes » (si on peut les appeler comme ça) qui parasitent le rap en diffusant l’image de la pseudo-caillera, et en entachant les intellects du game et en faisant de grosses ventes (ce qu’NE2S jalouse beaucoup). Dans « Hautes-Noues-Peace  sera mon tombeau » c’est une façon de prévenir son auditoire qu’il préfère quitter le rap plutôt que voir mourir Nessbeal de l’injustice et de l’irrespect des valeurs hip hop. Cette volonté de se démarquer des artistes « factices » est ainsi très revendiquée dans ses sons, même si parfois, c’est dit avec ironie. Exemple, dans « Hautes-Noues-Peace  soldats, une bombe à retardement » (Zbeule) : HNP est également un symbole de résistance face aux politiques des maisons de disques qui tuent les poètes de la rue. Dans, « Zbeule » « Hautes-Noues-Peace  malade kickant en mandat de dépôt » Ness se montre écrivant dans une cellule quand les autres essaient d’inventer des histoires de taule depuis la terrasse de leurs pavtars.

Ainsi, « Hautes-Noues-Peace » serait donc une sorte d’exutoire, à la fois source d’optimisme et de nostalgie chez Ness en faisant resurgir les souvenirs de sa jeunesse, et symbole d’un passé révolu, laissant place au dégoût et à l’amertume.

*J’vous donne tout de même un petit indice : pour parvenir à toutes ces recherches, la première chose qui nous a interpellée, c’est la similarité avec Rest In Peace (si vous faîtes attention, on retrouve un « t », un « n » et le « peace », et ceci dans le même ordre !!)*

Pour le « Val-De-Deurm », bien qu’il fasse également référence à un lieu, le Val-De Marne, il est nettement moins cité que HNP. Toutefois, on le retrouve dans presque tous les projets du emcee.

On trouve du VDD dans deux des morceaux les plus street de Sélection Naturelle : Gunshot et Zbeule. « Val-De-Deurm on crève d’overdose ou d’une cirrhose » : ce genre de phase est à l’image des atmosphères cruelles et égotrips sauvages (un peu comme s’il était bourré). En effet, le VDD est en opposition complète avec l’amertume ou la mélancolie d’HNP.

« C’est mon Val-de-Deurm je chante ses coins les plus sombres »

Le rappeur montre la facette très noire d’un Nessbeal farouche, le côté agressif, amer de son quartier. C’est pourquoi on retrouve VDD rappé au refrain du morceau le plus dynamique et vigoureux de l’album (Zbeule) donnant la vision d’un Nessbeal féroce, incontrôlable et presque sadique. Un Nessbeal qui revêt d’un coup son masque Amnezia ! C’est ça le côté VDD !

« Val-de-Deurm en coma quatre, département cliniquement mort direction la A4 »

Jugez par vous-même en recherchant sur RapGenius, les seuls morceaux contenant VDD sont les plus sinistres de la carrière NE2S. Tandis que les rares sons mélancoliques, qui font sourire, notre rappeur des Hautes Noues parle du Val-De-MARNE !

« Thon à la Catalane, un classique mes kheyes du Val-de-Marne »

Seulement, comment est-il passé de Marne à Deurm? Il faut fouiller son passé pour en trouver la réponse.

Dans son premier album, La Mélodie Des Briques, on pouvait déjà entendre Val-De-Deurm sur un ou deux sons, mais c’est Funeste Ecriture qui détient la clé :

« La nuit on fume de l’herbe, à Brolik Val-de-Merde »

Car en fait, Val-De-Deurm c’est simplement une déformation.

Val-De-Marne >> Val-De-Merde >> Val-De-Demer >> Val-De-Deurm

Hautes Noues Peace et Val-De-Deurm c’est donc tout un patrimoine !

Contrairement à de nombreux rappeurs, Nessbeal a su renouveler son rap et à développer de nombreux atouts. Son ingéniosité lui a permis de continuer à kicker ses thèmes de prédilection, sans s’en lasser ou lasser ses auditeurs. Même si les ventes ne lui ont rien apporté, Nessbeal a gagné la reconnaissance de tout le hip hop français ainsi qu’à l’étranger, et même d’autres artistes. B2o, La Fouine, Sopra, Le Rat, Mafya K’1fry, tous reconnaissent le prodige du 9-4, qu’ils viennent du game, ou de l’underground.

Pour résumer, Nessbeal c’est l’histoire d’une plume très lourde. Tellement lourde, que la plume coule à chaque projet. Malgré sa qualité, son ingéniosité, elle reste si petite aux yeux du public, presque invisible, alors que NE2S c’est incontestablement l’une des plumes les plus majestueuses du rap français.

Nessbeal, un poète maudit parmi tant d’autres … mais gardons des ondes positives. Ses textes ont été parmi les plus complexes et riches jamais expliqués par les Genius de France. D’ailleurs, on vient d’apprendre très récemment qu’il comptait éventuellement continuer à rapper. Espérons qu’il gagnera toujours plus de reconnaissance et que plus grande sera la notoriété. Et qui sait, peut-être un jour verra-t-on Nessbeal nominé au prix Goncourt!

Remerciements

Cet article a été un long travail d’analyse, d’hypothèses et de concertations entre Genius français. Bien-sûr, nous n’avons pas décortiqué toutes les facettes du rappeur. Mais un jour peut-être …

Big up à RapElite pour ses excellentes interviews qui ont enfin pu intellectualiser le rap français et qui nous ont confortés dans nos analyses, à Basket Blanches pour leur très bon résumé de Sélection Naturelle et tous les autres qui ont posté des vidéos du Loup-dans-la-bergerie. Un grand merci à tous les lecteurs ayant apportés leur aide et laissés leurs points de vue sur RapGenius. A ceux qui ont fait découvrir nos explications de ce quatrième opus, via tweeter, facebook. Et bien évidemment, au véritable génie de cet article, Nessbeal .

Aa…h ! N’oublions pas que l’album est toujours à notre disponibilité. Soutenons les bons artistes et ne laissons pas mourir notre bon rap entre les mains des wacks ! Sélection Naturelle c’est un peu comme un livre de chevet, ça résume bien ta journée.

Et puis si t’as pas la tune, 10 eu, ça fait quoi ? Deux grecs. On peut essayer de les laisser de côté histoire d’aller faire un tour à la Fnac et d’aller pécho l’skeud.

Ou sinon, tu peux aussi faire découvrir Ne2s à ton entourage. Ou contribuer aux explains de ses autres morceaux sur RG (il en reste plein!).

(Grosse casse’déd aux flollowers qui ont eu la force de lire ces 14 pages !)

AaoO à vous tous !

Cet article a été écrit par Ivashavam le spécialiste de Nessbeal dans la branche Rapgenius France.


Autposie de Paname Boss: Pourquoi La Fouine contrôlera bientôt le rap français!

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Cet article vous est proposé par la rédaction du site Ghetto-United

Pendant que LE BOSS DU RAP GAME règne du Futur et regarde la concurrence du hublot, sur le terrain un outsider venu d’un petit quartier du 78 prépare l’insurrection et la prise du pouvoir.

Pendant que « LE BOSS DU RAP GAME » règne du Futur et regarde la concurrence du hublot, sur le terrain un « Outsider » venu d’un petit quartier du 78 prépare l’insurrection et la prise du pouvoir. Vous l’aurez compris sans doute il s’agit ici de Booba et de La Fouine, si le premier peut scander haut et fort et à raison « Depuis le crime paye zéros défaites », le second peut incontestablement affirmer « Depuis Capitale du crime 2 zéros défaites ».

Là vous vous dites mais ou ils veulent en venir c’est des « ouf » comparé Booba à La Fouine c’est comparer Mohammed Ali à un boxeur de salle municipale vous comprendrez où l’on veut en venir après cet article ou sinon dans les semaines et mois à venir.

Déjà oui je suis d’accord avec vous la comparaison n’a pas lieu d’être l’un à 15 ans de carrière, 10 ans de succès commercial, l’autre à a peu près 10 ans de carrière et environ 5 ans de succès commerciale. Mais tout le monde sait que tout empire peut connaitre son apogée pendant 100 ans et  son déclin en un jour (loin de moi l’intention de souhaiter la chut du 92i Izi).

Depuis capitale du crime 2 La fouine à su installer sa Banlieue Sale dans le paysage rapologique Français en s’entourant de jeunes rappeurs de son département il a comprit que pour qu’un rappeur solo en pleine ascension s’impose sur la durée il doit jouer collectif. Comme dans le 1 qui à eu un moindre succès le Mc à la barbichette multiplie les combinaisons avec des rappeurs placardé Banlieue Sale où non. A travers sa mixtape on comprend le désir du FouinyBabe à tirer groupé, cette « stratégie » à fait émerger des popularités d’artistes tel que Canardo, connu jusqu’à « Hamdullah Ca va »  comme étant beat maker et GREEN qu’on avait pu découvrir dans le volume 1, mais dont la notoriété s’est accrue avec ses multiples apparitions sur le 2ème opus avec le célèbre morceau « MAUVAIS ŒIL » en Featuring avec le patron de la banlieue sale qui à propulser (il le dit lui-même) sa carrière. Déjà à cette époque, objectivement, on peut dire que La Fouine est le seul rappeur à se lancer dans la production à mettre en avant un artiste dont le charisme équivaut à peu près au sien, tel que Green. Souvent dans le rap les égos surdimensionnés font que les artistes ayant de la lumière sur eux ne veulent partager celle-ci avec un comparse dont l’allure et le talent peuvent rivaliser avec les leurs. Malheureusement l’aventure Banlieue Sale avec Green a été avortée pour des raisons que nous ignorons, mais connaissant la nature humaine on peut présupposer que cela aurai un rapport avec un conflit d’égo.

Néanmoins cette petite incartade n’a pas arrêté notre outsider, le petit prince du 78, après le succès de capitale du crime 2, enchaîne sur son double Album LA FOUINE VS LAOUNI, album classic du Rap Français pour nous. Les critique-addict pourront dire c’est du rap de gosses, de bobos, de cailleras pré pubères. Cependant en 2011 je n’ai connu aucun album aussi complet et varié tant au niveau des thèmes (rien que le fait que les deux cds soient dans deux univers différent), des instrus, des flows, des invités avec des morceaux aussi riche en sincérité qu’en vécu les uns commes les autres. Avec des morceaux : « JUSQU’AU BOUT DES DOIGTS », « ELLE VENAIT DU CIEL », « DEBUTE EN BAS », ou un son moins connu « LA LUMIERE » dans les VENTS FAVORABLES ou « MATHUSALEM », « STAN SMITH », « FOUINY GAMOS » dans FOUINY BABE pour ne cité qu’eux. Je mets au défi n’importe quel « ghettoyoud » d’écouter ces titres sans préjugés et de me dire qu’il ne se reconnait pas dans ces paroles. En tout cas chez nous ce CD est l’album le plus représentatif du vécu d’un banlieusard de notre époque avec tout ce que cela  comporte comme ambitions, désillusions et contradictions. D’où l’ingéniosité de faire un album au caractère schizophrénique. J’entends beaucoup dire «  moi La fouine « starfullah » il mélange le Hallal au Haram et le Haram au Hallal ».

Mais je pense que ce qui les gènes le plus c’est qu’il rap au vue de tous ce qu’ils s’évertuent tous les jours à cacher à leur entourage. Arrêtons l’hypocrisie des musulmans qui ont « des chiennes et une hallal de téco » y en a des tas, des muslims qui draguent des meufs en période de ramadan et qui pensent ou disent « on se voit après le ftour » on en connait tous. En tout cas l’acharnement de la toile pour un rappeur à succès est souvent très bon signe. On le sait dans le Rap et surtout en France dès qu’un artiste commence à engranger un énorme succès, qu’on le voit sur tous les plateaux télés et qu’ils tournent sur toutes les ondes il se voit lyncher publiquement par ceux la même qui se plaignent de ne pas voire suffisamment de rappeur dans les médias. D’ailleurs Booba qui fait aujourd’hui quasiment l’unanimité sur la respectabilité de sa carrière à connu le même genre de lynchage fanatique lors de l’ascension fulgurante de sa carrière (la frontière entre l’amour et la haine on la connait haterz !).

Malgré tout ce que peuvent dire ses détracteurs La fouine à prouver depuis ses deux dernières années qu’il est lui aussi un leader du rap français et que si depuis près d’une dizaine d’année le RAP GAME ne jure que par BOOBA et ROHFF il compte bien se faire sa place au sommet. Sa ligne d’action, voire son  « PLAN MARSHALL » dans cette course pour les sommets du Game c’est la « FEDERATION ». Beaucoup de rappeur en parle surtout depuis ces dernières années de crise du disc, de l’unité « commerciale » de gros Mcs avec de grosses combinaisons pour faire perdurer notre mouvement. Malheureusement beaucoup le dise en interviews pour soulager leurs frustrations mais combien le font réellement sur disc ? Depuis mes repères et le célèbre « CA FAIT MAL » remix en featuring avec Sefyu et Soprano l’étoile de trappes à multiplier les combinaisons comme dirait soprano  « plus attendues que DETOX ». Depuis il y a eu le tube « CAILLERA FOR LIFE » avec Game qui est pour moi le premier featuring authentique d’un rappeur français avec un rappeur outre atlantique, avec une vraie rencontre humaine en studio, une véritable fusion sur la prod qui à pousser Game à s’essayer à des lyrics en français, avec un vrai clip pour couronner le tout. Il y a eu aussi le subversif « PASSE LEUR LE SALAM » avec  ROHFF dans lequel l’étoile de trappe entraîne le PADRE DU RAP GAME dans s l’univers de la « Narsheitan Click » au point ou il boucle le son par une phrase « shetanesque » qui a surpris les plus prude de ses supporters « HARAM WALEIKOUM » Notons que la fouine est le seul rappeur solo hors mis 113 à avoir posé avec les colocataires du trône du rap, que sont ROHFF et BOOBA. Il y a également le populaire BAFANA BAFANA remix  avec un casting de haut vol, Soprano, Seth Gueko, Canardo, Admiral-T, Nessbeal. Ces combinaisons ont fait monter en grade de manière fulgurante la côte de popularité du Fouiny.

L’hyperactivité de l’artiste est jusqu’ici inaltérable « qui peut le stopper ? » après le succès de son album double platinium , Laouni se lance dans la réalisation de capitale du crime 3, entre temps on apprends que le C.E.O de la banlieue sale coopte un nouveau poulin et pas des moindres F.A.BABY jeune artiste de la nouvelle génération qui a fait beaucoup parler depuis ses apparitions au côté de Despo Rutti. Le jeune Mc cité par tout le milieu du rap comme étant la relève du Rap Français, attise toutes les convoitises. Beaucoup de grands noms du rap français lui proposent un deal, mais là encore c’est FOUINY BABY qui remporte la signature. Très vite il lui met le pied à l’étrier en faisant de lui l’artiste phare de ce 3ème volet de la CAPITALE DU CRIME. En posant avec lui sur des morceaux forts devenus en très peu de temps des singles radios comme  « J’ARRIVE EN BALLE » et « C’EST BIEN DE ». De plus, dans la foulée, les managers de La Fouine eux aussi monte une structure nommé S-KAL RECORDS, qui à pour but de servir de tremplin a des jeunes artistes rap pour qu’ils puissent conclure un bon Deal en maison de disc après un bon développement de leur Buzz.

Dans ce « label-passerelle » dans lequel La Fouine est directeur artistique, on peut retrouver Sultan valeur montante de la nouvelle génération, M.L.C, mais surtout une signature plus inattendue et plus forte en symbolique KAMELANCIEN  dont tous les vrais addicts du rap connaissent les antécédents de CLASH avec Fouiny. On a tous assisté à leur belle réconciliation surprise devant la France entière au ZENITH DE PARIS. Encore des points de plus pour le Fouiny Baby qui à fait en France, ce qui fait fantasmer les auditeurs sur le Rap Américain. Un Beef, une réconciliation avec à la clé un son et un clip  visionner plus de 12 millions de fois sur You Tube. (Beef+réconciliation+son=succès garanti. Mc prends en de la graine lol)

C’est tous ses faits emboités et cumulés qui nous permettent de faire une prémonition, et de dire que LA FOUINE a tout du NOUVEAU BOSS du RAP FRANÇAIS (c’est d’ailleurs le titre introductif de CDC3). A lui tout seul il incarne la nouvelle mentalité du Rap Français celle qui se veut être fédératrice. Lui et son staff on été de très fins stratèges, ils ont su capter exactement ce qu’attendait depuis des années le public RAP FRANÇAIS. Des combinaisons lourdes au sommet du Rap. Beaucoup pourrait dire que le fait qu’il fasse autant de featurings serait pour masquer ses lacunes. Pourtant c’est totalement le contraire. Il est de notoriété publique que les rappeurs essoufflés n’aiment pas poser avec des rappeurs plus frais par crainte de se faire larguer sur le beat. Ceci n’est pas le cas de la star trappiste qui n’hésite pas à se mélanger avec des rappeurs toutes générations confondues. D’ailleurs en écoutant certains jeunes Mcs qui ont rappé avec lui sans cité de noms, ils ressortent souvent de cet échange avec un flow « FOUINISé ».  On peut mesurer l’impact d’un artiste quand son flow accouche des clones. Ainsi on peut clairement dire que c’est une « NOUVELLE ECOLE ».

On va conclure sur le dernier fait en date du FOUINY BABY : « PANAM BOSS ». Tout le monde s’attendait à un son « égo-centré » dans lequel La Fouine répondrait à la pique de Tunisiano dans Huricane Carter « Je ne suis pas La Fouine, je ne sais pas mentir aux gosses ». Tous les vautours des forums, médias, assoiffés de beef s’attendait à un nouveau clash sur lequel il pourrait se faire les dents. Mais le patron de la Banlieue Sale les a pris à contre temps. Non seulement Panam Boss n’est pas une réponse, mais on retrouve Tunisiano et Aketo dans le clip avec quelques lyrics pic à la fouine dans une belle ambiance Hip-Hop. Mais ce n’est pas tout la fouine toujours dans sa ligne directrice Fédératrice à inviter une multitude de Guests dans le clip, Passi, Jacky , 2Bal, Kennedy, MacTyer, et fait posé dans le son Youssoupha rappeur à succès de ces dernières années avec son album platine NOIR DESIR, Niro qui est le SUCCES D’ESTIME RAP depuis un an déjà validé par toute la street, bien évidemment Canardo incontournable dans de tels morceaux, et les deux jeunes prodiges de son écurie FABABY et SULTAN qui représentes surement ses plus grandes fiertés en tant que producteur vu l’engouement qu’il y a autour d’eux. Il le fait savoir d’ailleurs dans son couplet « MES PETITS PASSENT A LA RADIO, TES GRANDS EUX PASSENT AUX AVEUX ».

En tout cas ce PANAM BOSS vient concrétiser la grande ambition visionnaire de La Fouine, avec ce titre et ce clip il fait le lien entre ceux qu’on appel à tord ou à raison « ancienne et nouvelle génération ». Son caractère fédérateur lui ouvre tous les jours l’accès à un public de plus en plus large les plus sceptiques sur sa musique ont été forcé de valider PANAM BOSS parce qu’il y avait surement leur rappeur préféré dans le clip. A force de gagner en respectabilité et d’étendre sa notoriété en partageant ingénieusement sa musique avec « petits » et « grands », en faisant vivre le mouvement à chaque sortie d’album de mixtape ou même de websérie avec des concepts innovants, si il continu dans cette lancée , sans doute LA FOUINE CONTRÔLERA ENTIEREMENT LE GAME ! (chose dont certains l’accusent déjà).

A suivre…

Là vous vous dites mais où ils veulent en venir c’est des « oufs » comparé Booba à La Fouine c’est comparer Mohammed Ali à un boxeur de salle municipale. Patience vous comprendrez où l’on veut en venir après cet article ou sinon dans les semaines et mois à venir.

Déjà oui je suis d’accord avec vous la comparaison n’a pas lieu d’être l’un à quinze ans de carrière, dix années de succès commercial, l’autre a, à eu près dix ans de carrière et environ cinq années de succès commerciale. Le second vu ses années en moins est évidemment sur les pas de gloire du premier, mais tout le monde sait que tout empire peut connaitre son apogée pendant cent ans et  son déclin en un jour (loin de moi l’intention de souhaiter la chut du 92i Izi)Cool.

Depuis Capitale du crime II La Fouine à su installer sa Banlieue Sale dans le paysage rapologique Français en s’entourant de jeunes rappeurs de son département il a comprit que pour qu’un rappeur solo en pleine ascension s’impose sur la durée il doit jouer collectif. Comme dans le volume I qui à eu un moindre succès le Mc à la barbichette multiplie les combinaisons avec des rappeurs placardé Banlieue Sale où non. A travers sa mixtape on comprend le désir du FouinyBabe à tirer groupé, cette « stratégie » à fait émerger des popularités d’artistes tel que Canardo, connu jusqu’à « Hamdullah Ca va » comme beat maker. Mais aussi Grenn qu’on avait pu découvrir dans le volume I, mais dont la notoriété s’est accrue avec ses multiples apparitions sur le deuxième opus avec le célèbre morceau « MAUVAIS ŒIL » en Featuring avec le patron de la Banlieue Salequi à propulser (il le dit lui-même) sa carrière. Déjà à cette époque, objectivement, on peut dire que La Fouine est le seul rappeur à se lancer dans la production, à mettre en avant un artiste dont le charisme équivaut à peu près au sien. Souvent dans le rap les égos surdimensionnés font que les artistes ayant de la lumière sur eux ne veulent partager celle-ci avec un comparse dont l’allure et le talent peuvent rivaliser avec les leurs.

(Malheureusement l’aventure Banlieue Sale avec Green a été avortée pour des raisons que nous ignorons, mais connaissant la nature humaine on peut présupposer que cela aurai un rapport avec un conflit d’égo).

Néanmoins cette petite incartade n’a pas arrêtée notre outsider, « le petit prince du 78″, après le succès de Capitale du Crime II, enchaîne sur son double Album LA FOUINE VS LAOUNI, album classic du Rap Français pour nous. Les « critiques-addicts » pourront dire c’est du rap de « gosses », de « bobos », de « cailleras pré pubères ». Cependant en 2011 je n’ai connu aucun album aussi complet et varié tant au niveau des thèmes (rien que le fait que les deux cds soient dans deux univers différent), des instrus, des flows, des invités avec des morceaux aussi riches en sincérité qu’en vécu, les uns commes les autres. Avec des morceaux : « JUSQU’AU BOUT DES DOIGTS », « ELLE VENAIT DU CIEL », « DEBUTE EN BAS », ou un son moins connu « LA LUMIERE » pour les VENTS FAVORABLES ou « MATHUSALEM », « STAN SMITH », « FOUINY GAMOS » dans FOUINY BABE pour ne cité qu’eux. Je mets au défi n’importe quel « ghettoyoud » d’écouter ces titres sans préjugés et de me dire qu’il ne se reconnait pas dans ces paroles. En tout cas chez nous ce CD est l’album le plus représentatif du vécu d’un banlieusard de notre époque avec tout ce que cela  comporte comme ambitions, désillusions et contradictions. D’où l’ingéniosité de faire un album au caractère schizophrénique. J’entends beaucoup dire «  moi La fouine « starfullah » il mélange le Hallal au Haram et le Haram au Hallal ».
Je pense que ce qui gènes le plus ces détracteurs c’est qu’il rap au vue de tous ce qu’ils s’évertuent tous les jours à cacher à leur entourage et qu’en plus ça marche. Arrêtons l’hypocrisie des musulmans qui ont « des chiennes et une hallal de téco » y en a des tas, des muslims qui draguent des meufs en période de ramadan et qui pensent ou disent « on se voit après le ftour » on en connait tous (petit coup de gueule perso, prenez pas la mouche!).

En tout cas l’acharnement de la toile pour un rappeur à succès est souvent très bon signe. On le sait dans le Rap et surtout en France dès qu’un artiste commence à engranger un énorme succès, qu’on le voit sur tous les plateaux télés et qu’ils tournent sur toutes les ondes il se voit lyncher publiquement par ceux la même qui se plaignent de ne pas voire suffisamment de rappeur dans les médias. D’ailleurs Booba qui fait aujourd’hui quasiment l’unanimité sur la respectabilité de sa carrière, à connu le même genre de lynchage fanatique lors de l’ascension fulgurante de sa carrière lors de son passage à la star académie en l’occurence (la frontière entre l’amour et la haine on la connait haterz !)Cool.

Malgré tout ce que peuvent dire ses détracteurs La fouine à prouver depuis ses deux dernières années qu’il est lui aussi un leader du rap français et que si depuis près d’une dizaine d’année le RAP GAME ne jure que par BOOBA et ROHFF il compte bien se faire sa place au sommet. Sa ligne d’action, voire son  « PLAN MARSHALL » dans cette course pour les sommets du Game c’est la « FEDERATION ». Beaucoup de rappeur en parle surtout depuis ces dernières années de crise du disc, de l’unité « commerciale »de gros Mcs avec de grosses combinaisons pour faire perdurer notre mouvement. Malheureusement beaucoup le dise en interviews pour soulager leurs frustrations, mais combien le font réellement sur disque ?

Depuis MES REPERES et le célèbre « CA FAIT MAL » remix en featuring avec Sefyu et Soprano « l’étoile de trappes » à multiplier les combinaisons comme dirait soprano  « plus attendues que DETOX ». Depuis il y a eu le « Street classic » « BANLIEUE SALE MUSIC » en feat avec Nessbeal et clipé dans leur ville d’origine au Maroc, le tube « CAILLERA FOR LIFE » avec Game qui est pour moi le premier featuring authentique d’un rappeur français avec un rappeur outre atlantique, une vraie rencontre humaine en studio, une véritable fusion sur la prod qui à pousser Game à s’essayer à des lyrics en français, avec un vrai clip pour couronner le tout. Il y a eu aussi le subversif « PASSE LEUR LE SALAM » avec ROHFF dans lequel « l’étoile de Trappes » entraîne le« PADRE DU RAP GAME » dans s l’univers de la « Narsheitan Click » au point où, il boucle le son par une phrase « shetanesque » qui a surpris les plus prude de ses supporters « HARAM WALEIKOUM ». Notons que La Fouine est le seul rappeur solo à succès (hors mis les membres du 113) à avoir posé avec les colocataires du trône du rap, que sont ROHFF et BOOBA. Il y a également le populaire « BAFANA BAFANA » remix  avec un casting de haut vol, Soprano, Seth Gueko, Canardo, Admiral-T, Nessbeal. Ces combinaisons ont fait monter en grade de manière fulgurante la côte de popularité du Fouiny.

L’hyperactivité de l’artiste est jusqu’ici inaltérable « qui peut le stopper ? » après le succès de son album double platinium , Laouni se lance dans la réalisation de CAPITALE DU CRIME III le tout en même pas une année d’intervalle. Entre temps on apprends aussi que le C.E.O de la Banlieue Sale coopte un nouveau poulin et pas des moindres F.A.BABY jeune artiste de la nouvelle génération qui a fait beaucoup parler de lui depuis ses apparitions au côté de Despo Rutti. Le jeune Mc cité par tout le milieu du rap comme étant la relève du Rap Français, attise toutes les convoitises. Beaucoup de grands noms du rap français lui proposent un deal, mais là encore c’est FOUINY BABY qui remporte la signature. Très vite il lui met le pied à l’étrier en faisant de lui l’artiste phare de ce troisième volet de la CAPITALE DU CRIME. En posant avec lui sur des morceaux forts devenus en très peu de temps des singles radios comme « J’ARRIVE EN BALLE » et « C’EST BIEN DE » et en le ramenant sur sa tournée dans toute la France, il le fait connaître très vite au grand public.

De plus, dans la foulée, les managers de La Fouine eux aussi monte une structure nommé S-KAL RECORDS, qui à pour but de servir de tremplin à des jeunes artistes rap pour qu’ils puissent conclure un bon Deal en maison de disc après un bon développement de leur Buzz.
Dans ce « label-passerelle » au sein du quel La Fouine est directeur artistique, on peut retrouver Sultan valeur montante de la nouvelle génération, M.L.C, mais surtout une signature plus inattendue et plus forte en symbolique KAMELANCIEN dont tous les vrais addicts du rap connaissent les antécédents de CLASH avec Fouiny. On a tous assisté à leur belle réconciliation surprise devant la France entière au ZENITH DE PARIS. Encore des points de plus pour le Fouiny Baby qui à fait en France, ce qui fait fantasmer les auditeurs sur le Rap Américain. Un Beef, une réconciliation avec à la clé un son et un clip  visionner plus de 12 millions de fois sur You Tube. (Beef+réconciliation+son=succès garanti. Mc prends en de la graine lol)

Tous ces faits emboités et cumulés nous permettent de faire une prémonition. LA FOUINE au vu du travail réaliser et produit ses deux dernières années a tout du NOUVEAU BOSS du RAP FRANÇAIS (c’est d’ailleurs le titre du morceau introductif de CDC3).

A lui tout seul il incarne la nouvelle mentalité du Rap Français celle qui se veut être fédératrice. Lui et son staff on été de très fins stratèges, ils ont su capter exactement ce qu’attendait depuis des années le public RAP FRANÇAIS. Des combinaisons lourdes au sommet du Rap. Beaucoup pourrait dire que le fait qu’il fasse autant de featurings serait pour masquer ses lacunes. Pourtant c’est totalement le contraire. Il est de notoriété publique que les rappeurs essoufflés n’aiment pas poser avec des rappeurs plus frais par crainte de se faire larguer sur le beat. Ceci n’est pas le cas de la star trappiste qui n’hésite pas à se mélanger avec des rappeurs de toutes générations confondues. D’ailleurs en écoutant certains jeunes Mcs qui ont rappé avec lui sans cité de noms, ils ressortent souvent de cet échange avec un flow « FOUINISé »Cool.  On peut mesurer l’impact d’un artiste quand son flow accouche des clones. Ainsi on peut clairement dire qu’il constitue une « NOUVELLE ECOLE ».

On va conclure sur le dernier fait en date du FOUINY BABY qui a encore une fois créé l’évènement : « PANAME BOSS ». Tout le monde s’attendait à un son « égo-centré » dans lequel La Fouine répondrait à la pique de Tunisiano dans Huricane Carter « Je ne suis pas La Fouine, je ne sais pas mentir aux gosses ». Tous les vautours des forums, médias, assoiffés de « beefs » s’attendaient à un nouveau clash sur lequel il pourrait se faire les dents. Mais le patron de la Banlieue Saleles a pris à contre temps.

Non seulement Paname Boss n’est pas une réponse, mais on retrouve Tunisiano et Aketo dans le clip avec quelques lyrics piques à La Fouine le tout dans une belle ambiance Hip-Hop. Mais ce n’est pas tout La Fouine toujours dans sa ligne directrice Fédératrice à inviter une multitude de Guests dans le clip, Passi, Jacky , 2Bal, Kennedy, MacTyer, Mister You et fait posé dans le son Youssoupha rappeur à succès de cette année avec son album platine NOIR DESIR, Niro qui est le SUCCES D’ESTIME RAP depuis un an déjà validé par toute la street. Bien évidemment, Canardo incontournable dans de tels morceaux punchs, et les deux jeunes prodiges de son écurie FABABY et SULTAN qui représentes surement ses plus grandes fiertés en tant que producteur vu l’engouement qu’il y a autour d’eux. Il le fait savoir d’ailleurs dans son couplet « MES PETITS PASSENT A LA RADIO, TES GRANDS EUX PASSENT AUX AVEUX ».

Ce PANAME BOSS vient concrétiser la grande ambition visionnaire de La Fouine, avec ce titre et ce clip il fait le lien entre ceux qu’on appel à tord ou à raison « ancienne et nouvelle génération ». Son caractère fédérateur lui ouvre tous les jours l’accès à un public de plus en plus large les plus sceptiques sur sa musique ont été forcé de valider PANAME BOSS parce qu’il y avait sûrement leur rappeur préféré dans le clip. Alors que la mode de nos jours pour les rappeurs est de se la jouer solitaire en s’isolant du mouvement pour se différencier des autres rappeurs en les regardant de haut, La Fouine lui préfère être en phase avec le milieu dans lequel il opère. Au delà d’être une stratégie gagnante jusqu’ici, celà revèle un amour certain de cette musique de la part de l’artiste.

A force de gagner en respectabilité et d’étendre sa notoriété en partageant ingénieusement sa musique avec « petits » et « grands », en faisant vivre le mouvement à chaque sortie d’album de mixtape ou même de websérie avec des concepts innovants, si il continue dans cette lancée , sans doute LA FOUINE CONTRÔLERA ENTIEREMENT LE GAME ! (chose dont certains l’accusent déjà).

A suivre…


Interview de Disiz pour Rapgenius (Extra-Lucide)

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Rapgenius: Ton album vient de sortir, quels sont les premiers retours?

Disiz: Ça s’est plutôt bien passé la première semaine, ça continue, les salles sont quasiment toutes remplies. Comme je le pensais vu que c’est un album dense qui n’est pas facile d’accès il y a d’abord eut un accueil des premiers fans et les autres mettent plus de temps à rentrer dedans. En tout cas je suis très content et très confiant

R: Justement tu as réussi à reconquérir ta fanbase malgré le fait que tu l’aie « lâchée » en arrêtant le rap?

D: Je pense que j’ai réussit à la reconquérir parce que ma réelle fanbase, celle qui me connait vraiment ne s’est pas arrêtée à « Je pète les plombs », même sur sur mon premier album il y avait des titres comme « Pour qui sonne le glas » ou « J’irais cracher sur vos tombes » qui avaient une profondeur, même si elle était beaucoup moins maitrisée, donc ceux qui me connaissent depuis le début ont pu retrouver ça sur Lucide et Extra-Lucide

R: Tu as trouvé un nouveau public avec l’amour que tu prônes, les cœurs que tu affichent et une musicalité plus abordable?

D: Oui c’est aussi vrai, le côté lumineux, moins agressif que ce qu’on a l’habitude d’entendre dans le rap à tendance à attirer un nouveau public qui se reconnait tout aussi bien dans mes textes

R: Pourquoi tant parler d’Amour? Pourquoi mettre des cœurs partout? Quel est l’objectif et comment le vis-tu au quotidien?

D: Alors déjà, toutes les « clefs », sans prétention, que je mets dans le disques sont des clefs que j’ai expérimentées dans ma vie.

Le fait de mettre un cœur au milieu de la pochette de mon disque, et donc de mettre l’amour au milieu de tout: c’est directement inspiré de Tolstoï. C’est lui-même qui a pratiqué ces changements dans sa vie, c’était un nihiliste misanthrope, il ne croyait à rien et en est venu à penser à se tuer, et au moment de se tuer quelque chose l’a rattaché à la vie. Comme c’était un érudit et un rationnel il s’est dit « Sachant que je ne crois plus en l’être humain, je ne crois plus en rien… Pourquoi? Qu’est-ce qui me retient encore? »

Donc vu que c’est un mec qui gamberge il a cherché partout: il est parti dans la métaphysique, la philosophie, etc… Et de manière rationnelle il en est venu à étudier l’essentiel de la parole de Jésus, pas des évangiles de Untel ou Untel, juste Jésus. Et l’essentiel de la parole de Jésus, sans le dogme du catholicisme, c’est l’Amour. Qu’on y croit ou pas ça ne change rien aux propos…

R: Jésus avait dit « Dieu est Amour »

D: Oui exactement. Donc Tolstoï a fait ça et ça a opéré des changements dans sa vie, et moi en lisant son cheminement intellectuel ça m’a inspiré.
Dans le même temps j’ai relu l’autobiographie de Malcolm X, et quand tu regardes le dernier tiers de sa vie il s’est passé la même chose. Il va à La Mecque en se méfiant de tous les blancs, là-bas il mange avec un ukrainien blond aux yeux bleus, il relativise, il revient et il écrit une lettre d’amour à l’humanité

R: Comment tu arrives à cumuler cette démarche rationnelle de Tolstoï avec ta foi en l’Islam, est-ce qu’il n’y a pas de barrières?

D: Non en fait c’est comme une pyramide: c’est à dire qu’une foi sans amour n’est pas une foi complète et une foi sans raison n’est pas une foi complète, les trois vont ensembles. La foi c’est l’incarnation de tout ce que je pense, ça me ramène forcément à l’humilité, l’humilité en tant qu’être humain me ramène à une autorité supérieure qui est Dieu et l’explication de Dieu se fait par les livres (saints). Donc après par logique j’en reviens à la dernière prophétie révélée qui est l’Islam mais je me suis autant intéressé à l’Islam qu’à la Chrétienté, qu’au Judaïsme, qu’au Bouddhisme, qu’à l’Hindouisme…

R: Pour synthétiser, certains disent que Dieu c’est l’Amour ou qu’il se manifeste sur Terre sous forme d’Amour, t’es d’accord avec ça?

D: Je suis d’accord avec ça.

R: Est-ce que tu penses que tout le monde à compris ce que tu voulais dire par rapport à ce message spirituel, et par conséquent que tout le monde a compris ce que signifie être « Extra-Lucide »?

D: Non, et c’est voulu ne serait-ce que par respect pour mes auditeurs qui n’ont pas tous la foi, beaucoup sont athées. Moi j’ai beaucoup de pudeur, je ne veux surtout pas être prosélyte, j’en parle avec délicatesse, ma foi est personnelle je n’ai pas envie de l’exposer mais forcément ça transpire dans mes textes.

Donc j’en parle mais ce n’est pas le plus important dans ma musique. Le plus important c’est qu’elle soit utile, qu’elle permette de déconstruire beaucoup de choses et réunisse tout le monde peu importe l’âge ou la couleur, je suis content quand à mes concerts je vois des noirs, des blancs, des jeunes, des vieux… Je me dis que j’ai réussi quelque chose.

R: Tu m’as parlé de Tolstoï, quels auteurs t’ont inspiré pour cet album?

D: Beaucoup de Tolstoï déjà, l’autobiographie de Malcolm X m’a beaucoup inspiré et aussi Al Ghazali

R: Qui est Al Ghazali?

D: C’est un savant soufie musulman du XIIème siècle qui a écrit toute une œuvre que l’on appelle la revivification des sciences de la religion dans lequel il a chirurgicalement expliqué le rapport entre le corps et l’esprit, la relation verticale de l’Homme envers Dieu et le rapport horizontal de l’Homme et ses semblables.

Il a par la suite inspiré Descartes et compagnie, sauf qu’ils ont enlevé toute la dimension spirituelle et qu’ils ont juste appliqué la séparation du corps et de l’esprit en oubliant tout le reste ; ce qui implique la séparation de l’Homme et de la Nature, donc le désastre écologique et tout le reste, c’est important de savoir ça! Savoir que c’est à partir de ce genre de pensée que l’on en arrive au chaos d’aujourd’hui.

R: Et niveau musique qui t’a inspiré? Kanye West, n’est-ce pas?

D: Bien sur! Et je ne m’en cache pas! Ce que j’aime dans sa démarche c’est justement la déconstruction des codes. Certains disent « C’est de la musique de blanc » ou « C’est un noir qui est fasciné par les blancs », bah ok donc Bob Marley était fasciné par les Beattles tu vas me dire…

Lui il mélange sa musique, par exemple il a samplé Tears for Fears, c’est un groupe des années 90 que j’écoute, ils sont super forts et font de la musique ultra-élaborée, alors bien sur qu’il m’inspire quand il fait ce genre de mélange iconoclate, mais il n’invente rien, Prince le faisait avant lui, etc..

R: D’autres artistes t’ont inspiré?

D : Marvin Gaye, Drake, Bon Iver, James Blake pour la texture des voix

R: On t’a vu au Cinéma jouer dans le film « Dans tes rêves », tu as d’autres projets de la sorte?

D: J’aimerais beaucoup retourner au cinéma, j’ai un projet de film en tête ça va être très violent mais très lumineux à la fois… Je vais aussi incarner Othello au Théâtre des Amandiers, une pièce de Shakespeare, d’ailleurs si on sait lire Shakespeare on se rend compte qu’il a une dimension mystique de ouf!

R: Un nouveau livre en préparation?

D: Ouai j’ai une histoire d’amour de ouf en tête il faut à tout prix que je la raconte

R: Parle-nous de ton lien avec le Sénégal, est-ce que tu vends des CD là-bas?

D: Après mon premier album « Le poisson rouge » qui a bien marché j’ai fait deux albums là-bas en cassette que j’ai enregistré là-bas et que j’ai signé sous mon vrai nom Serigne M’Baye Gueye, ils ont été compilés en France sous le nom « Itinéraire d’un enfant bronzé ».

Et ça fait longtemps que j’ai envie de refaire un disque pour là-bas, j’attends juste d’avoir le temps

R: Dans ta vie le Sénégal a une place importante? Tu y vas souvent?

D: Je dirais l’Afrique en général, le Sénégal c’est parce qu’il y a ma famille… Mais ça a une place extrêmement importante. En gros dans mes textes quand je parle des pauvres et des puissants je parle forcément de l’Afrique, je parle forcément des jeunes de quartiers, etc…

R: On m’a dit que tu avais une entreprise là-bas c’est vrai?

D: J’ai essayé sauf que je n’ai pas pu le faire à cause de lois protectionnistes occidentales qui empêchent l’import de produits finis venant d’Afrique.

R: Tu voulais faire quoi comme affaire?

D: Acheter des terrains, faire une manufacture en mélangeant l’art des couturiers sénégalais avec une coupe hip-hop. En plus c’était avant la création de LRG que je voulais faire ça

R: On t’as entendu parler plusieurs fois de Transe Lucide qui sera le troisième opus de la trilogie Lucide c’est ça?

D: Oui, ça se prononce Transe Lucide, c’est une transe qui est lucide. J’ai déjà 4-5 titres je vais essayer d’être dans la synthèse totale de tout ce que j’ai fait jusque là, c’est-à-dire que je vais remettre du story-telling dedans, sauf que avant c’était très inspiré par le cinéma mais il n’y avait pas toutes les dimensions du prisme. Par exemple si je raconte l’histoire d’un personnage on pourra voir différentes dimensions pour comprendre pourquoi j’ai pris tel personnage, telle fin avec tel début, etc…  Donc le thème de « Porté disparu » sera poussé à l’extrême, pareil pour « Life is Good », « Fukushima ».

Au niveau de la musique je vais reprendre tout ce qui faisait la particularité d’Extra-Lucide et je vais le pousser à l’extrême.

R: En fait c’était un amuse-gueule Extra-Lucide?

D: Un petit peu… Je pense que sur Transe Lucide tout le côté « pop » va être amoindrit

R: Ça sera plus rap donc…

D: Ouai c’est ça, mais c’est un rap à la Disiz, il y aura toujours du chant mais ça sera comme « Salaud de pauvre » ou y’a des violons mais les arrangements c’est des grosses nappes de puissance.

R: Pourquoi avoir autant mis cette grosse voix qui intervient dans tes morceaux

D: C’est un peu comme si c’était ma conscience la grosse voix, c’est comme au théâtre avec le souffleur, c’est un intervenant extérieur, comme si je voulais exprimer un truc mais que c’est pas moi qui le dis

R: Et le flow qui bégaye c’est pour quoi?

D: C’est pas innocent, quand j’étais petit je bégayais et quand je m’énerve je bégaye encore, donc inconsciemment c’est une espèce de marque de fabrique que j’aime bien et rythmiquement ça permet d’appuyer sur certains trucs.

R: Pourquoi avoir voulu t’associer avec Rapgenius?

D: Parce que pour moi Rapgenius c’est un site qui arrive à montrer la profondeur et la puissance des textes de rap alors qu’on la regarde toujours avec une hiérarchie comme c’est une musique de pauvre… Alors qu’il y a 99% du rap français ou américain qui mettent à l’amande la chanson française et Rapgenius permet de s’en rendre compte, ça rétablit la vérité

Dans « Coeur gangster » je dis « Je rougis pas de mes héros encore moins de mes prophètes », je ne rougis pas non plus devant des textes de rap, je pense que certaines paroles dans le rap sont aussi bien écrites que celles de Léo Ferré, Brassens, Renaud ou autres.

Retrouvez toutes nos explications d’Extra-Lucide sur Rapgenius et sur Disiz.fr

Disiz – Actarus Lyrics
Disiz – Best Day Lyrics
Disiz – C’est ma tournée Lyrics
Disiz – Bullshitter Lyrics
Disiz – Coda Vide Lyrics
Disiz – Cœur gangster Lyrics
Disiz – Combien de temps ? Lyrics
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Disiz – Extra-lucide Lyrics
Disiz – Fête foraine Lyrics
Disiz – Fukushima Lyrics
Disiz – Je les garde Lyrics
Disiz – Elle t’a eu Lyrics
Disiz – Les bienveillants Lyrics
Disiz – Les moyens du bord Lyrics
Disiz – Life is Good Lyrics
Disiz – Toussa Toussa Remix Lyrics
Disiz – Go go gadget Lyrics
Disiz – Polyurethane (Plastic life) Lyrics
Disiz – Porté disparu Lyrics
Disiz – Pour l’homme Lyrics
Disiz – Salauds de pauvre Lyrics
Disiz – Everything Lyrics
Disiz – Tu brilles Lyrics
Disiz – Vide Lyrics

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Concours –À la recherche du nouveau Genius

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Soyez les bienvenus au premier concours d’explication Rap Genius France 2012.

• En quoi consiste ce concours ?
Chaque participant doit, seul, expliquer entièrement le morceau de rap de son choix. Par conséquent aucune des paroles du morceau sélectionné ne doit avoir été expliquée auparavant par d’autres contributeurs.

Au sortir de ce concours, les auteurs des 5 textes les mieux expliqués rejoindront l’équipe des éditeurs

• Comment participer ?
Avant toute chose, il vous faut être en possession d’un compte sur le site www.rapgenius.com. Si ce n’est pas encore le cas, inscrivez-vous en cliquant ici.

1. Ajoutez/Choisissez des paroles de RAP FRANÇAIS qui ne sont pas, ou peu, expliquées par un autre que vous. (ex : La Fouine — Voitures allemandes ft. J-Mi Sissoko)

Si le morceau que vous souhaitez expliquer se trouve d’ores et déjà sur le site mais qu’il présente des explications qui s’avèrent erronées, contactez concoursRGF@gmail.com et envoyez le lien du morceau en question, ces explications se verront supprimées.

2. Grâce à l’aide aux contributeurs, expliquez les paroles aussi proprement et aussi intéressement que possible

3. Remplissez ensuite le formulaire au bas de cet article en mentionnant votre pseudo Rapgenius.com, votre adresse mail et le lien des paroles du morceau que vous avez choisi d’expliquer

• De combien de temps dispose-je ?
Le concours est lancé depuis le vendredi 7 décembre 2012 et s’arrête le jeudi 31 décembre au soir. Les résultats seront annoncés dans les semaines qui suivent cette date.

• Qui sont les juges ?
5 membres de l’équipe des éditeurs se chargeront de juger votre travail APRÈS le 31 décembre (dernier délai de participation). Par conséquent, quand bien même un participant a déjà envoyé son texte expliqué, il lui est possible de le modifier jusqu’à cette date.

• Comment se démarquer du reste des participants ?
En rendant vos explications les plus propres (gras, italique etc.) et les plus intéressantes possibles (blagues, images etc.).

• Je ne suis pas content de mes explications mais je les ai déjà envoyés.
Comme dit plus haut, il vous est possible de modifier votre travail mais ce avant le 31 décembre dernier délai. Si vous souhaitez finalement changer de morceau à expliquer, renvoyez-nous votre nouveau choix toujours via le formulaire au bas de cet article et précisez qu’il s’agit de votre deuxième envoi.

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Les résultats seront annoncés sur le blog et sur la page Facebook de RapGenius France. Les 5 gagnants deviendront éditeurs !

Rappelez-vous que la qualité importe plus que la quantité et que donc surligner toutes les lignes du texte est inutile: elles ne nécessitent pas forcément toutes une explication

Pour toutes questions supplémentaires, veuillez contacter concoursRGF@gmail.com.

RAPPEL : Le concours s’arrête le 31 décembre 2012


Remonte dans la DeLo’ négro !

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Quasiment trois semaines après sa sortie, le Booba du Futur semble avoir à nouveau repoussé ses limites : disque d’or en huit jours, plusieurs passages télé et des interviews multipliées, des extraits clipés ou non qui font tourner le compteur des millions de vues … à croire que même le free download ne peut stopper le météore !
C’est ainsi que le 26 novembre dernier, Monsieur Yaffa fume izi les Goldman, Nolwenn et Benguigui pour squatter la plus haute marche du building Itunes …

Suite à cette tempête que traverse le rap’game, les articles sur turfu ont proliféré de manière exponentielle sur les sites extra hip hop et les spé. On ne sait même plus où donner de la tête face à la multitude de « chroniques » et pseudo-analyses : entre les louuurd ! / b2o c’était mieux avant qui fusent,  les analyses musicales ou lyricales trop superficielles, la mère de toute critique l’Objectivité qui est laissée sur la touche, on la perd très aisément cette tête. Résultat, même avec trois semaines de retard, les Genius se sentent obligés de revenir dans le passé histoire de rejeter un œil sur le futur de Booba et remettre tout le monde d’accord.


Back To The Futur

 

Tout d’abord, reconnaissons qu’il y a eu une grosse excitation à l’attente de Futur : que ce soit pour les mecs qui ont DL le fichier avant sa sortie s’écriant j’ai sodome Saddam!,  ou les fidèles qui ont attendu le 26, on ne peut nier l’euphorie d’avoir enfin le sixième album de Booba entre les oreilles. (Du moins, la grande majorité ne peut le nier. Jugez par vous-même avec tous ces statuts facebook/tweeter pendant la fuite, les pages les plus visitées des sites de téléchargement ect …). Les extraits Caramel ou C’est La Vie nous donnait déjà un bon aperçu de ce futur, mais ce n’est qu’en écoutant l’album en entier que vous pourrez rentrer véritablement dans le bail.

A présent, entrons dans le vif du sujet. Première piste, G5. Therapy à la prod. L’intro est lisse, captivante. Booba lâche un couplet de trente secondes avec ce fameux « L’important c’est pas la chute mais l’atterrissage » final. A partir de ce titre, le reste de l’album coule tout seul. On alterne entre des productions très denses, compactes comme Maki Sall Music ou bien les feats Rick Ross et Mala, et d’autres prods plus posées, style Tombé Pour Elle ou Tout c’que j’ai, mais toujours aussi entraînantes. En fait, à la première écoute, on ressent que la musique a été travaillée dans les moindres détails et apparemment, Booba s’est créé un univers musical et l’a exploité à fond pour nous en dévoiler le plus de facettes. Ainsi, le son dans ce projet y est très envoûtant, et l’atmosphère créée à chaque morceau est d’autant plus façonnée par les mélodies que par les différents flows. Car c’est la grosse grosse nouveauté qu’on pouvait pressentir depuis la dernière mixtape. Cette laaarge palette de flows du emcee qui est aussi attrayante que les instrumentaux.  Et c’est ce débit de paroles qui renforce les côtés bestial et rude de Kalash, ou bien ce rap particulier qu’on a sur Wesh Morray et qui ressemblait d’ailleurs assez à celui de l’intro A4 (on reviendra dessus pas d’inquiétude).

 

J’suis dans le futur, le futuuuur

Là où ces bâtards n’iront paaas !

Une fois arrivé au dernier track, le skeud semble excellent. Très complet, il mérite l’intitulé futuriste car faut avouer que ce genre de zique ne s’est jamais faite entendre en France, voire même aux USA. Seule note négative retenue, l’usage assez redondant du vocoder.

______

Après une heure de gros sound, on sort du Futur l’air satisfait, se disant que ça valait vraiment l’coup d’acheter la galette. Mais …

Mais le truc, c’est que toutes ces belles impressions c’était à la première écoute. Et à l’écoute suivante, les mélodies, les phases, le personnage commencent déjà à perdre de leur charme. En fait, c’est après l’avoir écouté une fois qu’on se rend compte que finalement le Futur de b2o ne semble pas si beau que ça.

Futur

 

Et on se remet le son une deuxième fois.

Comme on s’est déjà approprié la musique, on prend un peu plus de distance avec les instrus. Intéressons-nous aux paroles. L’album mixe odes à la fortune, à la fornication, et à l’auto-détermination, multiplie mises à l’amende du rap français et glorifications du terter, tout en faisant resurgir les stigmates inaltérables de la traite. Première remarque, il semble que les sujets d’écriture n’ont pas évolués dans le Futur. Toutefois, on reconnait que la plume a changé depuis Panthéon. Car même si les flows sont meilleurs, le niveau des textes est assez surprenant (voire choquant). Booba, l’homme aux innombrables classiques, nous a quand même sorti un magistral quequette pour rimer avec rocket ! Il y a tout de même quelques bonnes phases, en particulier dans G5, cependant le level lyrical reste très faible, et à côté de 1.8.7., O.G., ou Maître Yoda, l’hypothétique diss Wesh Morray ressemble de moins en moins à un clash. Le style d’écriture quant à lui, a aussi changé : beaucoup plus d’anglais et de multiples références à la culture américaine. Pour les fans du game US, en particulier de l’écurie phare du moment Maybach Music Group, ils remarqueront peut-être que les lyrics du Duc ressemblent pas mal à la syntaxe de Rozay. Vient ensuite l’aspect prosodique : Booba maîtrise très bien sa diction. Le personnage qu’il s’est créé nous dévoile ses divers attraits via des flows arrogants, cruels et inélégants qui se fondent harmonieusement avec un vocabulaire cru et grossier. Ainsi, le Booba de C’est La Vie est différent du b2o de Kalash ou de Billets Verts. C’est sur ce point de l’album que le MC nous a littéralement bluffés et l’on peut déjà vous garantir que le flow dans le rap français va devenir un critère fondamental dans le game à venir. Niveau featurings, la méthode « je pose un couplet » est systématique (sauf sur le morceau avec Gato). La présence de deux des rappeurs ricains les plus influents du moment démontre une fois de plus que le Duc de Boulbi a les bras longs (plus longs que ceux de Kaaris). Les clips sont encore une fois en avance sur la grande majorité des réalisations françaises. Booba c’est plus qu’Elie Yaffa. Booba c’est une entreprise. Mais dans Futur, Booba c’est une entreprise + Therapy qui ont réalisé plus des trois quarts du skeud. A vrai dire, ces derniers jouent un rôle primordial dans ce projet et sans leur omniprésence, il va sans dire que l’album ne se serait pas écoulé aussi vite étant donné  la plupart des acheteurs se souciant généralement plus de l’aspect musical du rap que de l’ensemble. On reviendra d’ailleurs sur cette nouvelle politique du rap qui s’oriente malheureusement, de plus en plus vers celle de la pop avec ce concept de « hit ».

La Production

Rendons à Sarcé ce qui est à Sarcé, niveau musical les beatmakers américains sont bien en avance sur les productions du terroir français, et le goût outre-Atlantique pour les instrus évolue bien plus rapidement que le nôtre.  Cette lacune du rap français, Booba s’est engouffré là-dedans pour vite la pallier et devancer ses « concurrents » céfrans.  Souvenez-vous des sons tels Numéro 10, Tallac, ou Boulbi : Garcimore, très inspiré de l’état du rap US, était parvenu à refaçonner le hip hop en mêlant flow recherché, lyrics travaillés et des prods très très innovantes par rapport à la normale, ce qui lui permit d’inscrire nombre de ses titres au rang de classiques.  Du coup, tout comme aux USA, le game français a suivi cette même direction dans laquelle s’est engagé Booba : le rap, c’est avant tout de la musique. Priorité aux INSTRUS !  Et en 2012, le boug’ du 92i est toujours dans cette optique de suivre le modèle états-unien. Il avoue lui-même en interviews n’écouter que les gangsta stars du moment : « j’écoute Rick Ross, 2Chainz, French Montana, Drake … ». Du sale quoi.

Car on sait qu’j'pèse comme l’fiancé de Beyoncé

Et comme par hasard, le point commun de ces mecs est de faire le plus de bif actuellement, ou de rester les mieux installés dans le game. Résultat, B2o perpétue cette tendance musicale, à cheval entre le gangsta et le mafioso rap, deux styles incarnés par les plus grands MCs tels Jay-Z ou Ricky Rozay. Fort heureusement, sur Futur, il ne calque pas entièrement leurs styles. Le mec parvient quand même à innover en pariant sur certaines sonorités pas très courantes. D’ailleurs, on peut être sûrs que les DJ Khaled et DJ Premier ne dénigreraient pas certaines de ces prods dirty futuristes.

Pour moi, j’dirai que l’instru fait presque plus de la moitié du boulot

Bien que l’essentiel des morceaux s’inscrivent dans ce registre dirty south, on a Tout C’Que J’ai et Futur, apparaissant comme deux hits ayant le potentiel pour être diffusés sur de grosses radios-jeunesse (si le rappeur n’avait pas été hard dans les paroles), le tube Tomber Pour Elle, et Jimmy sur un instru sonnant reggae. La démarche d’amener de nouveaux horizons sonores réussit bien à Booba, (souvenez-vous d’Au Bout Des Rêves ou Couleur Ebène) d’autant plus qu’elle permet de faire découvrir d’autres genres musicaux à un public globalement jeune. Toutefois, la méthode fait qu’une chanson comme Jimmy n’est pas forcément bien accueillie par les connaisseurs de musique jamaïcaine et pour cause la prod qui ne fait que sonner reggae, et cet autotune qui devient rapidement relou.

Le noyau Therapy

L’ordre des morceaux n’est pas fait au hasard : écoutez comme l’on passe harmonieusement de Wesh Morray à Tomber Pour Elle puis à C’est La Vie grâce à ce beat aux sonorités ponctuelles (comme si on appuyait sur des boutons) qu’on entend bien à la fin du troisième track. Car il y a une solide cohérence dans l’album que l’on ne retrouve pas souvent dans le rap et même dans la musique en générale. Et ce facteur cohérence, on le doit à Therapy. Si l’on porte un œil sur l’ensemble de l’œuvre, on s’aperçoit que les mecs du turfu, 2031 et 2093 ont voulu créer un rythme global dans le skeud : voyez comme l’on commence plutôt fort avec des prods suffisamment consistantes (Maki Sall par exemple) pour arriver petit à petit aux instrus les plus violents, situées vers le milieu (Kalash, 187 et OG), et finalement terminer le projet sur une note plus adoucie où le voca graveleux épouse l’impératif auto-tune. Evidemment, on trouve deux ou trois titres qui viennent rééquilibrer cette cadence comme Caramel dans la partie la plus dynamique du disque, ou Yoda faisant réapparaître ce fameux flow street racailleux à la fin.

Ils ont tellement charbonné. Pendant plus d’un an ils m’ont envoyé des prods …

A ce stade de cohérence et de logique, on pourrait même vivre cette musique comme s’il s’agissait d’un film. Une sorte de néo-western à l’américaine tiré par les cheveux: il y aurait une courte présentation introduisant la trame avant des péripéties bien sales, style braquages de casinos ou poursuites meurtrières sur le périph pour une dose de seum oubliée. Et finalement finir sur un dénouement où le gentil gangster après avoir fait la halla à tous ses haterzs, s’exilerait lui, sa millefa, ses derniers collègues et sa mula sur une île lointaine où même la CIA ne pourrait le serrer.

- Faut que l’instru elle me parle, qu …
- Qu’elle t’emporte ?
- Voilà ! EXACTEMENT

L’un des morceaux où Booba était le plus en phase avec l’instru est Bakel City Gang. Pourquoi ? bah c’était de Therapy^^

Bien que B2o dise lui-même que la MpC fasse plus de la moitié du taf, il semble que Kopp soit une des rares voix suffisamment puissantes du mouvement hip hop à pouvoir s’imposer sur les gros beats bien dirty tah DJ Khaled. Imaginez que d’autres MCs avec de plus petites voix rappent sur OG. Le bail ne serait certainement pas aussi bon que l’original (d’ailleurs B2o doit quand même gueuler pour kicker d’ssus).

J’passe au Lamborghini, Maybach, Phantom tu restes à l’Opel

Conclusion

Aujourd’hui, Booba est quasi au level des ricains. Le public français n’a plus besoin de suivre les Maybach Music et Young Money pour découvrir du nouveau son : on peut dire que ce sixième album vient redorer la qualité de la production musicale française. Cependant

Cependant dans cinq ans écoutera-t-on Pirate comme on écoute encore aujourd’hui Couleur Ebène ?? Peu probable ! Car là est le revers du style US.
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L’analyse RapGenius France

Là-bas, comme on vous l’a dit, la musique évolue extrêmement vite et les emcees doivent chaque mois se renouveler. Ainsi, les niggaz font beaucoup de bruit à chaque nouveau titre sorti, mais chacun d’eux est vite oublié et remplacé par l’attente de la prochaine exclue. Eh bien avec ce dernier opus, Booba nous a ramené ce fuckin’ syndrome en France. Le son de Futur est tellement loin de ce qu’on a pu entendre en radio dernièrement, que malgré la fuite, une masse d’acheteurs se sont précipités dessus dès les premiers jours. Actuellement l’album tourne à peu près partout, mais qu’en sera-t-il dans 1 mois ? Niveau chiffre et popularité, c’est kiffant pour le rappeur du 92, mais tout comme aux USA, la situation ne perdurera pas. Pour dire vrai, ce genre de morceaux ressemble beaucoup à des tubes, mi-dance, mi-gangstarap qui tournent en boucle dans les streets clubs. Et c’est d’ailleurs pour cela que le baromètre de Booba, c’est les boîtes de nuit. Aujourd’hui l’album est louuuurd, mais début 2013 on dira déjà « à l’ancienne turfu !». Et c’est en ce sens-là que la méthode Booba est très inspirée d’un certain Rick Ross : l’an dernier, l’ex-maton devenu the hottest MC of the game sortait sa mixtape Rich Forever avec du son très très nouveau, en téléchargement libre, mais au-delà de la musique, une énormissime promotion pour ce qui ne s’avère être qu’un prélude avant l’album. En gros, le skeud est principalement du dirty south, mais avec deux trois tracks plus passe-partouts faits pour passer en soirée. Résultat plus d’1 million de DL en quelques temps, des singles, interviews, radios, des millions de vues sur youtube, clips bien définis … des critiques journalistiques s’il vous plait !  et le plus important, une production sonore vraiment en avance sur l’actualité qui va envahir les clubs Liv et Take One et permettre de multiplier les concerts.

Se croient « Maybach Music » mais sont « Morbach Music » !

Evidemment, quelques mois plus tard, le public avait déjà oublié cette tape pour passer à autre chose ce qui va très probablement arrivé à Booba.

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Faudrait vraiment que vous téléchargiez la mixtape pour vérifier par vous-même chacun de nos arguments^^.

Cette méthode à but hautement lucratif est largement critiquable. Mais la véritable question est de quoi se souvient-on ? du Rythme et de la Poésie ? ou des chiffres ? nullA vous, public, de choisir. Car avec des ventes pareilles la première semaine, turfu va assurément donner une nouvelle direction aux rappeurs français tout comme Temps Mort avait fait en 2002. Toute la méthode d’élaboration d’un album rap va être reprise de l’écriture au mastering, notamment en réaccordant une place primordiale au bpm. Il ne serait vraiment pas étonnant de voir à partir de 2013 des emcees s’associer avec un beatmaker comme on pouvait en voir aux débuts du rap.

J’veux faire long feu comme Johnny Hallyday, rien qu’j'encaisse !

En résumé, dans ce sixième album, chaque track a izi le potentiel de tubes ou de « hits », En revanche, nous vous garantissons qu’il va être extrêmement difficile pour lui d’atteindre le statut intemporel de classic shit’.

J’suis plus dangereux qu’un camé armé, qu’un Kaméhamé
92i, Lunatic tu peux rien faire de mieux


Remonte dans la Delo’ 2, négro !

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Futur

Punchline anti-aérienne, si j’lâche des paroles en l’air,
Laisse tomber morray, c’est la guerre !

On a pris notre temps dans cette seconde partie sur les lyrics. D’une part à cause de la pauvreté surprenante (y a pas grand-chose à dire malheureusement). D’autre part parce que c’est tellement différent de ce que l’on a pu entendre de B2o auparavant. On a donc noté des détails de haute importance concernant les paroles, et il semblerait que le Booba du Futur ait troqué sa poétique plume hardcore contre des potentiels hits tah les américains.
Attention, gare aux mauvaises interprétations ! Tous les arguments sont VÉRIFIABLES et ne poussent pas à haïr le météore. Simplement à vous faire ouvrir les yeux sur son rap, démesurément sacralisé par une bonne partie du public hip hop. Bouh les haterz !

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Globalement, avec Futur on est loin du level fou des Ma définition, Duc de Boulogne ou Indépendant et d’autres qui avaient chamboulé le game. En voici quelques exemples rétrospectifs :

«  Libéré de mes entraves, me venger comme un droit,
J’ai couru comme un esclave pour marcher comme un roi »
(Comme Une étoile)

ou

 Né dans une cible, on a coupé mon cordon avec une scie,
neuf mois dans un bunker,
Le majeur debout, l’daron a craché dans un chargeur »
(Ecoute Bien)

En 2012 c’est pas trop ça. Et va falloir faire avec.

Les Lyrics

En fait, c’est même depuis 2011 qu’on doit faire avec. Car oui, ce virage lyrical était à anticiper avec le dernier Autopsie qui, bien que ce soit une mixtape, ne comptait aucun son où l’instru et le flow ne flirtaient aussi bien avec des paroles recherchées comme dans La Vie En Rouge, ou Ma Couleur qui pourtant ne date que de deux ans. On a de plus en plus le sentiment que Booba vide son réservoir à punchlines plus qu’il n’écrit un solide morceau, du premier au dernier couplet. Bien que les lyrics aient changé, ses textes se maintiennent dans un même registre hardcore. Car le gars sait très bien rapper le gangsta rap et c’est d’ailleurs ce qui rend sa musique divertissante, amusante et facile à écouter. Toutefois avec ce changement, il est clair que sa plume n’est plus aussi marquante et vénérable qu’auparavant.

Non, elle est aujourd’hui distrayante, et ce suffisamment pour que les fans se ruent à la nullFnac dépenser leurs quinze eu dans le skeud dès le premier week.

Pour ceux qui ont suivi les interviews Futur, le rappeur dit très sereinement avoir volontairement zappé les lyrics pour faire primer la musicalité des mots.

Moi j’marche beaucoup aux sonorités …
et à la rythmique dans la manière d’écrire …

Et ça donne en résumé des phases qui, faut l’avouer, SONNENT plutôt bien. Du genre sénégalais personne peut m’égaler. Assonances, allitération ou n’importe quelle figure de style jouant sur les phonèmes sont la base de ces phases qui vous squattent la tête, qu’elles aient un sens ou pas.

Noir, blanc, j’suis la Juv’,je ne mens que chez la juge

En fait, les couplets sont bourrés de ces vers et très souvent il n’y a pas de lien entre eux sinon des similitudes sonores. Et parmi tout ce taf pointilleux, il reste quelques uns des ces vers qui captent particulièrement notre attention comme le J’suis pété d’thunes, pas PTDR, sa mèèèère dans Pirates ou le fameux « cacophonique » :

Tir de roque-que-quette, grosse qué-qué-qué-quette !

avec cette déjà-légendaire quequette ! Thomas Ravier, le fêlé de Proust célèbre pour avoir désigné Kopp comme le Démon Des Images, doit se trouver bien déçu face à cette quequette.

Maki Sall Music est un des titres les plus représentatifs de cette nouvelle manie.
 

Résultat, à travers ses seizes, dont on rit plus que l’on en est ébloui, on voit clairement que le Duc ne se met plus la grosse pression comme auparavant. nullC’est limite si le gars se dit qu’il n’a plus rien à prouver, et dès lors, cette négligence de la poésie est voulue. Très influencé par le rap américain, ce genre de méthode visant à harmoniser vers et instruments a déjà été cité par de nombreux emcees US. En effet, bien qu’on dise que les Etats-Unis aient des années d’avance sur le rap français, on peut vous garantir que notre rap’game est bien plus talentueux en termes d’écriture : allez voir nos traductions&explications des textes US, vous verrez qu’ils ont de quoi nous haterizer au max de la maxence (sachant que certains d’entre eux n’écrivent même pas leurs dièses…).

Mais revenons à notre Booba. Un Booba qui suit cette tendance outre-Atlantique. Celui-ci va notamment multiplier des rimes surnommées Hashtag, en faisant remarquer récemment en interview radio que ce sont les Lil Wayne et Drake (de très gros vendeurs) qui ont popularisé le concept via les twitters ect.

AMG, Brabus, t’as no swag #LaurentFabius

#La rime Hashtag

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Il y a deux-trois ans que les poids lourds US ont employé cette rime et elle s’est vite répandue dans notre hexagone (on pense évidemment à La Fouine). Une rime simple, où tout se base sur l’innovation, sur l’idée que n’ont pas eu les autres. Résultat aujourd’hui, elle est devenue un critère compétitif du game.

Par conséquent, Booba s’y est vite mis histoire de prouver qu’il tue la concurrence toutes catégories confondues, tout en taffant sa musicalité des mots (Willy Denzey, Willy-Willy!).

23, Chicago Bulls, testo de taureau #DerrickRose

L’avantage du Hashtag est de pouvoir raccourcir ses vers en supprimant conjonctions, pronoms, déterminants ect … et permettre d’accélérer le rythme du locuteur toussa toussa.

Regarde-moi de haut en bas, à tes risques !
J’suis tombé dedans quand j’étais tit-pe #Astérix

Cependant même dans ce genre de phrases il y a de la négligence : dans celle-ci, Booba fait exprès de faire l’erreur pour placer sa punch !

« j’étais obligé de mettre Astérix ! j’peux pas mettre Obélix ! j’m’en bats les couilles, j’sais c’est des potos. C’est la même histoire »

Astérix pour que ça rime avec à tes risques, hein^^.

En règle générale dans un cas pareil, on oublie le bail, mais lui tenait absolument à la placer, (probablement au nom de la musicalité) sachant que la rime est aussi fausse que vraie.

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Ainsi, le Hashtag a l’avantage d’épurer ses seizes et c’est pourquoi ce concept d’écriture tronquée rejoint les comparaisons, figures d’exagération … et d’autres figures de style bien plus complexes comme la parataxe, créé par une succession d’images puissantes (on l’avait abordé sur le cas Nessbeal avec les métaphores à haute symbolique, flashs toussa toussa).

Prise d’otages, flow bateau-esclave pour mieux
les fouetter,

Outre les hashtags, turfu contient quelques semblant de parataxe qui vous rappelleront peut-être cette putain de plume dont on est tous tombés sous le charme, à l’image de cette phase :

 Chevaux noirs dans moteur allemand, ma rage est coloniale

Pour ce qui est des thèmes, c’est toujours la même à l’exception de 2pac, où il rend entièrement hommage à feux Brams, et le story-telling sur Jimmy.

Pour ce qui est de Tombé pour elle, ce n’est pas la première fois que B2o relate son coup d’foudre pour le pavé. On va pas répéter ce que tout le monde a ressassé car tout est dit dans le refrain. Un refrain à prendre au premier degré.

Cette Rue qui l’a séduit adolescent, c’est la rue sombre et grisâtre de la banlieue, des quartiers pauvres des clips de Nas ou Gangstarr. Et si elle l’a séduit, c’est parce qu’Elie ne l’avait jamais vu auparavant. Car oui, Monsieur Yaffa ne vient pas de banlieue.

Pouulooooop !

On voit déjà les haterzs s’agiter. De quoi vous calmer avec ça.

nullEn effet, Elie Yaffa a vécu une bonne partie de son enfance à Cagnes-Sur-Mer, une station balnéaire tranquille dans le sud. Et ne s’y sentant pas chez soi (le racisme!), il finit par se retrouver à suivre des cours aux USA, pour finalement revenir en France et finir dans un foyer en banlieue. Et c’est là qu’il débute dans le hip hop avec La Cliqua puis se lance dans le rap grâce à Arafat.

Négro j’te l’ai déjà dis j’suis pas une racaille de base

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En réalité, on ne peut pas parler rigoureusement de thème car il n’y en a pas : la synthèse générale est que Booba est la personnification même du marche ou crève ; lui-même se dit clairement anarchiste&chien de la casse, un rebelle comme on en voyait dans le rock il y a trente ans, mais paradoxalement un rebelle aussi libertaire que libéral, et c’est la raison pour laquelle il a toujours refusé les inégalités de la Vème République mais prôné l’amour pour le bif.

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Un autre titre qui a attiré notre attention : le Wesh Morray qui, bien qu’il soit dans la même ligne dirty que la majorité de la galette, apparait comme un défouloir contre le wack le plus victimisé de tous les temps : TU. Notre avis, c’est que ce refrain est très représentatif de l’état d’esprit en studio.

Tu prends tes cliques, tu niques ta mère
Tu fermes ta gueule, tu dis d’la merde

Car jamais dans le rap français on eut eu de seizes aussi gratuits en termes de barbarie et c’est d’ailleurs ce caractère qui nous avait tout de suite fait penser à un clash. Souvenez-vous qu’à la première écoute, on était pris de court par le nouveau flow, mais aussi par les lyrics d’une très grande facilitée comparé à ce qu’on eut pu entendre sur Lunatic. Le coup le plus dur à encaisser, c’est que le B2o assume pleinement ses paroles passables et assure qu’il ne s’agissait-là pas d’un diss mais bien d’un extrait tout à fait ordinaire, écrit et enregistré il y a plusieurs mois.

Des fois tu peux dire des trucs tout cons, même si c’est pas recherché, le flow fait que ça glisse bien à l’oreille

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Si on aborde le cas Wesh Morray, c’est parce qu’il correspond parfaitement à l’esprit du rap ricain qui parvient aux oreilles des français. Il faut savoir qu’aux USA, ce genre de track est très courant (en fait, en termes de marketing, il faut absolument en avoir au moins un dans son skeud) et pour revenir à Rick Ross, allez voir nos traductions (checkez Hold Me Back) vous comprendrez que les voisins du nouveau monde sont vraiment à plaindre niveau poésie. Et ce personnage de Ricky Rozay est lui-aussi très représentatif : dans Triple Beam Dream, constatez la différence énooormissime entre le level lyrical de Nas et le sien. Evidemment dans ce monde de business, vous trouverez bien plus de cas similaires à Rozay dans le game US que des Nasir Jones.

Pour continuer sur cette comparaison outre-Atlantique, l’influence de la syntaxe US sur notre Booba est considérable. A certains moments, Booba fait presque du rap cainri en français. Look at this AMÉRICANISATION niggaz :

Se croient « Maybach Music » mais sont « Morbach Music »

Oui, c’est pas français car il manque les sujets verbaux « ils ». Coïncidence ! les rappeurs américains oublient volontairement et très souvent ces sujets :

From a scrub on the corner, webs on the wall

See this chick, take her to the bathroom and I fucked her on the toilet
Live life, get right
Get wrong, click clack, and I shoot your ass, it’ll be goodnight

*ce sont des lignes des couplets de Ross et 2 Chainz dans Futur.

En réalité il est rare que les états-uniens rajoutent les pronoms et cela doit sûrement faire partie de leur culture étant donné que les anglophones n’ont pas besoin de les entendre pour se comprendre. Et dans turfu, Booba perpétue à plusieurs reprises cette manie de mettre le verbe sans son sujet :

J’suis sur la Lune, sont au Moyen-Âge

Respecte les femmes même celles qu’on dévierge dans la ve-ca

- Parfois, comme ça reste du français, ça peut porter à confusion :

Sont petits et faibles, perdus d’vue #WillyDenzey

On pourrait croire que c’est devenu à la mode avec un langage hustlin’ qui revient de nombreuses fois dans le rap français (on pense évidemment à Youssoupha). Booba avait déjà repris le délire sur Jimmy Deux Fois. Sur Futur les anciennes habitudes sont restées :

S.O.S., t’as mal aux fesses, aux fesses
J’suis so fresh, t’es grotesque, grotesque

- D’autres fois il fait des variantes en répétant uniquement une même syllabe …

Le rap français vient d’se faire shooter, izi izi, bang bang

- Ou il répète quasiment la même phrase …

Longue vie à nous incha’Allah, longue vie à vous incha’Allah

Et puis pour finir sur cette référence américaine, nullturfu possède de gros clins d’œil au hip hop US :

J’connais Pablo… Mollah Omar
Le vrai Mollah Omar

Il est minuit sur la Audemars

Comme on l’a signalé dans nos explications, Booba reprend la fin de phrase du Boss de Miami dans Hustlin’ :

I know Pablo… Noriega, the real Noriega

Mais si vous prêtez bien l’oreille, il reprend ET la syntaxe ET le flow ! Une preuve parmi beaucoup d’autre que Booba s’inspire toujours en direction des States. Il est peut-être en avance sur ce qui se fait en France mais il garde 4 ou 5 ans de retard sur ce qui se fait là-bas. Cette inspiration, beaucoup de fans en sont au courant mais peu d’entre eux voient tous ses clins d’oeil. Pourtant cette inspi se remarque autant sur son flow que ses paroles ou bien même ses clips (Boulbi par exemple qui est juste une reprise du concept du film Belly avec Nas).

Mais très peu de gens le savent grâce à cette médiation merdique de la culture hip hop dirigée par ces foutus maisons de disques et radio nationale.


Interview R.E.D.K. – Le début de la fin

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RGF: Salut R.E.D.K est-ce que tu peux te présenter et rappeler ton parcours pour nos lecteurs qui ne te connaissent pas encore

R.E.D.K: Je suis R.E.D.K, rappeur de Marseille et membre de Carpe Diem avec qui on a sorti un album en 2007 : « En temps voulu« , une mixtape en 2009: « Notre silence a toujours son mot à dire« , l’année dernière l’album « Carpe Diem » et cette année j’ai sorti l’album en commun avec Soprano « E=2MC’s« 

RGF: Tu as déjà 30 ans et on t’entendait dire tout à l’heure (lors d’une autre interview) que tu ne continuerai pas le rap jsuqu’à tes 40, tu es déjà en fin de carrière en fait?

R.E.D.K: Ouai c’est vrai que je suis plus sur la fin que sur le début!

RGF: Et pourquoi ne pas vouloir prolonger cette carrière alors que tu commences tout juste à voir ta notoriété grandir?

R.E.D.K: Déjà ça fait depuis 1994 que je rappe même si tout le monde ne s’en rend pas forcément compte… Je ne mène pas le même train de vie à 30 ans que quand j’en avais 15 aussi, la vie de rappeur n’est plus en adéquation avec la vie que je veux mener.

RGF: T’as commencé le rap en 1994 et pourtant votre premier projet ne sort qu’en 2007, que s’est-il passé entre temps.

R.E.D.K: En réalité en 2003 on avait déjà sorti un espèce de best-of de nos morceaux sortis dans l’ombre, on le vendait de mains en mains, et en 2007 c’était une vraie sortie. Au début on rappait pour passer le temps on se mettait sur un banc ou dans un cave avec un peu de son et on freestylait tout l’après-midi sans ambition particulières.

RGF: Tu es signé chez Street Skillz, le label de Soprano, comment s’est passé la rencontre?

R.E.D.K: Dans la cave dont je te parlais tout à l’heure! Des fois Sopra’ venait, on s’est rencontré comme ça. Il n’a fait Street Skillz que plus tard, il a commencé à sortir des mixtapes dessus ensuite à produire Mino, La Swija, etc et quand ils ont commencé à avoir une structure confortable, ils nous ont proposé de bosser avec eux.

RGF: Tu as cité Mino et La Swija, ils font partie des artistes marseillais, avec à leur côté: Révolution Urbaine, Black Marché, qui composent une véritable « autre scène » mais qui peine à éclore, en tout cas en comparaison avec le buzz qu’a le rap parisien ces deux dernières années. A quoi tu penses que cela est dû?

R.E.D.K: Je pourrais pas réellement te l’expliquer parce que même moi j’en suis la « victime », je pense que c’est grandement à cause des médias qui sont principalement localisés sur Paris, venir de province c’est un véritable obstacle. Mais je pense aussi que c’est un mal pour un bien : nous, ça nous a appris à nous débrouiller, à se bouger pour faire les papiers, distribuer les CD, démarcher les radios. Après ça prend ou ça prend pas mais on a pas vraiment le choix.

RGF: Chant de vision sera ton premier projet solo, mais avant cela tu as su te faire remarquer par tes « Simple constat ».

R.E.D.K: A la base, c’est parce que quand j’aime une face B, j’ai envie de la kicker ; la première fois, ça s’est fait sur P.I.M.P. de 50cent et pour rester dans le thème j’avais fait un morceau sur les filles de joie… Simple constat 2 c’était sur la prod de Demain c’est loin et ça parlait des rappeurs, le 3 sur la politique, le 4 sur la jeunesse marseillaise et l’actualité me donne raison, enfin le 5 sur le foot pour réunir mes deux passions: rap et ballon rond.

RGF: T’en a prévu d’autres?

R.E.D.K: En fait quand je fais le 1 par exemple, je ne sais pas encore si je vais faire le 2. Je ne pense pas refaire de Simple constat parce que je ne pourrais pas mieux faire que le 5, mais je ne garantie rien, s’il y a un autre sujet qui m’inspire et que j’y arrive, pourquoi pas.

RGF: Donc on en arrive à maintenant: pourquoi avoir nommé ton album « Chant de vision« 

R.E.D.K: Parce que mon rap se nourrit de tout ce que je vois, vis, entends. On retrouvera quelques thèmes et le côté technique qui m’est cher aussi.

RGF: Tu vas chanter dessus? (ndlr : l’album s’appelle « chant » de vision)

R.E.D.K: Non, en tout cas c’est pas prévu pour le moment, je n’ai pas encore la totalité de l’album donc on n’est pas à l’abris de m’entendre chantonner. Mais ce n’est pas trop mon truc je préfèrerais inviter quelqu’un pour chanter un refrain que de le faire moi-même.

RGF: On va parler un peu plus de tes écrits et de ce qui s’en dégage. On perçoit une certaine morale dans ta vie au travers de tes textes, c’est important pour toi d’en parler?

R.E.D.K: C’est pas calculé en fait! J’écris comme je suis donc forcément cette partie de ma personnalité se retrouve dans mon rap et ça me fait plaisir que tu le ressentes en m’écoutant même si quelque part c’est normal. Je vais pas faire l’apologie des armes à feu et je ne veux pas faire la morale non plus ce n’est pas mon rôle, le but est d’être sincère, un rap c’est comme une pièce d’identité pour quelqu’un qui ne te connait pas.

Quand je peux avoir autorité sur les petits du quartier je le fais, je ne peux pas les laisser tomber dans les pièges comme les mecs de ma génération que j’ai vu tomber dans les trafics ou la toxicomanie… Donc quand je vois un mino qui prend ce chemin là, je ne peux pas ne rien lui dire, et c’est cette mentalité que tu retrouves dans mon rap aussi.

Aujourd’hui c’est même pire qu’hier, la violence et l’argent font des victimes de plus en plus jeune, il n’y a plus cette barrière qu’on avait à l’époque entre les petits et les grands. Depuis que les petits sont intéressés et qu’ils font les bails avec les grands… ça se dégrade à vu d’oeil.

RGF: Keny Arkana a fait un morceau où elle dépeint le changement d’ambiance à Marseille (Capitale de la rupture). Elle met particulièrement en cause les grandes entreprises qui ont racheté la ville et lui ont fait perdre son identité pour y faire une ville mi-ghetto/mi-station balnéaire. Marseille aurait perdu son côté bonne ambiance solidaire, tu le vois comme ça aussi?

R.E.D.K: Ah oui carrément! En plus, elle est au coeur du sujet puisqu’elle vivait dans le centre-ville. Personnellement, j’ai vraiment l’impression que c’est devenu irrécupérable… Ma mère m’a raconté une anecdote, alors qu’elle était au supermarché elle croise un mec avec un flingue qui parle tout seul comme si de rien n’était! C’est chaud avant on ne pouvait pas faire ça!

RGF: Y’a que cette ville qui part en couille ou c’est le monde?

R.E.D.K: C’est le monde entier, clairement!

RGF: Selon toi c’est dû à quoi?

R.E.D.K: Dans ma vi,e je m’intéresse beaucoup à l’économie, j’essaie de me creuser à savoir comment ça marche et les banques ont une influence immense dans la destruction du monde. Quand tu t’y intéresses tu découvres comment les banques ont pris le pouvoir dans les états, la loi de 1973  et plus globalement le processus de création monétaire. Les politiques qui sont corrompus par les marchands d’armes ont tout intérêt à ce que ce soit la guerre un peu partout dans le monde et dans les quartiers, comme je le disais dans un morceau de l’album « La guerre est au marchand d’arme ce que la pluie est à l’agriculteur ».

Tu mets les bâtons bout-à-bout, et tu te rends compte qu’il y a un truc troublant, on va me traiter de complotiste mais c’est déjà plus dur de me décrédibiliser maintenant qu’il y a 5 ans

RGF: Ouai, comme on dit Arte aujourd’hui diffuse l’info de Rockin’ Squat il y a 5 ans!

R.E.D.K: Complètement! Et au pire je revendique j’ai une « complotite aiguë »! (rires)

RGF: On a fait la politique et l’économie, on va donc passer à la religion : tu es musulman, qu’est-ce que tu penses du traitement actuel de ta religion?

R.E.D.K: On est trainé dans la boue hein! Même pas la peine de revenir là-dessus! D’autant plus quand tu grilles le truc à des kilomètres, quand tu es dans la peau d’un musulman, moi par exemple je pense en connaitre un minimum pour pouvoir démonter tout ce qui est dit à la télé en deux temps trois mouvements! Ils font de la diabolisation avec des personnes qui n’ont rien à voir avec l’Islam, c’est un jeu pervers des médias et ça peut mal finir… Là encore on peut faire le pont avec l’économie, devant le crash on camoufle tout le temps avec des guerres et des boucs-émissaires.

RGF: Et tu penses qu’ils veulent, en plus, décrédibiliser la foi?

R.E.D.K: Oui c’est clair, quand je vois la manipulation qui est faite sur l’Islam, je me dis en contre-partie qu’ils (les médias) en ont fait autant avec les prêtres pédophiles… Donc oui on peut dire qu’ils cherchent à boycotter la foi, je ne sais pas dans quel but… peut-être parce qu’il n’y a pas de logique marchande dans la religion!

RGF: Comme tu dis, on grille le truc à des kilomètres, tu penses qu’à force de ne pas s’efforcer à être discret, leurs coups bas n’auront plus l’effet escompté?

R.E.D.K: J’ai l’impression que au plus ils dénigrent, au plus il y a de convertis. Je me dis qu’il faut que les gens gambergent. Un mec qui ne connait rien à l’Islam, il se renseigne un peu et il voit qu’il n’y a rien de mauvais, au contraire. J’ai l’impression que quelque part, malgré la propagande, les musulmans ont su rester humbles et ne pas perdre le contrôle, et c’est une bonne leçon de vie ça.

RGF: Comme dans le rap: au final les haterz font de la pub!

R.E.D.K: Exactement.

RGF: En parlant de rap justement, on avait en 2010-2012 beaucoup de preuves d’unité avec des morceaux comme Téléphone Arabe ou Invincible Remix où tu apparaissais, à l’heure qu’il est c’est la guerre des égos: qu’est-ce que tu en penses?

R.E.D.K: Moi je suis dans un discours d’unité, donc je n’aime pas trop me mêler de ça. Surtout quand ça va hors des morceaux. Après, si les clashs se font justement pour l’unité dans un morceau comme Invincible Remix pourquoi pas!

RGF: Tu penses qu’il faudrait 8 grands rappeurs qui remettent les égos en place genre: « Hé mec arrêtes tu dis des conneries là! »

R.E.D.K: (Rires) Non même pas! Moi, entre l’unité et la division, j’ai choisi mon camp.

RGF: Tu penses que ça nuit à l’image du rap?

R.E.D.K: En même temps, quand est-ce que le rap a eut une bonne image?

RGF: Euh… (rires) Est-ce que tu penses qu’un jour le rap n’aura plus une aussi sale image?

R.E.D.K: J’ai pas l’impression, parce que pendant la promotion de l’album E=2MC’s on donnait des interviews à des médias plus larges que la simple presse rap grâce à Soprano, et on me demandait presque de sortir tu te rends compte!

RGF: Après l’unité et la division, quel est l’avenir du rap selon toi?

R.E.D.K: A mon avis, ce n’est pas prêt de changer, il y aura toujours des égos trop gros et des personnes qui voudront s’asseoir sur le trône en écrasant tout le monde. S’ils étaient humble, qu’ils faisaient l’unanimité et qu’ils n’étaient pas auto-proclamés je les respecterai, mais ce n’est pas le cas.

RGF: C’est le sujet de ton nouveau morceau « Le début de la fin« , ta volonté de te mettre à part du rap game pour passer à autre chose?

R.E.D.K: Oui en effet, il y a d’autres choses abordées dans le morceau mais il y a de ça. Je suis plus sur la fin que sur le début de ma carrière, je ne vis plus les mêmes choses à 30 ans qu’à 15 comme je te l’ai dit. Pour moi il y a le rap et la vie réelle, moi je rap ma vie.

RGF: Comment tu définis ton rap aujourd’hui, et dans quelle direction va-t-il?

R.E.D.K: Allier le fond et la forme le mieux possible, des flows techniques, de belles rimes, un beau maniement des mots. Dans l’album qui arrive, ce sera essentiellement des thèmes personnels et des points de vue.


DOSSIER: Morray versus Zoulette

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Puisque l’on est pro-Rohff… euh non, pro-Booba… enfin pro-Rohff… et puis après tout, demandez-leur!

Puisque cette confrontation est attendue depuis des années, puisque les avis sont partagés, plutôt que de faire un article dans lequel on prendrait parti, RapGenius France s’est décidé à vous retracer tout l’historique de ce clash 2012 Morray versus Zoulette. Ne vous méprenez pas, j’ai dit le clash Morray/Zoulette pas autre chose. Les hypothétiques piques dans les albums de Rohff et Booba entre 2001 et 2008 ne nous intéressent guère.

Munissez-vous de Youtube, d’un peu d’objectivité et d’un maximum d’attention pour suivre pas à pas le chemin qui a mené Rohff à clasher Booba… ou Booba à être clashé par Rohff, comme ça, il n’y a pas de jaloux !

Rien n’est laissé au hasard, chaque détail de cet article, même anodin de prime abord, est très important pour comprendre ce qui s’en suit !

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Origine du froid Rohff/Booba

Un petit rappel pour ceux qui ne le savent pas

● Fin des années 90 – début des années 2000 :  Dans un premier temps, le groupe Lunatic dont fait partie Booba, pose un morceau du nom de « Le Crime Paie ».

Dans un second temps, Rohff souhaite inviter Rim’k et Booba à poser sur le même morceau. Naît alors « C’est nous la rue ». Mais, selon les dires de Rohff, l’équipe de Booba s’y oppose finalement et demande, je cite, de « fortes avances » pour que « C’est nous la rue » sorte sur l’album du rappeur comorien. Voici sa version des faits :

Rohff dit : Booba il était personne à l’époque […] mais avec son groupe Lunatic ils avaient un morceau qui s’appelait, le Crime Paie qui était sorti sur une compil de chez Hostile qu’ils voulaient récupérer avec son label 45 scientific. Et donc le featuring s’est transformé en business contractuel. Y’a eu une demande de forte avance pour faire ce featuring et aussi pour récupérer le Crime Paie de l’autre côté. Donc moi j’étais quoi au final ? J’étais au milieu de tout ça, je n’étais pas respecté tu vois ? Donc il est passé pour quelqu’un d’inaccessible un peu comme un rappeur US. Par la suite j’ai entendu des trucs qui m’ont saoulé du genre « Ouais, le feat s’est pas fait parce qu’on n’a pas arrosé, qu’on n’a pas donné la forte avance qu’il avait demandée ». Donc les choses ne se sont pas passées en toute simplicité et en toute humilité. Dès l’début y’a eu ce problème-là… Donc c’est ça l’origine du froid entre guillemets

Après ça, chacun des deux rappeurs continue sa carrière de son côté. Des piques fusent de gauche à droite mais rien d’officiel ou de très important concernant le clash Morray/Zoulette (2012)

2010

● 22 Novembre :  Sortie de Lunatic. Il connait un succès commercial. Pas de piques très importantes ou semblant être destinées à Rohff dans cet opus.

Pique notable : Celle destinée à Fred Musa, animateur de Planète Rap, émission de Skyrock.

♫ -  »Tu connais rien au son, comme Fred de Sky« 

Booba — Abracadabra

● 13 Décembre : Sortie de La Cuenta.
À cause, entre autres, de l’annonce du featuring avec Jena Lee, celui avec Benzema, du morceau « Animal » qui, pour certains, est contradictoire avec la phrase « Fuck la techno, c’est de la musique de drogués« , le public n’adhère pas totalement à la nouvelle werss de Rohff. La Cuenta ne fait pas un très bon score comparé aux précédents opus du rappeur vitriot.

Pas de piques non plus exceptées deux phrases, pas bien méchantes, qui semblent tout de même être dédiées à Booba :

♫ – « Les hospices représentent les bouteilles d’Urban Peace« 

Rohff — C’est comment ?

  • Booba avait reçu une bouteille en plastique sur la scène d’Urban Peace 2. En retour il avait balancé sa bouteille de whisky Jack Daniel’s dans la tête de l’envoyeur. S’en est suivie une poignée de minutes de bordel sur scène durant laquelle le public huait le rappeur du 92 et son équipe tout en jetant, tous ensemble, un bon nombre de projectiles.

♫ -  »C’est pas le boss du rap game mais le Padre« 

Rohff — La Cuenta

  • Booba se dit Boss du Rap Game, Rohff lui se dit Padre du Rap Game

__

Rohff continue de se considérer comme « le Grand Aigle » du rap, et ce depuis le Code de l’honneur (2008) :

♫ – « Le malheur du grand Aigle, c’est le bonheur des pies/ Mais leurs chances sont bien maigres en cette période de répit« 

Rohff — Testament

♫ –   »Qui veut déplumer, le grand Aigle/ J’écris des métaphores eux des méta-faibles

Rohff — Dans tes yeux

Par ailleurs, dans le premier clip sorti avant l’album, « Rien à prouver« , on peut voir Rohff avec un aigle sur le bras. Il en avait fait son symbole, plaçant des cris d’aigle pendant ses freestyles sur Skyrock ainsi que sur les morceaux « C’est comment » ou encore « Dans tes yeux« 

2011

● 25 Mai : Rohff sort « Rends-les fous », un morceau en exclusivité d’abord annoncé comme étant le premier extrait du prochain opus de Rohff. Au début du titre on entend encore, comme en 2010, le cri d’un aigle.

● 5 Juillet : Sortie du clip « Thug Mariage » ft. Indila
À la fin du clip, une image annonce le nom du prochain opus de Rohff, Padre du Rap Game.
Le mode « coming soon » est lancé pour 2 ans.

● 12 Juillet : Rohff poste un statut dans lequel il dénonce l’absence de vrai rap sur Sky’

● 19 Août : Sortie du 1er extrait d’Autopsie 4, « Paname« 
Le morceau est apprécié. Les internautes et les auditeurs le considèrent déjà comme un « hymne« 

La seule phrase notable susceptible d’être reçue par Rohff comme étant une pique est :

♫ -  »Tes projets ne m’intéressent pas, je n’y vois pas de billets verts« 

  • La collaboration de Rohff, Rim’k et Booba sur le même morceau n’est pas sortie sur l’album de Rohff car, selon ses dires, l’équipe de Booba requérait de sa part une forte avance pour que cela se fasse (voir fin 90 – début 200o)

● 10 Septembre : Un screen de Rohff insultant ses fans sur Twitter et dénigrant Skyrock sur le fait qu’ils ne passent pas assez de vrai rap français a fait le tour du web (cliquez ici). Le compte Twitter de Rohff fut par la suite supprimé. Rohff explique sur Facebook qu’il assume tous les propos qu’il a tenus sur le réseau social.

● 11 Septembre : Rohff pique à nouveau Fred Musa dans un statut Facebook

● 30 Septembre : Sortie du 2ème extrait d’A4 avec son clip, « Bakel City Gang« 
Le morceau a la particularité de contenir des piques qui correspondent parfaitement à Rohff et au froid qu’il y a entre Booba et lui, qu’elles lui soient ou NON destinées !

♫ -  »92 pas de fioritures, j’veux pussy, gamos, nourriture/ Le reste j’le laisse aux bolosses hein, j’les laisse se la couler dur« 

  • Rohff, connu pour son temps de production irrégulier, ne se fait pas tellement entendre depuis décembre 2010.

♫ -  »Fais pas d’bizz avec mes négros si tu peux pas les yép« 

  • Rappelez-vous au début des années 2000 le désaccord contractuel qui opposait Rohff et l’équipe de Booba qui lui demandait une avance d’argent pour pouvoir conclure

♫ -  »Rajoute un 0 pour qu’on conclue« 

  • Même chose que la citation précédente.

♫ -  »Eux ils ont des godes, nous on est des godfathers« 

  • Au mois de juillet, Rohff annonçait que son prochain opus s’appellerait « Padre du Rap Game« . Padre est synonyme de Parrain (de la mafia) qui se traduit en anglais par Godfather. Cette phrase est donc, si elle est destinée à Rohff, une manière de le corriger.

● 28 Octobre : Sortie du 3ème extrait d’A4, « Scarface« 
Une ligne notable, qui nous servira à mieux comprendre les origines du clash plus tard :
♫ – « Si le monde est à moi, le monde est à nous« 

● 30 Octobre : Six Coups MC diffuse un morceau en featuring avec Rohff.
Rohff y pose :

♫ – « Arrête les questions du genre « Va-t-il reprendre le dessus ? »/ J’suis tellement excité par la réponse que j’me crache dessus«  annonçant ainsi qu’il est sûr de son coup et que son retour risque d’être fulgurant

♫ -  »Zoulou t’prends pas pour nous, espèce d’enculé d’ton fantasme« 

  • Première apparition du mot « zoulou » qui est très important pour la suite (voir 7 novembre 2011)

● 7 Novembre : Rohff décide de balancer une exclusivité pour le plaisir des fans, le morceau « Huss Hard Kess ki ya ? » un remix de « Hustle Hard » du rappeur américain Ace Hood. Le morceau ne figurera pas sur PDRG

Deux piques indéniablement destinées au rappeur de Boulogne dans ce morceau :

♫ -  »Mets un gode à ton father zoulou, y’a qu’un seul… Padre !« 

  • À coup sûr une réponse au « Eux ils ont des godes, nous on est des godfathers » de Booba dans le morceau Bakel City Gang. Il re-corrige donc le rappeur du 92 puisque padre = godfather. On se rendra compte plus tard que quand Rohff et son frère Ikbal placent le mot « zoulou » (voir 30 octobre 2011) dans leurs textes, il désigne généralement Booba. (Écouter le couplet d’Ikbal dans « Bonhomme »)

♫ -  »J’continue d’défourailler, continue de racailler/ Entre le bois d’Vincennes et l’bois d’Bou’ qui est le plus proche de ratayer ?!« 

  • Rohff est originaire de Vitry, dans le 94, près de Vincennes. Booba est originaire de Boulogne dans le 92. Le bois de Boulogne est réputé pour être un lieu où la prostitution se fait courante.

Du côté de Booba, un morceau issu de Autopsie 4 fuit sur le net. Le morceau en question est « Pigeons« 
Ce morceau a de fortes chances d’y être pour beaucoup dans le clash Rohff/Booba puisqu’il provoquera la réaction immédiate de Rohff (voir 10 novembre 2011)

Booba sample sa phrase issue du titre « Rats des villes » (Autopsie 3). Qui est la suivante :

♫ -  »C’est pas que j’aime pas me mélanger mais disons/ Simplement que les aigles ne volent pas avec les pigeons« 

  • Il se prétend donc « aigle« . Il place même dans le morceau des cris d’aigle. C’est exactement ce que Rohff faisait dans Le Code de L’Horreur et dans La Cuenta (voir 13 décembre 2010)

● 10 Novembre : Rohff se sentant plagié par Booba, lâche deux statuts Facebook dans lesquels il est clair qu’il s’attaque à lui.

Le premier statut (screen indisponible) :
« Le malheur du grand aigle fait le bonheur des pies, prédateur de l’aigle royale, la plume de la « Harpie »/ Le plus féroce des rapaces, les pigeons imitent mon cri/ Mes cerfs, plus efficace que les pattes d’un grizzli/ J’t’arrache la crinière négro, j’viens d’la jungle/ Fiché au terminal 10 piges avant google/ El Padre aka ton idole/ Dis-moi qui rappe mieux que moi que je rigole… comme un gogole. P.D.R.G »

En réponse à Booba et son titre « Pigeons » qui est passible d’avoir été reçu par Rohff comme une provocation (voir pourquoi le 7 novembre 2011).

Ce n’est pas la première fois que Rohff se « plaint » d’avoir été imité. Il y’a des années de cela, il s’exprimait, dans le magazine Rap Mag, sur le fait que Matt Pokora avait ajouté à sa chanson « Showbiz : The Battle » (sortie le 15 novembre 2004) une petite voix aigue de robot semblable à celle que lui utilisait dans l’intro de son album La fierté des nôtres (sortie le 21 juin 2004). Ceci ne lui avait pas plu.

Le second statut est le suivant :

  • « Seul les tarlouses font du topless…« 

Booba est souvent torse nu sur ses photos, ses clips, sur scène, sur… Bon, Booba est toujours torse nu.

  • « « PARIS » RESTE L’HYMNE PARISIEN!!! BALTRINGUE« 

Rappelez-vous, 3 mois plus tôt Booba balançait le 1er extrait de sa mixtape. Un extrait nommé « Paname » que les auditeurs considéraient déjà comme un hymne. Rohff, lui, avait déjà sorti en 2008 dans le Code de l’Horreur, le morceau « Paris » qui avait été très apprécié des fans de rap et de football parisiens qui le considéraient aussi comme un hymne.

● 14 Novembre : Sortie de la mixtape de Booba, Autopsie Volume 4
Hormis celles des extraits balancés avant la sortie de la mixtape citées un peu plus haut ici, les quelques piques qui pourraient avoir chatouillé l’orgueil de Rohff sont :

Booba — A4

♫ -  »Fuck you, pay me« 

  • En référence aux embrouilles contractuelles causes du froid Rohff/Booba (Voir début des années 2000)

♫ -  »MC ou es-tu comme Princess Aniès ?« 

  • Rohff ne se fait plus entendre depuis un moment, il coming soon toujours

Booba — Gangster

♫ -  »N’oublie jamais que depuis Le Crime Paie c’est moi le master« 

  • Le morceau « Le Crime Paie » et les désaccords contractuels qui concernent ce morceau sont quelque peu à l’origine du froid qui existe entre Rohff et Booba. (voir débuts des années 2000)

● 7 Décembre : Rohff offre en exclusivité pour Booska-P, un live du morceau « Le Maudit » qui figurera sur son prochain album

● 31 Décembre : Rohff pique à nouveau Booba dans un statut Facebook

« On rappe pas la même rue« 

  • On a vu récemment que Rohff remettait en doute la street-appartenance de Booba (dans le morceau « Wesh Zoulette« )

« J’me torche le cul avec ton casier« 

  • Dans le morceau Bakel City Gang sorti le 30 septembre 2011, Booba rappait « Moi j’ai rien a prouver, mon casier parle en ma défaveur« 

2012

● 18 Janvier : Sortie du clip « Scarface » de Booba

● Début Avril : Karim Benzema, footballeur et ami de Rohff, met en ligne une photo de lui tapant la pose vêtu d’un t-shirt de la marque Ünkut, marque de Booba.

● 4 Mai : Karim Benzema récidive et poste encore une autre photo de lui toujours habillé en Ünkut

● 11 Mai : Booba annonce le nom de son prochain album : Futur

● 28 Mai : Le scénario de l’année dernière se répète. À peu près le même jour, 1 an plus tard Rohff sort une exclusivité qui ne figurera pas sur son projet PDRG, « Trop chaud« . Pas de piques apparentes pour Booba.

De son côté Booba sort le clip du morceau « A4 » dans lequel, rappelez-vous, il est fort possible que quelques piques aient étés considérées par Rohff comme des piques le visant (voir 14 novembre 2011)

● 19 Juin : Rohff balance « C’est la mif » un titre prônant l’entraide fraternelle en featuring donc avec son frère cadet Ikbal. Le titre est issu de l’album de TLF, groupe de ce dernier. Ikbal va à son tour s’en prendre ouvertement à Booba sans toutefois mentionner son nom :

♫ -  »Te prends pas pour un aigle, tu fais le pigeon au Costes/ Fuck Scarface, tu sais qui sont les boss« 

  • En réponse au morceau « Scarface » et à la phrase « Ce n’est pas que j’aime pas me mélanger mais disons/ Simplement que les aigles ne volent pas avec les pigeons »  issue du titre « Pigeons » comme son grand frère l’avait fait sur Facebook le 10 novembre.

● 21 Juin : Sultan invite Rohff sur le titre « 4 étoiles« . Rohff en profite et pique à plusieurs reprises et de manière peu discrète, son rival Booba.

♫ -  »Mon grain de beauté sur mon front c’est mon bled/ Le monde sera à toi quand t’auras coupé ma tête« 

  • « Si le monde est à moi, le monde est à nous »  Booba — Scarface

♫ -  »Ton casier pour me torcher« 

  • Il avait déjà sorti cette phrase, toujours pour Booba, dans un statut Facebook (voir 31 décembre 2011). Dans le morceau « Bakel City Gang » sorti le 30 septembre 2011, Booba disait « Moi j’ai rien a prouver, mon casier parle en ma défaveur« 

♫ – « J’éteins les étoiles, allume les haltérophiles« 

  • Une référence possible au morceau de Booba issu de son album Lunatic, « Comme une étoile« . Booba est connu pour être un adepte de la musculation.

● 3 Juillet : Booba poste une photo de lui en boîte à Miami avec Karim Benzema.

● 13 Juillet : Rohff annonce la reformation de l’ancien (retour d’Alain 2 l’Ombre)

● 10 Août : TLF (Ikbal et Alain 2 l’Ombre) pose avec Rohff un morceau nommé « Street Célébration » et qui sera dans l’album OVNI. Au niveau des piques, Ikbal semble s’attaquer à Booba. Il réutilise le mot « zoulou » qui désigne, rappelez-vous, la plupart du temps Booba (voir 7 novembre 2011).

→ Ikbal :

♫ -  »Quant aux zoulous qui tirent, dans leurs clips… mort de rire« 

  • En référence au clip de « A4 »  ou « Caesar Palace » dans lesquels Booba est en possession d’arme

→ Rohff, lui, lâchera une phrase qui intriguera beaucoup la toile :

♫ -  »Footeux/euses et groupies supprimé(e)s de BBM« 

  • RapGenius France et RapElite font entre autres partis des sites qui voient cette phrase comme étant une pique destinée à Benzema, bon ami de Rohff, qui a à plusieurs reprises montré qu’il appréciait Booba (voir débuts Avril, Mai et Juillet). Traité de parano, l’équipe RapGenius continue de croire à cette hypothèse.

● 28 Août : Premier jour de la semaine Planète Rap de TLF. À l’occasion Rohff se rendra lui aussi dans les studios de la radio pour soutenir son frère Ikbal. Il en profitera aussi pour prendre la parole et régler ses comptes avec Fred de Sky. Une histoire qui remonte au 10 septembre 2010. Selon les bruits de couloir, Fred aurait cassé du sucre sur le dos de Rohff sur le fait que celui-ci pourrait ne pas assumer tous ses tweets et statuts à propos de la radio.

Pendant qu’il règle ses comptes en live à la radio, Rohff place de manière totalement normale, une pique à Booba :

Moi j’suis pas l’autre zoulette de Booba, j’vais pas faire des chansons sur toi […] moi j’suis pas les autres zoulettes là, qui font du bruit pour rien

En effet, pour exprimer son mépris envers Skyrock, Booba rappait dans « Abracadabra » une pique spécialement pour Fred Musa. Il fit même des t-shirts à son effigie avec la tête de l’animateur dessiné en Simspon pour se moquer de lui.

Le fait que Rohff désigne Booba comme étant une zoulette (zoulou au féminin), confirme encore sa pique du 7 novembre 2011. C’est la première fois que Rohff attaque Booba en mentionnant son nom. Cette phrase est donc prise comme une déclaration de guerre par les fans de rap et provoque dès lors une division quasi-totale des auditeurs : Les pro-Rohff et les pro-Booba

● 3 septembre : Après les nombreuses fausses tracklists qui tournent sur le net et toutes les spéculations autour de Futur, Booska-P (et d’autres média hip-hop) annoncent que « Caramel » sera le premier extrait de l’album de Booba.

● 5 septembre : Maëva, l’ex de Rohff, fait de la promo à Booba. Elle s’affiche fièrement avec un t-shirt de marque Ünkut et fait une interview dans laquelle elle déclare qu’elle prefère Booba à Rohff

● 6 septembre : À la surprise générale, Booba balance « Wesh Morray » comme 1er extrait de Futur. Spontanément, les auditeurs prennent ce changement de stratégie comme une réponse à Rohff qui attaquait Booba 10 jours plus tôt sur Planète Rap. Les avis sont divisés.

1. Certains pensent que le morceau a été balancé indépendamment des attaques de Rohff
2. Certains pensent que le morceau a été écrit, entre autres, pour Rohff qui a piqué Booba durant toute l’année et qu’il a été balancé plus tôt que prévu pour répondre à ses attaques du 28 aôut dernier
3. Certains pensent que le morceau coïncidait bien avec la situation et donc a été balancé plus tôt que prévu pour titiller un peu Rohff (avec éventuellement quelques phrases ajoutées à la dernière minute)

Quoi qu’il en soit, les phrases du morceau coïncident parfaitement avec la situation :

♫ - »J’ai baisé l’rap dans une Merco, je l’ai Benzé« 

  • Baiser dans une Mercedes Benz = Benzer. Jeu de mots accessible à tout l’monde mais qui semble cacher une pique subliminale… Benzé est aussi le surnom de Benzema qui a récemment fait plusieurs photos s’affichant à deux reprises vêtu de Ünkut puis en boîte avec le rappeur Booba (voir débuts avril, mai et juin)

♫ – « Sont/son/sons petit(s) et faible(s), perdu(s) d’vue #WillyDenzey« 

  • Du fait de l’homonymie de « sont » (verbe être), « sons » (morceaux), et « son » (article possesif) on ne sait pas quel est le bon mot.

 Avec « sont » : Cette phrase pourrait signifier que Rohff est absent puisqu’il coming soon depuis déjà le 5 juillet 2011. Elle est semblable à « Mc où es-tu comme Princess Aniès » dans A4
 Avec « sons » : Les morceaux de l’interlocuteur de Booba, s’il s’agit de Rohff, ont disparu.
 Avec « son » : Rohff a à se justifier à chaque fois sur le fait qu’il n’ait pas reconnu son fils de suite.

♫ -  »J’veux t’baiser toi et ta copine, autant faire d’une pierre deux coups« 

  • Le 5 septembre, Maëva, l’ex de Rohff donnait une interview dans laquelle elle disait soutenir Booba.

♫ -  »Les négros me veulent du mal, je n’leur ai rien fait« 

  • Ikbal et Rohff ont à plusieurs reprises piqué Booba cette année (voir été 2012)

♫ – « Faites des Planète Rap, sucez, faites c’que vous voulez« 

  • Le 28 Août Rohff, en compagnie de TLF, attaquait Booba sur Planète Rap.

Aussitôt Rohff réagit à ce morceau et répond sur son mur Facebook sans plus attendre se sentant visé par les phrases de Booba.

Il lâche au passage une phrase qui confirme la thèse de RapGenius (voir 10 août) selon laquelle il serait en froid avec le footballeur Karim Benzema « Je vais te baiser toi et mon ex groupie benzé » puisqu’il le piquait implicitement dans Street Célébration :

Footeux et groupies, supprimés de BBM

● 9 septembre : Rohff annonce sur sa page Facebook qu’il compte remixer le morceau de Booba « Wesh Morray » et l’appeler « Wesh Zoulette« 

● 11 septembre : À 22h, Rohff balance le morceau « Wesh Zoulette » en réponse aux présumées attaques de Booba. Il le clash sur sa famille, sur son physique mais aussi sur street-crédibilité et son vécu qu’il juge n’être qu’un mensonge. Le morceau comptabilise plus d’1 million de vues en 24h et quelques et fait la une des médias sur tout le web.

● 12 septembre : Pas de réponse de Booba.

Un teaser de l’interview de Rohff sur Canal Street est dévoilé. Rohff y laisse sous entendre qu’il serait prêt, s’il le fallait, à en venir aux mains avec Booba

● 13 septembre : La guerre officiellement déclarée, les montages humoristiques sur Booba et sur Rohff font sensation. Sur Twitter, un compte parodique de Booba vanne Rohff sur son feat avec Jena Lee.

Rohff postera ensuite un statut en répondant au compte parodique (sans savoir qu’il en est un)

● 15 septembre : Rohff se confie à Rachid Santaki et explique plus ou moins pourquoi il s’est décidé à clasher ouvertement Booba. (http://rachidsantaki.com/?p=1275)

● 17 septembre : Rohff n’hésite pas à se vanter de la réussite du buzz de son clash en un statut Facebook. Au moment de le poster, les vues de « Wesh Morray » s’élèvent à 2 173 959 tandis que celles de « Wesh Zoulette » à 2 171 359. 

L’interview vidéo du groupe TLF datant de la semaine du 3 au 9 septembre sur la radio Urban Hit est balancée. Dans cette interview Ikbal, frère de Rohff et membre de TLF, explique que si Rohff a répondu à Booba c’est parce que ce dernier « insulte les mères« 

Ikbal dit :

Moi je pense que quand tu fais un morceau, t’insultes pas les mères ! Tu vois c’que j’veux dire ? Tu fais un morceau où t’insultes les mères, tu veux faire la caillera alors que t’es loin d’en être une. Pour avoir tourné en promenade avec toi, on t’connaît bien [...] Tu fais un morceau qui insultes les mères… j’pense qu’il devait être sur Jack ou autre chose. N’insulte pas les mamans ! Tu fais un morceau où tu insultes les mamans, viens en face !  Rohff il est venu à Skyrock devant toute la France il a dit « [...] zoulette de Booba » ! Moi Housni je le connais, c’est mon grand frère. Il s’en bat les couilles, il n’a peur de personne. [...] Grand, sénégalais, tout c’que tu veux. [...] Petite tapette, si t’as un truc à dire t’appelles Rohff, tu viens en face ! [...] Sutout un mec qui se dit grand poète. Le bitume avec… avec ma bite ouais ! N’insulte pas les mamans elles n’ont rien à voir là-dedans. Après ça c’est normal que tu te manges une grande raclée que tu aies besoin de tes fans pour renaître 

Alain 2 l’Ombre, ajoutera 

On a eu Nico (Seth Gueko) au téléphone, tout va bien. Après les autres rappeurs je sais pas, mais faut pas se sentir visé, Rohff ne les a pas clashés

● 21 septembre : Booba sort le deuxième extrait de Futur, intitulé « Caramel » avec son clip

● 22 septembre : Buzzdefou publie une vidéo micro-trottoir sélectif dans laquelle la majorité des gens dénigrent Booba

● 1er octobre : L’interview de Rohff pour Canal Street est publiée. Il y dit, entre autres, qu’il n’aime pas qu’on le compare à Booba, que le rappeur de Boulogne est plus fort qu’une bonne partie des rappeurs mais qu’il manque quelque chose au rappeur du 92 pour pouvoir rivaliser avec lui. On y apprend aussi que les deux rappeurs se sont déjà croisés dans un café à Miami mais sans se prêter la moindre attention.

● 3 octobre : Booba rentre dans le jeu de Rohff en publiant une vidéo dans laquelle Kemi Séba analyse le clash Morray/Zoulette en faveur du rappeur de Boulogne

 7 octobre : Rohff met en vente un t-shirt « Wesh Zoulette« 

 

 31 octobre : Booba sort le morceau « C’est la Vie » en featuring avec un autre rappeur américain, 2Chainz

 2 novembre : Rohff confie au journal Le Parisien qu’il s’est senti visé par les phrases de Booba dans « Wesh Morray ». Notamment les suivantes « J’ai baisé le rap dans une Merco, je l’ai Benzé » et « Faîtes des Planète rap sucez, faîtes ce que vous voulez » (voir 6 Septembre)

Il a balancé ça quelques jours après que je suis allé dans l’émission [...] Il parle de Karim Benzema qui était fan de ce que je faisais et maintenant aime Booba 

Booba lui, leur confirme que le morceau n’est pas destiné à Rohff :

J’ai écrit ce morceau il y a huit mois. Rohff, c’est un mec que je calcule absolument pas. Et Benzé c’est une référence à la Mercedes Benz, pas à Benzema.

(Source: Le Parisien)

 5 novembre : Dans une interview donnée à RAGEMAG, Booba ré-affirme que le morceau  »Wesh Morray » n’est pas un clash. Il confie qu’il trouve que Rohff s’est « affiché« , s’est « exicté tout seul« . Il indique aussi qu’il ne compte pas répondre aux piques du rappeur vitriot.

Ça fait dix ans qu’il m’envoie des piques mais je ne me suis jamais intéressé à lui. Je ne vais pas commencer aujourd’hui.

Par la même occasion, le rappeur du 92 donne ouvertement son avis sur Rohff et déclare qu’il n’y a pas de « titre de meilleur rappeur français en jeu » entre eux deux :

Moi je ne me suis jamais comparé à Rohff. Contrairement à lui – j’ai entendu qu’il reconnaissait que j’avais une certaine plume -, je le trouve nul. Je trouve qu’il ne sait pas écrire, je n’aime pas ses instrus, je n’aime pas son style. Je ne le trouve pas nul mais… quelconque.

[...] En termes d’écriture, tu prends des Youssoupha même des Orelsan, ils écrivent mieux que lui. Même Sinik, même Sinik… pour te dire !

Concernant les piques présentes dans « Wesh Morray« , à la question « Quand tu dis « je regarde du hublot », tu t’adresses un peu à lui ou même pas ? » Booba répond :

(Hésitation) Maintenant il en fait partie ouais, mais c’est une généralité… C’est de l’ego trip. Mais je ne sais même pas si du hublot je le verrais. Parce qu’à mon avis il n’est même plus sur la surface : il est dans les égouts.

(Source  : RageMag)

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L’Abcdr du Son publie également une sorte d’interview alphabet dans lequel, à la lettre R, Booba s’exprime un peu plus sur ce qu’il pense du clash de Rohff. L’auto-proclamé Boss du Rap Game évoque le dit « désaccord contractuel » que Rohff définit comme étant l’une des sources du froid entre eux et le réfute totalement :

C’est lui qui a un différend avec moi. Il n’a jamais été un souci pour moi. Ça fait dix ans qu’il fait des piques. Là, il a enfin fait son coming out, à Skyrock, devant Fred. Il a enfin prononcé mon nom. L’histoire du feat qu’il n’a pas pu mettre sur son album, c’est une excuse. Geraldo avait demandé à Hostile de récupérer les bandes du « Crime Paie » en échange de l’autorisation du morceau. C’était sa magouille, il voulait faire un coup. Ça n’a rien à voir avec moi. A l’époque, Rohff et moi, on se connaissait et il ne m’en a jamais parlé. Donc qu’il ne vienne pas la ramener maintenant…
Je vais faire quoi ? Un morceau où je vais l’insulter pour qu’il refasse un morceau où il va m’insulter et ainsi de suite ? Je ne le considère même pas à mon niveau. Il est loin de moi, lui. Il a beaucoup de choses à prouver pour que je me dise que j’ai besoin de faire un clash pour le terrasser. Mon rap le terrasse depuis le début. C’est une sous-merde, lui. « Wesh Morray » n’est même pas un son pour lui. J’ai entendu dire que j’insultais les mères… Moi, si je fais un clash perso, jamais je ne vais insulter les mères. Si j’insulte ta mère, c’est que je suis en face de toi et qu’on va se battre. Il a pris « Wesh Morray » pour lui et il s’est excité tout seul. Il a dit des trucs sales et il croit que je vais en rester à la musique ? Il dit à Fred de Sky qu’il se déplace pour voir les gens quand il a un problème, qu’il ne fait pas de morceaux. Et il fait un morceau sur moi !? Bah si c’est un bonhomme, qu’il se déplace et qu’il vienne me dire ce qu’il a dit dans ce morceau en face. Là, ça va au-delà de la musique. Moi, j’ai un album, des morceaux à faire. Contrairement à lui, je sors des trucs. Tu crois que j’ai le temps de faire un morceau sur Rohff !? Je n’ai rien à prouver. Je n’ai pas peur de lui, je n’ai peur de personne. « Je suis un mec de la rue blablabla », en attendant, il est en train d’insulter derrière un micro… Si c’est un bonhomme, qu’il vienne dire les choses en face, tout simplement. Moi, ce mec-là, je ne le calcule pas, il ne me dérange pas du tout. Et en plus, je n’ai même pas besoin de répondre  vu qu’il a pris le son « Wesh Morray » pour lui… Qu’il le prenne pour lui s’il veut et auquel cas j’ai gagné. Je préfère mon « Wesh Morray » à son « Wesh Zoulette » tout flingué... Manquerait plus que ça que je lui réponde… Tu crois que je vais contribuer à son buzz, que je vais faire sa promo en même temps que la mienne ? Il n’a jamais eu autant de buzz qu’en citant mon nom. Qu’il ne croit pas que c’est grâce à lui, c’est grâce à moi. Donc je ne vais pas faire de la surenchère pour lui permettre de répondre derrière et de surfer sur mon buzz. Jamais je ne lui répondrai. Ça fait dix ans qu’il fait des piques sur moi. Si j’avais voulu lui répondre, ça fait longtemps que je l’aurais fait. Je l’ai toujours laissé jouer dans sa mare. Il n’a jamais dit mon nom en dix ans. C’est quel genre de clasheur, ça ? Si t’as vraiment un problème, dis les choses clairement. Combien de fois il a fait des piques évidentes, on lui a posé la question et il a nié… Je ne respecte même pas un mec comme ça. Assume, porte tes couilles. Il lui a fallu dix ans pour oser sortir mon nom. Il est loin le mec… Avant de vouloir se comparer à moi, qu’il essaie de détrôner des Soprano, La Fouine et autres Youssoupha qui sont vingt mille fois plus actuels que lui à l’heure qu’il est…

(Source : ABDCR du Son)

 7 novembre : Dans les environs de 01:00 du matin, Rohff répond aux précédentes interviews de Booba par le biais d’un statut Facebook. Hormis des piques habituelles, on retiendra que le rappeur du 94 introduit ce statut en reprochant certains propos de son ennemi pendant l’une de ses interviews, à savoir celle de RAGEMAG, où celui-ci disait, à propos de Diams et de son soudain souhait d’arrêter la musique et de porter le voile :

Elle est revenue au moyen-âge, c’est son choix. Je ne juge pas, c’est religieux, personnel 

Rohff décrie ces propos en les qualifiant d’irrespectueux envers la femme musulmane. Il profitera aussi de ce statut pour répondre à Booba, qui disait 2 jours plus tôt, trouver son style d’écriture « nul, quelconque« 

 15 novembre : Booba publie sur sa chaîne Youtube, une interview exclusive tournée au début du mois de novembre. Ses propos concernant Rohff sont semblables à ceux des précédentes interviews écrites. Il dit ne pas pouvoir pardonner ce que Rohff a dit concernant sa mère (cf. Wesh Zoulette) et le kidnapping dont elle fut victime il y a des années de cela. Il ajoute aussi que si le rappeur comorien a réussi à faire ce que Booba suppose comme étant l’un de ses meilleurs scores de vues Youtube ce n’est que parce que celui-ci a cité son nom.

 23 novembre : Sortie du clip de « Tombé pour elle » extrait de Futur

La première partie de l’interview de Booba pour Trace Urban est publiée. Il y pique Rohff.

Maître Yoda c’est spirituel en fait [...], la force tranquille. J’suis plus du genre, pour en revenir à Rohff, posé, réfléchi plutôt que faire une vidéo en insultant les mères avec une pelle dans la main. (cf. Le beef entre Rohff et Mc Jean Gab’1) Tu vois c’que j’veux dire? C’est deux écoles différentes

 26 novembre : Sortie de l’album de Booba, Futur.

Dans le livret de son album, Booba dédicace Karim Benzema

dédi booba

C’est également le jour de sortie du premier extrait officiel de l’album PDRG de Rohff, « K-Sos Musik« 

Quelques piques destinées à Booba et à Kémi Séba (voir 3 octobre 2012). Plus d’informations ici

 27 novembre : Dans les interviews  pour OFIVE TV et Metro France, Booba admet avoir sorti Wesh Morray comme premier single pour profiter du buzz créé par Rohff après sa pique lors du Planète Rap en ayant conscience que ce dernier le prendrait pour lui. Cependant il nie toujours avoir écrit le morceau exclusivement pour le rappeur comorien.

Bien sûr que je savais qu’il allait prendre mon morceau Wesh morray pour lui. Surtout par rapport à la phase : « Faites des Planète rap, sucez, faites ce que vous voulez », alors que le titre a été balancé dix jours après qu’il m’a traité de zoulette dans cette émission. Il n’était d’ailleurs même pas censé y aller, puisqu’il était en embrouille avec Fred de Sky. Mais voilà, le désespoir l’a conduit à aller se vendre à Skyrock…

Il était à fleur de peau, et il y a plusieurs coïncidences. Sauf que c’est vraiment un égotrip : je parle mal mais ça ne s’adresse à personne en particulier. Je n’insulte pas les mères dans un clash. Et si j’avais voulu envoyer une pique, j’aurais cité le nom, comme je l’ai toujours fait. Je ne vois pas pourquoi je n’aurais pas dit le sien. Lui considère que je lui en lance depuis plusieurs années ? C’est connu que c’est plutôt l’inverse. Sortir mon album 0.9 en même temps que le sien, c’était juste pour créer le buzz et amuser la galerie, je ne m’en suis jamais caché. Mais pour le reste, il est complètement parano. Je ne le calcule même pas, et lui me calcule beaucoup trop.
On s’est déjà croisés à Miami (où les deux rappeurs vivent, ndlr) avant tout ça, il ne m’aimait déjà pas et moi non plus, mais il ne s’était rien passé. Aujourd’hui, ce serait autre chose, oui… Mais c’est lui qui a commencé à dire que quand il a un problème avec quelqu’un, il se déplace et il va le chercher. Ce jour-là, il a aussi dit à Fred de Sky que quand il avait un truc à dire, il ne faisait pas de morceau. Puis il a été le premier à faire Wesh zoulette… Maintenant, tu as vu comment il parle… Quand tu insultes ma mère ce n’est jamais un jeu. Si on pourrait en venir aux mains ? Aujourd’hui, il y a toutes les chances, oui. Aucun problème. (Source : Metro France)

Il confie également à OFIVE TV

[Wesh Morray] c’était pas du tout pour lui, mais je savais que ça allait être pris pour lui. C’est un album que j’avais fait il y a longtemps, c’est pour cela que le morceau est sorti aussi rapidement. Il était déjà mixé, masterisé, il etait prêt déjà. C’est pas comme lui sa réponse qu’il a fait en deux trois jours, super mal mixé, inaudible. Moi tu sens que c’est un truc propre

[Wesh Morray] c’était un des [singles] selectionnés mais vu le contexte, je savais que ça allait faire un buzz et j’l'ai sorti. J’te le dis clairement. Maintenant, c’était pas pour lui, comme j’ai expliqué, au niveau des insultes etc.

● 5 décembre : Lors d’un chat, sur LeParisien.fr (voir ici), avec ses fans Booba se voit poser deux questions concernant son récent clash avec son rival vitriot. Il répond qu’il est prêt à se battre contre Rohff sur un ring de boxe à la seule condition que le gagnant se voit récompensé d’une certaine somme d’argent. Il dément aussi les rumeurs selon lesquelles son récent beef avec Rohff serait un coup monté  :

▪ Beaucoup d’internautes se demandent si le clash entre [...] Rohff et toi ne serait pas monté pour alimenter le buzz autour de vous et de la sphère du rap francophone ? 

Booba : Non, quand il y a un clash, je fais jamais de coup monté.

▪ On parle de combat de boxe entre toi et Rohff, Vas-tu accepter ? (cf. cette vidéo)
Booba : J’accepterai volontiers, mais il faut qu’il y ait de l’argent à la clé. Je fais de la boxe Thaï comme lui… ca tombe bien.

A la suite de ça, l’équipe du Parisien l’interviewe en vidéo entre autre sur son récent clash avec Rohff. Booba répond :

Le clash bah déjà, c’était pas voulu, mais bon il y a des guerres, quand il faut les mener, il faut les mener. [...] À partir du moment ou tu cites mon nom dans les médias, à la radio ou la télé, je réponds.

=> C’est quand même toi qui a tiré le premier ?!
Comment il peut prétendre que j’ai tiré le premier ? Tout ça, ça part de son apparition à Skyrock où il m’a traité de zoulette. Ça part de là le truc! [...] [Mais] dans Wesh Morray je ne parle pas de lui. C’est un morceau enregistré bien avant donc ça parle pas de lui, mais ça parle de gens comme lui justement: il s’est mis dans la position des gens qui sont évoqués dans ce morceau. [...] Rohff c’est lui qui a cité mon nom à la radio [...] donc je ne fais que me défendre.

=> Donc tu es prêt à monter sur le ring avec Rohff ?
J’suis prêt à monter sur le ring avec n’importe qui, pourquoi j’irai pas ? [...] [il] fait de la boxe thaï de toute façon [...] ce serait intéressant.

J’aime pas ça mais, j’suis un sportif donc à partir du moment où je rentre dans un clash bah je prends ça comme un jeu et j’essaye de gagner. Mais je m’en passerais

Dans un second temps, le teaser vidéo de son interview écrite pour L’Équipe est diffusé. Dans cette interview qui porte sur le sport, Booba revient sur le fait que Rohff n’apprécie pas de voir Karim Benzema, son ami, traîner avec lui (voir 3 Juillet et Aout 2012). Le Duc de Boulogne qualifie le comportement de son homologue comme étant un « comportement de gamin « 

Apparemment Rohff, ça lui plaît pas que Benzema soit aussi ami avec moi. Tu sais, c’est un peu un truc de gamin. C’est la cour de maternelle « Si tu lui parles, j’te parle plus ». C’est un truc enfantin. Je suis largement au dessus [de Rohff] ! C’est pas pour me la raconter, c’est les chiffres qui parlent

● 8 décembre : Rohff annonce via un statut Facebook qu’il refuse de se battre sur un ring contre Booba. Il explique ses raisons…

FireShot Screen Capture #018 - 'Matt pokora est un___' - www_facebook_com_OfficielRohff_posts_390051044403247

● 8 décembre : Après que de nombreuses personnes aient jugé que Rohff se défilait dans son dernier statut Facebook, celui-ci réitère son propos

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Il continuera de vanner son adversaire sur Twitter

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● 9 décembre : Des rumeurs selon lesquelles Rohff aurait été passé à tabac la veille, fusent sur les réseaux sociaux. Plusieurs versions des faits sont répandues par les fans. La plus colportée d’entre elles suppose que Rohff se serait rendu là où avait lieu la fête d’anniversaire de Booba pour régler ses comptes avec celui-ci et aurait passé un sale quart d’heure. On parle aussi d’une bagarre Chez Régine (nigthclub parisien) durant laquelle Ikbal, le frère de Rohff, aurait fuit en voyant son frère se faire agresser

Booba postera sur son mur Facebook une courte vidéo qui ne fera qu’encourager les fans à répandre la rumeur. La vidéo est la suivante : Les gens la voit alors comme une manière de narguer Rohff

https://www.facebook.com/photo.php?v=569446373070507

Face à la trop grande propagation de ces rumeurs, un des membres du staff de Foolek Empire tente d’y mettre  un terme sur Twitter :

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Ikbal tweetera lui aussi de son côté ce qui s’est réellement passé : Il aurait frappé un individu, prétendant être membre du 92, qui l’aurait provoqué

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Même chose sur Facebook :

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On apprendra au final (selon Melty) que Booba n’aurait pas changé le lieu de sa fête d’anniversaire pour esquiver Rohff mais à cause d’un problème au niveau de l’organisation

Bien que l’on ne sache pas vraiment ce qu’il s’est passé, la finalité reste la même le rappeur : Booba ne peut pas entrer dans la salle où aurait dû se passer son anniversaire. Ce qui a provoqué la colère des fans qui s’en sont pris aux organisateurs qui n’avaient pourtant rien fait. (source : Melty)

● 10 décembre : Rohff publie sur son mur, une courte interview de son frère, Ikbal, filmé par la caméra de Buzzdefou, dans laquelle celui-ci fait taire les rumeurs de la veille avec comme légende : Les rumeurs s’inventent les pédales s’en vantent ! 

● 12 décembre : Trace TV diffuse l’autre partie de l’interview de Booba. Sourire au lèvres, il lâche…

J’pense qu’il n’arrive pas à s’endormir sans penser à moi et que le fait de ne pas arriver à me détrôner… au bout d’un moment tu craques. Moi j’pense qu’il a craqué tout simplement. Il a essayé de sortir des trucs, ça fait longtemps qu’il [...] y’a beaucoup de monde avant lui. Il est largué! Je pense qu’il a craqué, il a été obligé de sortir mon nom. C’est un peu un souffle de haine qui est sorti. Peut-être malgré lui, ou peut-être même que c’était stratégique… Peu importe, pourvu que ça lui serve.

● 14 décembre : Booba est invité sur RadioSun, une radio lyonnaise. Il pique implicitement Rohff en l’accusant d’avoir repris une rime de Drake dans « *The Motto* ». Le rappeur de Boulogne dit : (ITW dispo ici, voir dès 12min45)

« YMCA/YMCB » y’a quelqu’un qui a vulgairement repris [cette phase] 

2013

● Début Janvier : Parution du magazine R.A.P R&B n°158 dans lequel Rohff accorde une interview. Il y parlera de son dernier morceau « K-Sos Musik », de son retour, de la Mafia K’1fry et, cela va de soit, de son clash avec Booba (de « Wesh Zoulette » jusqu’au combat de boxe). Il s’expliquera notamment sur certaines piques et en profitera pour en lâcher d’autres

R.A.P & R&B : « L’Africain le plus arrogant et sincère… » K-Sos Musik s’ouvre sur ça. C’est la rage ou l’arrogance qui t’a fait parler de Booba ces derniers temps ?

Rohff : C’est la raison. Quand on te compare à quelqu’un qui est complètement différent, qui ne rappe que pour ses beaux yeux et que, tout ce qu’il raconte, ne tourne qu’autour de lui, de sa perversité et de sa cupidité, tu te sens un peu rabaissé qu’on te compare à ça. Moi, je ne suis pas d’accord. C’est mon point de vue à moi. Il y a des milliards de personnes dans le monde à qui on pourrait m’affilier plutôt qu’à Booba

R.A.P & R&B : En même temps plein de trucs vous réunissent, vous êtes 2 piliers du rap, la boxe, Miami…

Rohff : (il coupe, Ndlr) J’étais à Miami avant. Quand t’es à Miami, tu n’es qu’un des 40 000 clandestins français qui n’ont pas la carte Green. C’est une station balnéaire. Il ne faut pas s’accaparer Miami. Regarde, bizarrement, j’ai été au Brésil, j’ai ramené Zé Pequeño dans mon clip (Le son qui tue, Ndlr), il est allé au Brésil un après, il a ramené Zé Pequeño dans son clip (Au bout des rêves, Ndlr). J’ai tourné à Miami (Pimp my Life, Ndlr), il a tourné à Miami après. Je peux t’en sortir plein encore. J’ai l’impression qu’il me suit. Je suis retourné au Brésil avec Sultan, il y est retourné après pour son dernier clip (Tombé pour elle, Ndlr). Dans le clip avec Sultan, on fait jouer des petits au foot, lui fait jouer des petits au foot. C’est gamin, c’est enfantin, mais c’est comme ça

R.A.P & R&B : On peut reconnaître qu’il a accompli des choses ? Un concert à Bercy notamment…

Rohff : Tu fais des concerts à Bercy, on sait très bien. J’ai des mecs que je connais comme ça qui se sont retrouvés avec 15 invitations dans les mains, ils savaient pas quoi en faire. Des 400 invits par-ci, de 800 par-là, en même temps tu fais gagner des invits avec des T-shirts que tu livres sur Internet. Arrête. Si tu fais un 16 000 places et que t’en a donné 1 000, je te respecte. Si t’en donnes 10 000, autant faire un Zénith (rires). Pour moi, il vaut quelque chose musicalement, mais je trouve qu’il se surestime trop et ça suit pas derrière. Il est trop perché, il se croît sur un petit nuage alors que les ventes elles ne suivent pas spécialement. Quand j’ai appris qu’il avait vendu 100 355 disques je me suis dit : putain, il s’est enflammé toute l’année comme s’il avait vendu 500 000 alors que des Sexion d’Assaut, des Soprano, ils l’ont largement dépassé. Je trouve qu’il en fait beaucoup pour ce qu’il est.

R.A.P & R&B : En parlant de Wesh Zoulette, tu y égratignes des rappeurs extérieures à votre histoire…

Rohff : C’est pas vraiment voulu, j’ai pas voulu leur faire de mal, absolument pas. C’est des vérités, d’une manière ou d’une autre, ils ont tous approuvé (Il sort so portable et nous montre un sms récent, de soutien, d’un ds artistes cités dans le morceau, ndlr). Les retours que j’ai eus, ils ont dit : « Oui, c’est vrai. Qu’est ce que tu veux qu’on dise, c’est vrai. » L’intention n’était pas méchante. Au contraire, c’était peut-être astucieux mais ça a le mérité d’être franc. Personne n’a dit: « Il a menti »

R.A.P & R&B : On dit qu’après coup, t’as appelé un rappeur, Seth Gueko pour en parler ?

Rohff : J’ai pas appelé moi. C’est les gens qui ont cherché à m’avoir au téléphone. C’était son manager, que je connais et qui voulait connaître mon intention. Je lui ai  dit. Lui, je l’ai eu au téléphone après, je lui ai dit que je ne voulais pas l’attaquer. C’est vrai, c’est pas un gitan, c’est tout. Je lui ai posé la question, t’es un gitan, il m’a dit « Non. » Alors c’est bon. Au final, il n’y avait pas de problème

R.A.P & R&B : Sinon la référence aux APL, c’est clairement destin à Booba (et son morceau Salades tomates oignons) ?

Rohff : Je me demande, il est qui ce mec-là pour dire : « Fuck les APL. » C’est facile de dire « fuck les APL » quand t’as grandi avec une cuillère dorée dans la bouche. Parce que lui, il a pas connu les lits superposés, les cités HLM pour payer le loyer. Mais lui, il s’en moque. Pour les mères au foyer, les familles nombreuses, les APL sont super importantes. Ce mec-là, quand il dit ça, c’est qu’il n’a pas eu à faire de demande d’aide pour le logement, donc je me dis qu’il a pas d’estime pour les gens dans la précarité. Moi, venant de là, je ne peux pas apprécier. Nous on était 4 dans la chambre. Même si c’est pour dire qu’aujourd’hui il s’en est sorti, tu ne craches pas sur le malheur des gens parce q u’il y en a encore qui sont dans la misère, tu respectes ça. Ça, c’est le respect, les valeurs et les principes de chez nous. C’est aussi pour ça que je me sens rabaissé qu’on me compare à ce mec-là

R.A.P & R&B : Pour finir, Julien Lorcy, ancien champion de boxe a proposé d’organiser un  combat de Thaï entre toi et Booba en Suisse. Booba a laissé entendre qu’il était partant. Toi, sur Facebook, t’as refusé. Pourquoi ?

Rohff : Booba, pour l’argent, il se prostituerait. Moi, je ne suis pas en chien donc j’ai pas besoin d’argent. Pour  casser la gueule à un mec, chez nous, c’est gratuit. Monter sur le ring, faire un combat, pour moi ça devient du sport. Ça devient bon esprit, il faut respecter les règles et moi, il n’y pas de règles, pas d’arbitres, pas cordes, pas de ring. Moi c’est oeil pour oeil, dent pour dent, c’est la rue. Tout ça c’est du cinéma et accepter ces histoires, c’est transformer l’embrouille en pacotille. Pour moi, l’embrouille n’est pas de cette nature -là donc, je ne vais pas rentrer dans ce cinéma. Je préfère que ça se règle dans la rue, comme j’ai toujours fait depuis tout petit. J’ai pas besoin d’opportunistes qui viennent se mêler de mes histoires. T’imagines si à chaque fois que t’as une histoire avec quelqu’un, il y a un mec qui vient t’organiser un match… Faut pas se foutre de ma gueule. J’ai pas le temps dem ‘afficher avec vos conneries de Casimir. En ce moment, c’est le Bébette show. Tu vois l’autre qui est en train de fanfaronner devant les caméras pour faire genre il est intéressant. Ça me fait plus rigoler qu’autre chose, mais je garde le silence, tranquille. Comme un grand garçon, j’ai toujours réglé mes histoires. J’ai besoin de personne. Comme j’ai dit la boxe,  c’est un art. Tu respectes l’adversaire, tu respectes l’art et moi j’ai aucun respect pour lui, c’est même pas un adversaire. Je vois pas pourquoi on parle de match. Moi, je vais à la boxe pour m’entraîner, pour me changer les idées, pas pour penser à la gueule à Booba. C’est un détail pour moi. J’ai eu de histoires avec des mecs 100 fois pire que lui, cette histoire-là, c’est du pipi de chat. C’est de la rigolade. Un jour on va se croiser. Il a besoin d’argent, moi je l’éclate pour pas une thune. Je suis pas à l’américaine. Je suis à la street. Moi, je suis un voyou, lui il se comporte comme un zoulou. Il a l’air de ne pas  savoir qui on est mais il va le savoir

● 3 janvier :MCE tv est allé à la rencontre des auditeurs de rap français pour un micro-trottoir afin de savoir qui était, selon eux, le meilleur rappeur français. Bien qu’il y divers noms furent cités (Kaaris, Mister You, Rohff etc.), celui qui revint le plus fut celui de Booba.

https://www.youtube.com/watch?v=W5YMwSUtHlU

● 5 janvier :L’élection de Booba au rang de meilleur rappeur français selon MCE tv (voir 3 Janvier) ne fut, bien entendu, pas de l’avis de Rohff. L’occasion pour lui de re-poster plutôt sur les réseaux sociaux le micro-trottoir à son avantage qu’avait organisé Buzzdefou (voir le 22 septembre 2012) :

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Brandon B.

Interview – Nemir et RapGenius France t’emmènent Ailleurs.

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Dans le cadre de la promotion de son EP Ailleurs qui sortira en support physique le 28 Janvier, nous sommes allés à la rencontre de Nemir : rappeur, chanteur et musicien talentueux qui, loin de nous baratiner, nous a confié sa vision de la musique et expliqué son parcours le temps d’une riche interview .

RG : Salut Nemir tu peux te présenter à nos lecteurs?

N : Nemir, rappeur, passionné de musique, Perpignanais, aujourd’hui on est à Paris, chaud bouillant pour cette interview.

RG : Tu peux nous rappeler un petit peu ton parcours ? On a vu que tu avais sorti deux mixtapes avant de nous présenter ton EP Ailleurs ; tu as fait d’autres choses que les trois projets précités depuis tes débuts dans le rap ?

N : Oui, on a fait pleins de choses : quand j’étais plus jeune j’étais dans un groupe, ensuite j’ai fait Next level volume 1, puis le volume 2, on a sorti l’EP Ailleurs le 5 novembre dernier, un EP qui sort le 28 janvier en CD et vinyle ; et Next Level 3 va arriver d’ici le printemps, en téléchargement gratuit comme les précédents opus de la série.

RG : On ne te connaissait pas beaucoup avant cette année ; ta notoriété nouvelle elle est due au buzzbooster ?

N : Le  buzzbooster , je l’ai fait en 2010, donc je pense que c’est plutôt et surtout dû à l’EP Ailleurs, c’est celui qui nous a apporté la visibilité dont on manquait. C’est aussi grâce aux deux clips qu’on a fait en amont, qui allaient avec les deux singles qu’on a proposé : Le premier, c’est le titre éponyme Ailleurs, en featuring avec Deen Burbigo ; le deuxième c’est Wake Up le morceau que j’ai fait avec Alpha Wann ; et ces deux morceaux sont produits par En’Zoo.

RG : Justement, ce featuring avec Alpha, on l’a vu tourner sur France inter : ça fait quoi de se retrouver sur une grosse radio comme ça ?

N : Et bien c’est surprenant, parce que c’est vrai que moi, je ne savais pas que ces radios là avaient un intérêt pour ce qu’on appelle aujourd’hui les « cultures urbaines », et plus précisément le rap ! Je trouve ça super, et entendre Pascale Clark dire « Nous allons passer aujourd’hui sur France inter ‘Wake up’ » (en imitant la présentatrice), ça fait quelque chose ! (rires). Encore une fois, c’est surprenant, et en tout cas ça motive ; d’ailleurs je les remercie d’avoir permis la diffusion de nos morceaux, au même titre que radio Nova, le Mouv’, la nocturne, etc.

RG : Tu peux revenir un petit peu en arrière, histoire de nous parler de buzzbooster, et de ce que tu y as fait ?

N : Buzzbooster, c’est un concours «scénique », précisément dédié aux cultures urbaines, c’est à dire : rap, rnb, soul, reggae, et tous les dérivés qui en découlent. C’est un concours qui est dédié à la scène, mis en place par un réseau national de programmateurs, et de représentants de ces mouvements urbains en France. En fait, dans le principe, c’est un peu comme le printemps de Bourges : d’abord, il y a des sélections locales sur CD, ensuite on passe devant un jury toujours en local, puis il y a des finales régionales, et enfin, tous les finalistes régionaux se retrouvent dans une ville de France – qui change chaque année – pour une finale nationale. Par conséquent, gagner ce concours là, c’est bénéfique d’une part sur le plan de la confiance, quand tu sais qu’au départ on était plus de 800 inscrits ; et d’autre part, les gagnants sont amenés à faire une tournée de plus d’une dizaine de dates grâce à l’engagement de tous les partenaires du buzzbooster. Donc c’est effectivement un vrai tremplin, et je les remercie eux aussi pour toute l’aide qu’ils nous ont apportée, et qu’ils continuent encore à nous apporter.

RG : Maintenant, tu as fait pas mal de dates ; quand on regarde tes morceaux, et même quand on te voit en vrai, on voit tout de suite que tu es un personnage très communicatif. C’est ton grand kiff, la scène ?

N : Ouais ! J’adore la scène, c’est un des exercice que j’aime le plus car, pour moi, c‘est de là que tout part. Pour moi, le studio ce serait un peu une photo, et la scène serait alors comparable à une vidéo : ça bouge, c’est vivant, etc. Le studio, c’est tout un procédé : on écoute, on revient, on fige le truc, etc. ; sur la scène, j’ai d’avantage l’impression d’être « chez moi ».

RG : Tu considères que tu fais des albums uniquement pour les faire sur scène ?

N : Je ne dirais pas ça, je fais des albums parce que j’ai envie d’en faire, aujourd’hui du moins ; c’est vrai que si tu m’avais posé la question 3 ou 4 années en arrière, je t’aurais peut-être répondu que oui, je ne suis intéressé que par la scène. Aujourd’hui, je prends également un plaisir non-négligeable à faire des projets, les enregistrer, etc. ; mais c’est vrai que pour résumer, la scène reste l’endroit où je me sens le mieux.

RG : On t’a également vu dans la tournée de Can I kick it. Comment ça s’est passé, ils t’ont invité ?

N : Ouais, voilà, dans mon parcours, j’ai été contacté par Greg Frite, Dabaz et David MPC qui gère ces derniers. Ils m’ont invité à la deuxième édition de Can I kick it au nouveau casino, au mois de novembre 2011. Ça s’est très bien passé, et par la suite s’est mis en place un dispositif de tournée dans lequel ils m’ont inclus. C’était une très belle aventure, une putain de cour de récréation avec que des amis, des mecs que j’aime, l’expérience en elle-même était d’ailleurs un gros kiff.

RG : Vis à vis du Can I kick it, et des rappeurs qui le composent, on voit que ce n’est pas la scène rap la plus exposée des médias. Toi, au travers de tes textes également,  tu t’intègres un petit peu dans une autre scène, non ?

N : Moi, je ne peux pas trop me définir comme ça de façon directe. Je me définirais plutôt comme quelqu’un qui essaie d’être actuel, dans l’ère du temps, qui essaye de mettre en musique un petit peu tout ce que j’ai emmagasiné tout au long de mon parcours, et de le cracher aujourd’hui. C’est un peu compliqué pour moi de donner une vision lucide et claire de moi-même. En fait, je suis un mec qui aime faire de la musique, et qui espère pouvoir en faire toute sa vie !

RG : Comment tu composes tes morceaux ? On voit qu’il n’y a pas vraiment de thème, ça par un peu à gauche, à droite…

N : C’est clair ! Ça part vraiment d’une impulsion, après il y a plusieurs facteurs : Parfois ça peut partir d’un mot, d’autres fois d’une mélodie, d’une gimmick ou encore de ce que j’appelle une « grimace verbale » (rires). C’est vrai, il n’y a pas forcément de thème : je parle de plusieurs choses à la fois, et puis je n’ai pas non plus envie de m’inscrire dans un registre. Par exemple, je ne souhaite pas me présenter comme moraliste, comme détenteur d’une vision parfaite, ou capable d’apporter aux autres ce qu’ils n’ont pas. La musique, c’est un peu mon havre de paix. La vie est déjà assez grise, alors la musique est pour moi une sorte de refuge, qui me préserve de cette grisaille du monde réel. J’essaie donc que cette grisaille ne pénètre pas dans cette bulle de protection qu’est la musique. Après, il est vrai qu’à des moments, comme dans le morceau Carences et parenthèses, il m’arrive d’aborder mon blues du moment, mais je le répète, la musique c’est pour moi avant tout une bulle de protection, une bulle de paix, un endroit pour s’amuser, mais dans le bon sens du terme : pas comme des cons, mais en prenant du plaisir dans l’effort, dans la recherche.

RG : C’est vrai que c’est quelque chose qui se ressent : tes morceaux sont la plupart du temps joviaux, je pense notamment à Ailleurs. On ne peut pas s’empêcher de penser à IAM, et de se demander si ça ne viendrait pas du sud, cet état d’esprit.

N : Forcément, venir d’ailleurs, ça influe. Après, je ne m’en rends pas personnellement compte parce que je suis dedans. Tous mes morceaux, je les ai écrit à Perpignan, même si je suis à Paris la moitié du temps. Mais le studio perpignanais dans lequel on travaille avec En’Zoo, qui fait tous les beats, c’est l’endroit qui nous inspire pour créer, et pour l’instant, on reste dans cette configuration.

RG : Et toi, tu ressens une différence entre les MCs du Sud, et ceux du Nord ?

N : Non, pas forcément, parce que ce qui compte pour que je porte de l’intérêt pour un MC et pour que je le trouve crédible, c’est son degré de passion, d’investissement : plus il est passionné et investis, plus je vais me sentir des valeurs communes avec lui, parce moi je suis un vrai passionné, et j’essaie de m’investir au maximum. Par conséquent, si je rencontre des mecs qui ont ces mêmes valeurs, forcément on va se trouver des points communs, et pourquoi pas faire un bout de chemin ensemble !

RG : C’est donc comme ça tu es amené à faire tes featurings?

N : Oui, parce qu’avant d’être des mecs avec qui on fait des featurings, c’est d’abord des personnes avec qui on partage d’autres choses : on se croise dans un open mic, ou lors d’une date, ou d’une « ride » nocturne parisienne ! Après, je ne dis pas, il se peut que demain j’aie un coup de cœur pour un artiste, et que je soie amené à le contacter par mail pour qu’on fasse un titre, mais il faut déjà qu’il y aie une réelle vision commune, et des choses qui nous rassemblent, sinon c’est inutile.

RG : Justement, le rassemblement, c’est l’essence de l’esprit hip-hop à l’origine !

N : Oui, c’est le but ; j’ai l’impression aujourd’hui qu’on vit une espèce d’âge d’or du hip-hop, mais qu’on ne s’en rend pas compte. Mais imagine que dans 10 ans ça parte en couille, on le réalisera peut-être ! Dans la musique, il y a des moments d’innocence, parce qu’il y a tellement d’enjeux et d’intérêts qui viennent se mettre au milieu de tout ça ; mais bien sûr que j’ai l’impression de vivre un âge d’or du rap, on est en plein dedans et j’essaie d’en profiter un maximum.

RG : A l’époque de l’« autre âge d’or », ça avait mal tourné en partie à cause des majors qui avaient signé tous les rappeurs, et qui leur avaient fait à l’envers derrière.

N : Oui, enfin il n’y a pas eu que cette histoire ; il y a aussi eu le fait qu’énormément de rappeurs de cette « ancienne école » ne se soient pas assez structurés correctement : c’était tout nouveau pour eux. Il faut savoir que c’était les premiers à sortir de leurs quartiers, qu’on leur tendaient des opportunités avec de multiples zéros sur les chèques ; et comme c’était très difficile de s’arracher de ces conditions sociales, il y a eu une sorte de naïveté de leur part qui a fait qu’ils n’ont pas forcément su rebondir lors de moments difficiles, faute de structure. Nous, aujourd’hui, on a la chance d’avoir cet exemple derrière nous, en plus de l’héritage qu’ils nous ont transmis et dont on bénéficie ; et forcément, le but c’est de faire de la musique – en collaborant ou pas avec les majors ou pas – mais il ne faut pas être dans une vision rigide. Les discours du genre « les majors sont des illuminatis ; nous on détient la vraie parole » sont contre-productifs. Il faut aussi être dans un rapport d’équilibre, c’est à dire d’être capable d’imposer notre vision des choses, notre part de vérité, mais tout en ayant les outils structurels qui permettent de faire le poids. Parce que les mots ça compte, mais avoir la structure pour pouvoir les diffuser, c’est aussi très important

RG : De quels outils tu veux parler exactement ?

N : les outils structurels dont je parle, ce sont les labels, c’est le fait de s’associer entre rappeurs, en fonction de compétences de chacun pour éventuellement monter un label ensemble ! Et si jamais, dans un an, le major ne veut plus de nous parce qu’il estime qu’on ne lui est plus assez rentable, et bien on est à même de monter notre propre label pour pouvoir continuer à exister, et pourquoi pas prouver au major qu’il a eu tort ! Le but, c’est d’essayer de s’armer, d’assurer ses arrières, et aussi de peser dans un discours autour d’une table. Si un major vient avec disons 100 000 euros, et qu’il te dit « tu vas chanter la macarena », tu lui réponds qu’avec ton label tu as eu à peu près la même somme, et ce sans avoir besoin de chanter la macarena! Ainsi, tu prouves au mec en face que sa vision est fausse.

RG : Ça rejoint un peu Youssoupha, quand il dit « Merci aux maisons de disques qui nous ont négligé, maintenant on a une maison de disque d’Or » 

N : Exactement, moi je ne suis pas dans le conflit, j’essaie d’ailleurs toujours d’éviter le conflit, mais pour cela, il faut avoir les moyens de détourner ce dernier. C’est à dire d’avoir les outils structurels qui permettent, si on a en face de nous quelqu’un avec qui on ne veut pas travailler, au lieu d’en venir aux mains, de lui dire : « t’inquiète, tu as eu tort, et on te le prouve ».

RG : Du coup, ça me fait penser à Oumar de #GEMG qui a fait la connexion pour we made it !

N : Oumar, je crois bien que c’est lui qui m’a appelé, et qui m’a expliqué qu’ils étaient sur une compil’ we made it !, qu’il essayait dans ce projet de rassembler ceux qu’il considérait comme « travailleurs », et qui à ses yeux avaient « travaillé » cette année, quelque soit l’école ou le parti pris artistique. Ensuite, il m’a demandé si je connaissais Dixon, un de ses artistes, ce à quoi j’ai évidemment répondu positivement, en ajoutant que j’avais pris une claque le jour où il avait sorti le titre Merci qui ?, avec le clip qui s’en accompagne. Il m’a donc envoyé une prod’, sur laquelle j’ai posé le soir même, puis je suis venu au studio we made it !, et on a fait le refrain ensemble, développé le truc. Ça s’est fait de façon très sereine, et c’est à partir de là que j’ai appris à connaître qui ils étaient, avec qui ils travaillaient, etc. J’ai également pu encore mieux apprécier la détermination propre à ce personnage qu’est Oumar : c’est quelqu’un de très travailleur, c’est le premier à arriver au studio, et le dernier à en repartir, et ça aussi ça a été une grosse claque, c’est vraiment cool qu’il existe de tels mecs.

RG : Sinon, tu chantes beaucoup dans les morceaux. Elle vient d’où l’inspiration ? Tu viens d’une famille de musiciens ?

N : Disons que je chante beaucoup pour ceux qui ne chantent pas du tout, mais que pour ceux qui ne font que chanter, je ne chante pas assez. Alors tu vois comme ça peut être relatif finalement.

RG : Oui, mais il y a quand même une musicalité omniprésente, même le flow est très musical.

N : Très juste! Mais comme je dis toujours, le rap c’est un prétexte pour faire de la musique. Je dois tout au rap, et je lui serai toujours reconnaissant. C’est la culture hip-hop et le rap qui m’ont très tôt interpelé. Si je devais parler de « rencontre » avec cette musique-là, j’ai toujours su que c’était celle qui me parlait le plus, mais ma vraie passion c’est la musique en général. J’ai fait énormément de choses. Par exemple au collège, je jouais de la batterie dans un groupe de percussion, j’ai donc vraiment un amour pour la musique en général. Donc forcément, du fait de ces multiples influences, la musicalité se ressent dans mon rap, sans que ce soit volontaire. J’ai donc toujours eu des facilités avec les percussions, et d’ailleurs j’aimerais bien jouer un peu plus d’instruments comme la guitare par exemple. Je m’y mets de temps en temps, mais je ne peux pas vraiment dire que j’en joue. Encore une fois, ma vraie sensibilité a toujours été portée sur les percussions.

RG : Il y a une scène à Perpignan, ou est-ce que tu es le seul ?

N : Non, il y a une vraie scène ! Rien que dans ma propre équipe déjà, il y a Gros Mo, Carlito, il y a les p’tits boss, des petits dont on s’occupe… Il y a du monde ! Il y a une vraie scène, mais qui est seulement en train de se former avant d’émerger.  Il faut lui laisser le temps de mûrir, de faire ses armes, et de vivre sa propre vie aussi. Mais en tout cas j’en suis déjà fier.

RG : Next Level c’est quoi ? Un label ?

N : Alors au départ, c’était une « gimmick », un slogan qui reflétait l’état d’esprit dans lequel on se trouvait, cette idée de toujours essayer de faire mieux. Dans le hip-hop, c’est un terme qu’on a souvent entendu, notamment avec les X-men. En ce qui nous concerne, ça reste surtout un état d’esprit, et c’est devenu un peu notre marque de fabrique, et ce n’est pas un label dans le sens où on n’a pas déposé l’exprssion « Next Level » ; c’est une expression qui appartient presque au domaine public, tellement il est utilisé et réutilisé. Pour résumer, Next Level c’est l’état d’esprit d’un collectif, un moteur d’évolution.

RG : Parlons de En’Zoo : on sait donc qu’il a produit tout ton EP. Il a fait d’autres choses de son coté ?

N : En’Zoo, c’était un beatmaker super solitaire, il était un peu marginal ; il avait une vision de la musique tellement poussée déjà, que c’était difficile pour lui de travailler avec des MCs au début. Lui, il avait une vision déjà beaucoup plus musicale et plus large, il avait déjà rencontré pas mal de MCs avec lesquels il a fait quelques « petites » collaborations, mais ceux-ci n’étaient jamais vraiment dans la même vision que lui. Il est solitaire, dans l’ombre, il vit dans son studio d’où il ne sort presque pas, etc.

Pour te dire, il n’est pratiquement jamais venu à Paris avec moi, et sur les 80 dates qu’on a faites entre 2010 et 2012, il n’est venu que sur deux d’entre elles. Il est dans son délire, dans son monde, et c’est ce qui fait son talent, donc tant que ça marche, il peut rester enfermé dans son studio, il n’y a pas de problème! (rires) C’est un pianiste à la base, il est musicien avant d’être beatmaker ; il allie ces deux compétences, et je pense que c’est ce qui fait un peu son atout. Il  a aussi une très grande culture rap US, soul, jazz, slum village, etc.

RG : J’en déduis que votre collaboration ne va pas s’arrêter là ?

N : Oui, il va produire tout mon album. En fait, on travaille un peu de la même manière qu’un chanteur avec ses musiciens.

RG : Les autres beatmakers ne t’intéressent donc pas pour l’instant ?

N : Si ! Pourquoi pas pour des collaborations, des projets à coté, etc. ; mais pour l’instant, c’est avec lui que les choses se font de manière naturelle, alors… Il se peut que sur l’album, d’autres producteurs apparaissent, mais cela m’étonnerait au train où vont les choses.

RG : Tu peux nous parler de Next Level 3 ?

N : Je pense que je vais profiter de ce projet pour présenter un peu le reste de l’équipe : Balancer quelques inédits, des remixs de morceaux déjà sortis, et encore plus mettre Gros Mo et Carlito en lumière, avec des morceaux à 3 normalement. Il y aura d’autres featurings, il sera plus « freestyle », moins axé sur mon univers personnel, et un peu plus sur les leurs justement d’univers.

RG : Ça va ressembler au morceau Freestyle de ton EP en fait?

N : Oui, mais sur le morceau Freestyle de mon EP, j’avais encore fait en sorte qu’il colle à mon univers, et ce n’est qu’ensuite que je l’ai envoyé à d’autres artistes que j’aime beaucoup, et dont je savais qu’ils en feraient quelque chose de bien.

RG : Par exemple, c’était super surprenant de voir Taïpan apparaître là-dedans, parce qu’il y a clairement une différence d’univers !

N : Exactement, mais Taïpan, contrairement à ce qu’on pourrait croire, c’est un mec super ouvert. Et quand tu vois comment il a réussi à s’adapter sur ce morceau, tu le vois révéler une autre facette de lui-même, dont je n’ai jamais douté.

RG : Et en ce qui concerne ton album, quel sera l’univers ?

N : Surprise ! Je pense qu’on va se laisser guider, et à un moment donné on fera un bilan et on dira « qu’est-ce qu’on garde ? », et on verra ce que ça donne. En tout cas, on est dans cet esprit d’explorer des horizons divers et inattendus pour faire naître le projet.

RG : C’est quoi les dates respectives pour chacun des projets ?

N : On ne s’est pas vraiment fixé de dates. La seule date qu’on a respecté, c’est celle de la sortie en digital le 5 novembre dernier, et on va donc respecter la date du 28 janvier pour la sortie en formats physiques de l’EP, parce qu’il faut encore le défendre. On est dans cette logique de ne jamais trop penser à l’étape suivante avant d’avoir clôturer celle dans laquelle on se trouve.

RG : Et si on regarde encore plus loin vers l’avenir, est-ce que tu te fixe des objectifs ? Par exemple comment vois-tu les choses dans 5 ans ? Comment tu souhaiterais t’orienter ?

N : Moi, dans la musique, j’essaie d’être le plus honnête possible, le plus spontané, le plus naturel. Si je commence à me poser la question « dans quel délire vais-je travailler ? Tiens, les claquettes sont à la mode, alors on va faire des claquettes ! », là c’est mort, j’arriverai pas à produire une seule ligne, une seule mélodie, rien. De toute façon, travailler de manière « cloisonnée », c’est fondamentalement mauvais. Moi, j’essaie d’être « libre à l’intérieur d’une prison », de ne rien m’imposer, de me laisser une liberté de champs maximum. Comme je t’ai dit, tous les gens que je rencontre, tous les endroits que je fréquente, toutes les musiques que j’écoute, tout ce que je vois, ça m’influence au fil de mon parcours. J’essaie, à ce titre, d’être une éponge et de tout assimiler. J’essaie de garder une sensibilité à fleur de peau pour pouvoir toujours étoffer ma musique. C’est pour ça que je ne peux vraiment pas te dire exactement quelle tournure prendra mon chemin musical. J’essaie en tout cas toujours d’amener quelque chose de nouveau.

RG : Y a-t-il des gens avec qui tu souhaiterais collaborer ? Même end dehors du rap ?

N : Là, à froid, je peux pas te dire ; mais de manière générale, j’aime bien collaborer avec des « coups de cœur ». Je ne suis pas spécialement fasciné par les têtes d’affiches, je préfère beaucoup plus les rencontres inattendues, et spontanées, où quelque chose de magique peut partir de rien, et où on est comme des gosses au fur et à mesure que se montent les projets.

RG : C’est ce qu’il s’est passé avec Alpha Wann ?

N : Oui ! Avec Deen Burbigo également. Il m’avait confié avoir beaucoup aimé le morceau Ailleurs que j’avais sorti en solo, alors naturellement, il s’est trouvé qu’il pose un couplet sur le morceau qui se trouve dans l’EP, et qu’on fasse le clip. Pour l’anecdote, ça c’est quelque chose qui s’est fait comme ça, dans une loge au nouveau casino.

RG : C’est fréquent ce genre de trucs, faits à l’arrache ? J’avais lu quelque part que pour Wake up, tu avais posé le truc « en yaourt ». Tu n’as aucuns code en fait ?

N : Oui, c’est vrai ! Comme je te dis, dès que je pars de quelque chose d’un petit peu « bétonné », je suis mort, je n’arrive à rien.

RG : Du coup, au quotidien, avant de faire de la musique, ça devait être handicapant ?

N : Tu sais, de la musique, j’en fais depuis l’âge de 10 ans, à diverses échelles et dans des registres complètement différents. Avant de faire du rap, j’écoutais juste des radios spé ‘ qui passaient des morceaux de rap, mais je ne savais pas que je voulais rapper. Mais bon j’étais déjà dans le son, et ensuite lorsque j’ai commencé à jouer dans des groupes de percussion brésilienne, c’était en fait les prémices de ma passion pour la musique. En tout cas, j’ai vraiment l’impression d’avoir été baigné dedans. Chez moi également : ma mère écoutait beaucoup de musique, les sœurs de ma mère jouaient toujours d’instruments au détour d’un moment festif, donc ça a toujours été quelque chose  de très bien perçu dans mon entourage, et d’« intégré » à mon quotidien.

RG : Il y a tes clips également qui ont une certaine esthétique, une esthétique qui te correspond bien.

N : Et bien c’est grâce au travail de Valentin Petit, qui a très bien su cerner ce qu’on voulait, en ajoutant sa touche personnelle. Il n’y a qu’à regarder les clips, je pense qu’ils parlent d’eux-mêmes ! On collabore tellement avec lui qu’il fait presque partie de notre « famille artistique ». Je ne doute aucunement de son avenir et des perspectives qui vont s’offrir à lui, étant donné que c’est un grand bosseur, doublé d’un homme talentueux.

RG : Le clip, c’est pour toi comme le prolongement de la musique ?

N : Bien sur que les clips c’est un prolongement de la musique. Tout est un prolongement de la musique à partir du moment où tu décides de l’additionner à ta musique. Sinon, il ne faut pas faire de clips ! Un mix c’est un prolongement de la musique ; un mastering c’est un prolongement de la musique, une pochette d’album c’est un prolongement de la musique, donc pour le clip, c’est obligatoirement la même chose. Ça doit se faire au service de la musique, étant donné que le but est de mettre celle-ci en valeur.

RG : Sinon, pourquoi tu as toujours un bonnet, même quand il fait 40 °C ? C’est un prolongement de la musique ? (ndlr : Lil’ Wayne a le même syndrome)

N : C’est un gri-gri ça. C’est peut-être aussi un prolongement de ma petite taille. J’ai l’impression de garder quelques centimètres avec (rires).

RG : Tu mesures combien ?

N : 1 mètre 64 si je ne me trompe pas, mais il se peut que j’aie grandi depuis ! (rires) C’est surtout aussi une habitude, c’est un peu des objets fétiches qui viennent te rassurer dans ton identité. Il y a ça, le sac à dos, les lunettes, etc. C’est les gri-gris 2012/2013 on va dire, les gri-gris high-tech 2.0 ! (rires)

RG : On a terminé, tu veux faire des remerciements peut-être ?

N : Non tu sais, si je commence à faire ça, on en a pour des heures. Mais en tout cas, merci pour l’interview, big up à Rap Genius, et longue vie surtout ! Et c’est quand vous voulez!

Bonus Genius:

- La question qu’on a pas osé poser: Est-ce que tu as connu la misère ou est-ce que tu as toujours été un Némir?

- La confession qui fait plaisir: Nemir a copié-collé ses paroles sur Rapgenius pour faire sa déclaration Sacem

- Nos explications des morceaux de Nemir

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Weekly Roundup – Les morceaux expliqués du 24 au 31 Janvier

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Voici les lyrics posté par la communauté Rapgenius France depuis le 24 Janvier, elles peuvent ne pas être expliquées:

Nemir – Freestyle

Nemir – Check

Nemir – Intro

Nemir – Ratatatat

Nemir – Smoking kills

H Magnum – Cauche

Kaaris – Zoo

Booba – Bâtiment C

La Fouine – Autopsie 5

La Fouine – A bout de bras

La Fouine – Ma meilleure

La Fouine – Redbull & Vodka

La Fouine – Fatima

La Fouine – Donne-moi

La Fouine – Karl

Kamelancien – L’union fait la force

IAM – Spartiate Spirit

IAM - Les cons

Scylla – Abysses

Les 10 – On se reverra là-haut

Gaël Faye – Slowopération

Gaël Faye – Fils du Hip-Hop

Gaël Faye – Je pars

Gaël Faye – Blend

Gaël Faye – Métis

Gaël Faye – Petit pays

Jay-Z – Renegade (Traduction)

The Shin Sekaï – La peur

The Shin Sekaï – Moi d’abord

The Shin Sekaï – Tout ce que je sais

The Shin Sekaï - Ne me le dit pas

The Shin Sekaï – Eiffel

The Shin Sekaï – Erreur du passé

The Shin Sekaï – Rappelle-toi

The Shin Sekaï – Si j’étais

The Shin Sekaï – Peu importe

The Shin Sekaï – Je reviendrai

Psy4 de la rime – Crise de nerfs

TLF – Barça

Fababy – Freestyle Booska-Boss

Maitre Gims – Close your eyes

Tyga – Make it Nasty (traduction)

Top 10 des morceaux français les plus visités sur rapgenius:

1 La Fouine – Autopsie 5 (51920)

2 Booba – Milan A.C. (51207)

3 Kaaris – Zoo (10606)

4 Rohff - Wesh zoulette (7236)

5 Booba – Kalash (5079)

6 La Fouine – Paname Boss (5732)

7 Youssoupha - On se connait (5174)

8 Booba – Tombé pour elle (4302)

9 La Fouine – Il se passe quelque chose (4123)

10 Booba – Wesh Morray (3013)



DOSSIER: Morray versus Zoulette

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« Zoulette ? Morray ? Propriétaire ?  Mais de quoi peuvent-ils bien parler ?! Un clash ? Quel clash ? Pourquoi ce clash ?! Quelles piques ? » Et j’en passe… Voilà les questions que certains se posent.

Soyez les bienvenus sur le seul article qui retrace avec minutie l’historique du clash qui secoue le rap français depuis fin 2012. Avant toute chose, il faut savoir que ce clash (et par extension, cet article) ne concernait initialement que les rappeurs Booba et Rohff dont la confrontation — à défaut d’une collaboration — était attendue de tous.  Ce n’est qu’en début novembre 2012 que La Fouine (le blaze dit tout) s’introduisit (ou fut introduit, cela ne dépend que de votre avis) en plein milieu de ce beef.

Ah oui… n’oubliez surtout pas : Cet article n’est que la chronologie des gros moments du clash, rien d’autre. Aucun avis n’est donné, ni sur les rappeurs, ni sur la légitimité de leurs actes. Si le MC dont vous êtes fan, qu’il s’agisse de Booba, Rohff ou La Fouine, n’est pas spécialement mis en valeur, qu’y pouvons nous ?

Avant-propos : Les hypothétiques piques dans les albums de Rohff, La Fouine et Booba entre 2001 et 2008 ne nous intéressent guère. Nous allons dans un premier temps, nous focaliser sur la base de ce clash, c-à-d l’histoire d’amour entre Rohff et Booba. La Fouine et sa barbichette les rejoindront plus tard dans l’article (voir novembre 2012)

Munissez-vous de Youtube, d’un peu d’objectivité et d’un maximum d’attention pour suivre pas à pas le chemin qui a mené Rohff à clasher Booba… ou Booba à être clashé par Rohff (comme ça y’a pas de jaloux!), puis La Fouine a être introduit dans cette confrontation

Rien n’est laissé au hasard, chaque détail de cet article, même anodin de prime abord, est très important pour comprendre ce qui s’ensuit !

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Origine du froid Rohff/Booba

Un petit rappel pour ceux qui ne le savent pas

● Fin des années 90 – début des années 2000 :  Dans un premier temps, le groupe Lunatic dont fait partie Booba, pose un morceau du nom de « Le Crime Paie ».

Dans un second temps, Rohff souhaite inviter Rim’k et Booba à poser sur le même morceau. Naît alors « C’est nous la rue ». Mais, selon les dires de Rohff, l’équipe de Booba s’y oppose finalement et demande, je cite, de « fortes avances » pour que « C’est nous la rue » sorte sur l’album du rappeur comorien. Voici sa version des faits :

Rohff dit : Booba il était personne à l’époque […] mais avec son groupe Lunatic ils avaient un morceau qui s’appelait, le Crime Paie qui était sorti sur une compil de chez Hostile qu’ils voulaient récupérer avec son label 45 scientific. Et donc le featuring s’est transformé en business contractuel. Y’a eu une demande de forte avance pour faire ce featuring et aussi pour récupérer le Crime Paie de l’autre côté. Donc moi j’étais quoi au final ? J’étais au milieu de tout ça, je n’étais pas respecté tu vois ? Donc il est passé pour quelqu’un d’inaccessible un peu comme un rappeur US. Par la suite j’ai entendu des trucs qui m’ont saoulé du genre « Ouais, le feat s’est pas fait parce qu’on n’a pas arrosé, qu’on n’a pas donné la forte avance qu’il avait demandée ». Donc les choses ne se sont pas passées en toute simplicité et en toute humilité. Dès l’début y’a eu ce problème-là… Donc c’est ça l’origine du froid entre guillemets

Après ça, chacun des deux rappeurs continue sa carrière de son côté. Des piques fusent de gauche à droite mais rien d’officiel ou de très important concernant le clash Morray/Zoulette (2012)

2010

● 22 Novembre :  Sortie de Lunatic. Il connait un succès commercial. Pas de piques très importantes ou semblant être destinées à Rohff dans cet opus.

Pique notable : Celle destinée à Fred Musa, animateur de Planète Rap, émission de Skyrock.

– «  Tu connais rien au son, comme Fred de Sky »

Booba — Abracadabra

● 13 Décembre : Sortie de La Cuenta.
À cause, entre autres, de l’annonce du featuring avec Jena Lee, celui avec Benzema, du morceau « Animal » qui, pour certains, est contradictoire avec la phrase « Fuck la techno, c’est de la musique de drogués« , le public n’adhère pas totalement à la nouvelle werss de Rohff. La Cuenta ne fait pas un très bon score comparé aux précédents opus du rappeur vitriot.

Pas de piques non plus exceptées deux phrases, pas bien méchantes, qui semblent tout de même être dédiées à Booba :

♫ – « Les hospices représentent les bouteilles d’Urban Peace« 

Rohff — C’est comment ?

  • Booba avait reçu une bouteille en plastique sur la scène d’Urban Peace 2. En retour il avait jeté sa bouteille de whisky Jack Daniel’s sur l’envoyeur. S’ensuivit quelques minutes de désordre sur scène durant laquelle le public huait le rappeur du 92 et son équipe tout en continuant de leur lancer des projectiles.

♫ -  »C’est pas le boss du rap game mais le Padre« 

Rohff — La Cuenta

  • Booba se dit Boss du Rap Game, Rohff lui se dit Padre du Rap Game

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Rohff continue de se considérer comme « le Grand Aigle » du rap, et ce depuis le Code de l’honneur (2008) :

♫ – « Le malheur du grand Aigle, c’est le bonheur des pies/ Mais leurs chances sont bien maigres en cette période de répit« 

Rohff — Testament

♫ –   »Qui veut déplumer, le grand Aigle/ J’écris des métaphores eux des méta-faibles

Rohff — Dans tes yeux

Par ailleurs, dans le premier clip sorti avant l’album, « Rien à prouver« , on peut voir Rohff avec un aigle sur le bras. Le MC comorien en avait fait son symbole, ajoutant des cris d’aigle pendant ses freestyles sur Skyrock ainsi que sur des morceaux tels que « C’est comment » ou encore « Dans tes yeux« 

2011

● 25 Mai : Rohff sort « Rends-les fous », un morceau exclusif d’abord annoncé comme étant le premier extrait de son prochain opus. Au début du titre on entend encore, comme en 2010, le cri d’un aigle.

● 5 Juillet : Sortie du clip « Thug Mariage » ft. Indila
À la fin du clip, une image dévoile le nom du prochain projet de Rohff : Padre du Rap Game.
Le mode « coming soon » est lancé pour 2 ans.

● 12 Juillet : Rohff poste un statut dans lequel il dénonce l’absence de vrai rap sur Sky’

● 19 Août : Sortie du 1er extrait d’Autopsie 4, « Paname« 
Le morceau est apprécié. Les internautes et les auditeurs le considèrent déjà comme un « hymne« 

La seule phrase notable susceptible d’être reçue par Rohff comme étant une pique est :

♫ -  »Tes projets ne m’intéressent pas, je n’y vois pas de billets verts« 

  • La collaboration de Rohff, Rim’k et Booba sur le même morceau n’est pas sortie sur l’album de Rohff car, selon ses dires, l’équipe de Booba requérait de sa part une forte avance pour que cela se fasse (voir fin 90 – début 200o)

● 10 Septembre : Un screen de Rohff insultant ses fans sur Twitter et critiquant Skyrock sur le fait que la radio ne passe pas assez de « vrai rap français » a fait le tour du web (cliquez ici). Le compte Twitter de Rohff fut par la suite supprimé. Rohff explique sur Facebook qu’il assume tous ses propos tenus sur le réseau social.

● 11 Septembre : Rohff pique à nouveau Fred Musa (présentateur de Planète Rap sur Skyrock) dans un statut Facebook

● 30 Septembre : Sortie du 2ème extrait d’A4 avec son clip, « Bakel City Gang« 
Le morceau a la particularité de contenir des piques qui correspondent parfaitement à Rohff et au froid qu’il y a entre Booba et lui, qu’elles lui soient ou NON destinées !

♫ -  »92 pas de fioritures, j’veux pussy, gamos, nourriture/ Le reste j’le laisse aux bolosses hein, j’les laisse se la couler dur« 

  • Rohff, connu pour son temps de production irrégulier, ne se fait pas tellement entendre depuis décembre 2010.

♫ -  »Fais pas d’bizz avec mes négros si tu peux pas les yép« 

  • Rappelez-vous au début des années 2000 le désaccord contractuel qui opposait Rohff et l’équipe de Booba qui lui demandait une avance d’argent pour pouvoir conclure

♫ -  »Rajoute un 0 pour qu’on conclue« 

  • Même chose que la citation précédente.

♫ -  »Eux ils ont des godes, nous on est des godfathers« 

  • Au mois de juillet, Rohff annonçait que son prochain opus s’appellerait « Padre du Rap Game« . Padre est synonyme de Parrain (de la mafia) qui se traduit en anglais par Godfather. Cette phrase est donc, si elle est destinée à Rohff, une manière de le corriger.

● 28 Octobre : Sortie du 3ème extrait d’A4, « Scarface« 
Une ligne notable, qui nous servira à mieux comprendre les origines du clash plus tard :
♫ – « Si le monde est à moi, le monde est à nous« 

● 30 Octobre : Six Coups MC diffuse un morceau en featuring avec Rohff.
Rohff y pose :

♫ – « Arrête les questions du genre « Va-t-il reprendre le dessus ? »/ J’suis tellement excité par la réponse que j’me crache dessus«  annonçant ainsi qu’il est sûr de son coup et que son retour risque d’être fulgurant

♫ -  »Zoulou t’prends pas pour nous, espèce d’enculé d’ton fantasme« 

  • Première apparition du mot « zoulou » qui est très important pour la suite (voir 7 novembre 2011)

● 7 Novembre : Rohff décide de balancer en exclusivité, pour le plus grand plaisir des fans, le morceau « Huss Hard Kess ki ya ? » un remix de « Hustle Hard » du rappeur américain Ace Hood. Le morceau ne figurera pas sur PDRG

Deux piques indéniablement destinées au rappeur de Boulogne dans ce morceau :

♫ -  »Mets un gode à ton father zoulou, y’a qu’un seul… Padre !« 

  • À coup sûr une réponse au « Eux ils ont des godes, nous on est des godfathers » de Booba dans le morceau Bakel City Gang. Il re-corrige donc le rappeur du 92 puisque padre = godfather. On se rendra compte plus tard que lorsque Rohff et son frère Ikbal utilisent le mot « zoulou » (voir 30 octobre 2011) dans leurs textes, il désigne généralement Booba. (Écouter le couplet d’Ikbal dans « Bonhomme »)

♫ -  »J’continue d’défourailler, continue de racailler/ Entre le bois d’Vincennes et l’bois d’Bou’ qui est le plus proche de ratayer ?!« 

  • Rohff est originaire de Vitry, dans le 94, près de Vincennes. Booba est originaire de Boulogne dans le 92. Le bois de Boulogne est réputé pour être un lieu où la prostitution se fait courante.

Du côté de Booba, un morceau issu de Autopsie 4 fuit sur le net. Le morceau en question est « Pigeons« 
Ce morceau a de fortes chances d’y être pour beaucoup dans le clash Rohff/Booba puisqu’il provoquera la réaction immédiate de Rohff (voir 10 novembre 2011)

Booba sample une phrase issue du titre « Rats des villes » (Autopsie 3). Elle est la suivante :

♫ -  »C’est pas que j’aime pas me mélanger mais disons/ Simplement que les aigles ne volent pas avec les pigeons« 

  • Il se prétend donc « aigle« . Il place même dans le morceau des cris d’aigle. C’est exactement ce que Rohff faisait dans Le Code de L’Horreur et dans La Cuenta (voir 13 décembre 2010)

● 10 Novembre : Rohff se sentant plagié par Booba, lâche deux statuts Facebook dans lesquels il est clair qu’il s’attaque à lui.

Le premier statut (screen indisponible) :
« Le malheur du grand aigle fait le bonheur des pies, prédateur de l’aigle royale, la plume de la « Harpie »/ Le plus féroce des rapaces, les pigeons imitent mon cri/ Mes cerfs, plus efficace que les pattes d’un grizzli/ J’t’arrache la crinière négro, j’viens d’la jungle/ Fiché au terminal 10 piges avant google/ El Padre aka ton idole/ Dis-moi qui rappe mieux que moi que je rigole… comme un gogole. P.D.R.G »

En réponse à Booba et son titre « Pigeons » qui est passible d’avoir été reçu par Rohff comme une provocation (voir pourquoi le 7 novembre 2011).

Ce n’est pas la première fois que Rohff se « plaint » d’avoir été imité. Il y’a des années de cela, il s’exprimait, dans le magazine Rap Mag, sur le fait que Matt Pokora ait ajouté à sa chanson « Showbiz : The Battle » (sortie le 15 novembre 2004) une petite voix aigue de robot semblable à celle que lui utilisait dans l’intro de son album La fierté des nôtres (sortie le 21 juin 2004). Ceci ne lui avait pas plu.

Le second statut est le suivant :

  • « Seul les tarlouses font du topless…« 

Booba est souvent torse nu sur ses photos, ses clips, sur scène, sur… Bon, Booba est toujours torse nu.

  • « « PARIS » RESTE L’HYMNE PARISIEN!!! BALTRINGUE« 

Rappelez-vous, 3 mois plus tôt Booba balançait le 1er extrait de sa mixtape. Un extrait nommé « Paname » que les auditeurs considéraient déjà comme un hymne. Rohff, lui, avait déjà sorti en 2008, dans le Code de l’Horreur, le morceau « Paris » qui avait été très apprécié des fans de rap et de football parisiens qui le considéraient aussi comme un hymne.

● 14 Novembre : Sortie de la mixtape de Booba, Autopsie Volume 4
Hormis celles des extraits balancés avant la sortie de la mixtape citées un peu plus haut ici, les quelques piques qui pourraient avoir chatouillé l’orgueil de Rohff sont :

Booba — A4

♫ -  »Fuck you, pay me« 

  • En référence aux embrouilles contractuelles causes du froid Rohff/Booba (Voir début des années 2000)

♫ -  »MC ou es-tu comme Princess Aniès ?« 

  • Rohff ne se fait plus entendre depuis un moment, il coming soon toujours

Booba — Gangster

♫ -  »N’oublie jamais que depuis Le Crime Paie c’est moi le master« 

  • Le morceau « Le Crime Paie » et les désaccords contractuels qui concernent ce morceau sont quelque peu à l’origine du froid qui existe entre Rohff et Booba. (voir débuts des années 2000)

● 7 Décembre : Rohff offre en exclusivité pour Booska-P, un live du morceau « Le Maudit » qui figurera sur son prochain album.

● 31 Décembre : Rohff pique à nouveau Booba dans un statut Facebook

« On rappe pas la même rue« 

  • On a vu récemment que Rohff remettait en doute la street-appartenance de Booba (dans le morceau « Wesh Zoulette« )

« J’me torche le cul avec ton casier« 

  • Dans le morceau Bakel City Gang sorti le 30 septembre 2011, Booba rappait « Moi j’ai rien a prouver, mon casier parle en ma défaveur« 

2012

● 18 Janvier : Sortie du clip « Scarface » de Booba

● Début Avril : Karim Benzema, footballeur et ami de Rohff, met en ligne une photo de lui tapant la pose vêtu d’un t-shirt de la marque Ünkut, marque de Booba.

● 4 Mai : Karim Benzema récidive et poste encore une autre photo de lui toujours habillé en Ünkut

● 11 Mai : Booba annonce le nom de son prochain album : Futur

● 28 Mai : Le scénario de l’année dernière se répète. À peu près le même jour, 1 an plus tard Rohff sort une exclusivité qui ne figurera pas sur son projet PDRG, « Trop chaud« . Pas de piques apparentes pour Booba.

De son côté Booba sort le clip du morceau « A4 » dans lequel, rappelez-vous, il est fort possible que quelques piques aient étés considérées par Rohff comme des piques le visant (voir 14 novembre 2011)

● 19 Juin : Rohff balance « C’est la mif » un titre prônant l’entraide fraternelle en featuring donc avec son frère cadet Ikbal. Le titre est issu de l’album de TLF, groupe de ce dernier. Ikbal va à son tour s’en prendre ouvertement à Booba sans toutefois mentionner son nom :

♫ -  »Te prends pas pour un aigle, tu fais le pigeon au Costes/ Fuck Scarface, tu sais qui sont les boss« 

  • En réponse au morceau « Scarface » et à la phrase « Ce n’est pas que j’aime pas me mélanger mais disons/ Simplement que les aigles ne volent pas avec les pigeons »  issue du titre « Pigeons » comme son grand frère l’avait fait sur Facebook le 10 novembre.

● 21 Juin : Sultan invite Rohff sur le titre « 4 étoiles« . Rohff en profite et pique à plusieurs reprises et de manière peu discrète, son rival Booba.

♫ -  »Mon grain de beauté sur mon front c’est mon bled/ Le monde sera à toi quand t’auras coupé ma tête« 

  • « Si le monde est à moi, le monde est à nous »  Booba — Scarface

♫ -  »Ton casier pour me torcher« 

  • Il avait déjà sorti cette phrase, toujours pour Booba, dans un statut Facebook (voir 31 décembre 2011). Dans le morceau « Bakel City Gang » sorti le 30 septembre 2011, Booba disait « Moi j’ai rien a prouver, mon casier parle en ma défaveur« 

♫ – « J’éteins les étoiles, allume les haltérophiles« 

  • Une référence possible au morceau de Booba issu de son album Lunatic, « Comme une étoile« . Booba est connu pour être un adepte de la musculation.

● 3 Juillet : Booba poste une photo de lui en boîte à Miami avec Karim Benzema.

● 13 Juillet : Rohff annonce la reformation de l’ancien (retour d’Alain 2 l’Ombre)

● 10 Août : TLF (Ikbal et Alain 2 l’Ombre) pose avec Rohff un morceau nommé « Street Célébration » et qui sera dans l’album OVNI. Au niveau des piques, Ikbal semble s’attaquer à Booba. Il réutilise le mot « zoulou » qui désigne, rappelez-vous, la plupart du temps Booba (voir 7 novembre 2011).

→ Ikbal :

♫ -  »Quant aux zoulous qui tirent, dans leurs clips… mort de rire« 

  • En référence au clip de « A4 »  ou « Caesar Palace » dans lesquels Booba est en possession d’arme

→ Rohff, lui, lâchera une phrase qui intriguera beaucoup la toile :

♫ -  »Footeux/euses et groupies supprimé(e)s de BBM« 

  • RapGenius France et RapElite font entre autres partis des sites qui voient cette phrase comme étant une pique destinée à Benzema, bon ami de Rohff, qui a à plusieurs reprises montré qu’il appréciait Booba (voir débuts Avril, Mai et Juillet). Traité de parano, l’équipe RapGenius continue de croire à cette hypothèse.

● 28 Août : Premier jour de la semaine Planète Rap de TLF. À l’occasion Rohff se rendra lui aussi dans les studios de la radio pour soutenir son frère Ikbal. Il en profitera aussi pour prendre la parole et régler ses comptes avec Fred de Sky. Une histoire qui remonte au 10 septembre 2010. Selon les bruits de couloir, Fred aurait cassé du sucre sur le dos de Rohff sur le fait que celui-ci pourrait ne pas assumer tous ses tweets et statuts à propos de la radio.

Pendant qu’il règle ses comptes en live à la radio, Rohff place de manière totalement normale, une pique à Booba :

Moi j’suis pas l’autre zoulette de Booba, j’vais pas faire des chansons sur toi […] moi j’suis pas les autres zoulettes là, qui font du bruit pour rien

En effet, pour exprimer son mépris envers Skyrock, Booba rappait dans « Abracadabra » une pique spécialement pour Fred Musa. Il fit même des t-shirts à son effigie avec la tête de l’animateur dessiné en Simspon pour se moquer de lui.

Le fait que Rohff désigne Booba comme étant une zoulette (zoulou au féminin), confirme encore sa pique du 7 novembre 2011. C’est la première fois que Rohff attaque Booba en mentionnant son nom. Cette phrase est donc prise comme une déclaration de guerre par les fans de rap et provoque dès lors une division quasi-totale des auditeurs : Les pro-Rohff et les pro-Booba

● 3 septembre : Après les nombreuses fausses tracklists qui tournent sur le net et toutes les spéculations autour de Futur, Booska-P (et d’autres média hip-hop) annoncent que « Caramel » sera le premier extrait de l’album de Booba.

● 5 septembre : Maëva, l’ex de Rohff, fait de la promo à Booba. Elle s’affiche fièrement avec un t-shirt de marque Ünkut et fait une interview dans laquelle elle déclare qu’elle prefère Booba à Rohff

● 6 septembre : À la surprise générale, Booba balance « Wesh Morray » comme 1er extrait de Futur. Spontanément, les auditeurs prennent ce changement de stratégie comme une réponse à Rohff qui attaquait Booba 10 jours plus tôt sur Planète Rap. Les avis sont divisés.

1. Certains pensent que le morceau a été balancé indépendamment des attaques de Rohff
2. Certains pensent que le morceau a été écrit, entre autres, pour Rohff qui a piqué Booba durant toute l’année et qu’il a été balancé plus tôt que prévu pour répondre à ses attaques du 28 aôut dernier
3. Certains pensent que le morceau coïncidait bien avec la situation et donc a été balancé plus tôt que prévu pour titiller un peu Rohff (avec éventuellement quelques phrases ajoutées à la dernière minute)

Quoi qu’il en soit, les phrases du morceau coïncident parfaitement avec la situation :

♫ - »J’ai baisé l’rap dans une Merco, je l’ai Benzé« 

  • Baiser dans une Mercedes Benz = Benzer. Jeu de mots accessible à tout l’monde mais qui semble cacher une pique subliminale… Benzé est aussi le surnom de Benzema qui a récemment fait plusieurs photos s’affichant à deux reprises vêtu de Ünkut puis en boîte avec le rappeur Booba (voir débuts avril, mai et juin)

♫ – « Sont/son/sons petit(s) et faible(s), perdu(s) d’vue #WillyDenzey« 

  • Du fait de l’homonymie de « sont » (verbe être), « sons » (morceaux), et « son » (article possesif) on ne sait pas quel est le bon mot.

 Avec « sont » : Cette phrase pourrait signifier que Rohff est absent puisqu’il coming soon depuis déjà le 5 juillet 2011. Elle est semblable à « Mc où es-tu comme Princess Aniès » dans A4
 Avec « sons » : Les morceaux de l’interlocuteur de Booba, s’il s’agit de Rohff, ont disparu.
 Avec « son » : Rohff a à se justifier à chaque fois sur le fait qu’il n’ait pas reconnu son fils de suite.

♫ -  »J’veux t’baiser toi et ta copine, autant faire d’une pierre deux coups« 

  • Le 5 septembre, Maëva, l’ex de Rohff donnait une interview dans laquelle elle disait soutenir Booba.

♫ -  »Les négros me veulent du mal, je n’leur ai rien fait« 

  • Ikbal et Rohff ont à plusieurs reprises piqué Booba cette année (voir été 2012)

♫ – « Faites des Planète Rap, sucez, faites c’que vous voulez« 

  • Le 28 Août Rohff, en compagnie de TLF, attaquait Booba sur Planète Rap.

Aussitôt Rohff réagit à ce morceau et répond sur son mur Facebook sans plus attendre se sentant visé par les phrases de Booba.

Il lâche au passage une phrase qui confirme la thèse de RapGenius (voir 10 août) selon laquelle il serait en froid avec le footballeur Karim Benzema « Je vais te baiser toi et mon ex groupie benzé » puisqu’il le piquait implicitement dans Street Célébration :

Footeux et groupies, supprimés de BBM

● 9 septembre : Rohff annonce sur sa page Facebook qu’il compte remixer le morceau de Booba « Wesh Morray » et l’appeler « Wesh Zoulette« 

● 11 septembre : À 22h, Rohff balance le morceau « Wesh Zoulette » en réponse aux présumées attaques de Booba. Il le clash sur sa famille, sur son physique mais aussi sur street-crédibilité et son vécu qu’il juge n’être qu’un mensonge. Le morceau comptabilise plus d’1 million de vues en 24h et quelques et fait la une des médias sur tout le web.

Un petit commentaire de Fouiny Babe (qui interviendra un peu plus tard dans l’affaire)

● 12 septembre : Pas de réponse de Booba.

Un teaser de l’interview de Rohff sur Canal Street est dévoilé. Rohff y laisse sous entendre qu’il serait prêt, s’il le fallait, à en venir aux mains avec Booba

● 13 septembre : La guerre officiellement déclarée, les montages humoristiques sur Booba et sur Rohff font sensation. Sur Twitter, un compte parodique de Booba vanne Rohff sur son feat avec Jena Lee.

Rohff postera ensuite un statut en répondant au compte parodique (sans savoir qu’il en est un)

● 15 septembre : Rohff se confie à Rachid Santaki et explique plus ou moins pourquoi il s’est décidé à clasher ouvertement Booba. (http://rachidsantaki.com/?p=1275)

● 17 septembre : Rohff n’hésite pas à se vanter de la réussite du buzz de son clash en un statut Facebook. Au moment de le poster, les vues de « Wesh Morray » s’élèvent à 2 173 959 tandis que celles de « Wesh Zoulette » à 2 171 359. 

L’interview vidéo du groupe TLF datant de la semaine du 3 au 9 septembre sur la radio Urban Hit est balancée. Dans cette interview Ikbal, frère de Rohff et membre de TLF, explique que si Rohff a répondu à Booba c’est parce que ce dernier « insulte les mères« 

Ikbal dit :

Moi je pense que quand tu fais un morceau, t’insultes pas les mères ! Tu vois c’que j’veux dire ? Tu fais un morceau où t’insultes les mères, tu veux faire la caillera alors que t’es loin d’en être une. Pour avoir tourné en promenade avec toi, on t’connaît bien [...] Tu fais un morceau qui insultes les mères… j’pense qu’il devait être sur Jack ou autre chose. N’insulte pas les mamans ! Tu fais un morceau où tu insultes les mamans, viens en face !  Rohff il est venu à Skyrock devant toute la France il a dit « [...] zoulette de Booba » ! Moi Housni je le connais, c’est mon grand frère. Il s’en bat les couilles, il n’a peur de personne. [...] Grand, sénégalais, tout c’que tu veux. [...] Petite tapette, si t’as un truc à dire t’appelles Rohff, tu viens en face ! [...] Sutout un mec qui se dit grand poète. Le bitume avec… avec ma bite ouais ! N’insulte pas les mamans elles n’ont rien à voir là-dedans. Après ça c’est normal que tu te manges une grande raclée que tu aies besoin de tes fans pour renaître 

Alain 2 l’Ombre, ajoutera 

On a eu Nico (Seth Gueko) au téléphone, tout va bien. Après les autres rappeurs je sais pas, mais faut pas se sentir visé, Rohff ne les a pas clashés

● 21 septembre : Booba sort le deuxième extrait de Futur, intitulé « Caramel » avec son clip

● 22 septembre : Buzzdefou publie une vidéo micro-trottoir sélectif dans laquelle la majorité des gens dénigrent Booba

● 1er octobre : L’interview de Rohff pour Canal Street est publiée. Il y dit, entre autres, qu’il n’aime pas qu’on le compare à Booba, que le rappeur de Boulogne est plus fort qu’une bonne partie des rappeurs mais qu’il manque quelque chose au rappeur du 92 pour pouvoir rivaliser avec lui. On y apprend aussi que les deux rappeurs se sont déjà croisés dans un café à Miami mais sans se prêter la moindre attention.

● 3 octobre : Booba rentre dans le jeu de Rohff en publiant une vidéo dans laquelle Kemi Séba analyse le clash Morray/Zoulette en faveur du rappeur de Boulogne

 7 octobre : Rohff met en vente un t-shirt « Wesh Zoulette« 

 

 31 octobre : Booba sort le morceau « C’est la Vie » en featuring avec un autre rappeur américain, 2Chainz

 2 novembre : Rohff confie au journal Le Parisien qu’il s’est senti visé par les phrases de Booba dans « Wesh Morray ». Notamment les suivantes « J’ai baisé le rap dans une Merco, je l’ai Benzé » et « Faîtes des Planète rap sucez, faîtes ce que vous voulez » (voir 6 Septembre)

Il a balancé ça quelques jours après que je suis allé dans l’émission [...] Il parle de Karim Benzema qui était fan de ce que je faisais et maintenant aime Booba 

Booba lui, leur confirme que le morceau n’est pas destiné à Rohff :

J’ai écrit ce morceau il y a huit mois. Rohff, c’est un mec que je calcule absolument pas. Et Benzé c’est une référence à la Mercedes Benz, pas à Benzema.

(Source: Le Parisien)

lafouine_go

La Fouine entre dans la danse à cause du morceau « Paname Boss« 

Après avoir monté de toutes pièces un clash contre Sniper sur les réseaux sociaux pour amplifier son buzz , le rappeur de Trappes balance, en ce 2 novembre 2012, le premier extrait de son album. Il s’intitule Paname Boss. Avant sa sortie, La Fouine fait croire à toute la toile qu’il s’agit d’une réponse à l’altercation (fausse) qu’il eut en début de semaine avec Tunisiano (membre de Sniper)  sur Twitter concernant une pique (elle aussi fausse) que ce dernier avait placée dans son dernier titre, sorti peu de temps avant, Hurricane Carter (plus d’informations ici).

Image du faux clash

À la sortie du morceau on se rendra donc compte qu’il s ‘agissait d’une supercherie puisque que Tunisiano et son acolyte, Aketo, étaient invités sur le titre. Mais ce n’est pas ce qui attirera le plus l’attention des auditeurs…

La première écoute du morceau suffira à la quasi-totalité des internautes pour détecter deux phrases semblants être des piques destinées à… Booba ! Elles sont les suivantes :

J’entends ce clash sur toi partout sur les ondes
Mais comme un appel à la mosquée : tu peux pas répondre

  • Le clash « Wesh Zoulette » avait été diffusé sur pas mal de médias. Booba n’y avait toujours pas répondu. 

Inculpé, toi y’a qu’à la salle de sport que t’as un casier

  • Ce casier… ce fameux casier qui, si vous avez correctement lu l’article, est l’un des sujets favoris des vannes de Rohff à l’égard de Booba. (voir 31 déc. 2011, 21 Juin 2012, et 11 sept. 2012)

Après cela, le MC de Trappes tweetera, dans un premier temps, pour ceux qui pensaient réellement que ce morceau serait un clash contre Tunisiano, qu’il n’a vraiment pas le temps pour ce genre de choses. Dans un second temps, pour répondre à ceux qui supposent que les piques précédemment citées soient destinées à Booba, La Fouine se contentera de retweeter des fans le défendant et pensant le contraire.

 5 novembre : Dans une interview donnée à RAGEMAG, Booba ré-affirme que le morceau  »Wesh Morray » n’est pas un clash. Il confie qu’il trouve que Rohff s’est « affiché« , s’est « exicté tout seul« . Il indique aussi qu’il ne compte pas répondre aux piques du rappeur vitriot.

Ça fait dix ans qu’il m’envoie des piques mais je ne me suis jamais intéressé à lui. Je ne vais pas commencer aujourd’hui.

Par la même occasion, le rappeur du 92 donne ouvertement son avis sur Rohff et déclare qu’il n’y a pas de « titre de meilleur rappeur français en jeu » entre eux deux :

Moi je ne me suis jamais comparé à Rohff. Contrairement à lui – j’ai entendu qu’il reconnaissait que j’avais une certaine plume -, je le trouve nul. Je trouve qu’il ne sait pas écrire, je n’aime pas ses instrus, je n’aime pas son style. Je ne le trouve pas nul mais… quelconque.

[...] En termes d’écriture, tu prends des Youssoupha même des Orelsan, ils écrivent mieux que lui. Même Sinik, même Sinik… pour te dire !

Concernant les piques présentes dans « Wesh Morray« , à la question « Quand tu dis « je regarde du hublot », tu t’adresses un peu à lui ou même pas ? » Booba répond :

(Hésitation) Maintenant il en fait partie ouais, mais c’est une généralité… C’est de l’ego trip. Mais je ne sais même pas si du hublot je le verrais. Parce qu’à mon avis il n’est même plus sur la surface : il est dans les égouts.

Booba « dédicacera » par ailleurs La Fouine. Ce qui semble atténuer, pour certains, les soupçons de clash. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que l’interview s’est faite un peu avant Paname Boss

RAGEMAG: Il y a un rappeur [...] dont le groupe s’appelle Butter Bullets.  Je ne sais pas si tu connais ? [...] Le swag est… spécial, mais le son est bon !

(Rires)… Le swag n’est pas au rendez-vous ? Il faut qu’il appelle La Fouine ! C’est le roi du swag, La Fouine. Butter Bullets ? Ça sonne bien Butter Bullets mais je n’ai jamais entendu.

(Source  : RageMag)

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L’Abcdr du Son publie également une sorte d’interview alphabet dans laquelle, à la lettre R, Booba s’exprime un peu plus sur ce qu’il pense du clash de Rohff. L’auto-proclamé Boss du Rap Game évoque le dit « désaccord contractuel » que Rohff définit comme étant l’une des sources du froid entre eux et réfute totalement sa version des faits :

C’est lui qui a un différend avec moi. Il n’a jamais été un souci pour moi. Ça fait dix ans qu’il fait des piques. Là, il a enfin fait son coming out, à Skyrock, devant Fred. Il a enfin prononcé mon nom. L’histoire du feat qu’il n’a pas pu mettre sur son album, c’est une excuse. Geraldo avait demandé à Hostile de récupérer les bandes du « Crime Paie » en échange de l’autorisation du morceau. C’était sa magouille, il voulait faire un coup. Ça n’a rien à voir avec moi. A l’époque, Rohff et moi, on se connaissait et il ne m’en a jamais parlé. Donc qu’il ne vienne pas la ramener maintenant…
Je vais faire quoi ? Un morceau où je vais l’insulter pour qu’il refasse un morceau où il va m’insulter et ainsi de suite ? Je ne le considère même pas à mon niveau. Il est loin de moi, lui. Il a beaucoup de choses à prouver pour que je me dise que j’ai besoin de faire un clash pour le terrasser. Mon rap le terrasse depuis le début. C’est une sous-merde, lui. « Wesh Morray » n’est même pas un son pour lui. J’ai entendu dire que j’insultais les mères… Moi, si je fais un clash perso, jamais je ne vais insulter les mères. Si j’insulte ta mère, c’est que je suis en face de toi et qu’on va se battre. Il a pris « Wesh Morray » pour lui et il s’est excité tout seul. Il a dit des trucs sales et il croit que je vais en rester à la musique ? Il dit à Fred de Sky qu’il se déplace pour voir les gens quand il a un problème, qu’il ne fait pas de morceaux. Et il fait un morceau sur moi !? Bah si c’est un bonhomme, qu’il se déplace et qu’il vienne me dire ce qu’il a dit dans ce morceau en face. Là, ça va au-delà de la musique. Moi, j’ai un album, des morceaux à faire. Contrairement à lui, je sors des trucs. Tu crois que j’ai le temps de faire un morceau sur Rohff !? Je n’ai rien à prouver. Je n’ai pas peur de lui, je n’ai peur de personne. « Je suis un mec de la rue blablabla », en attendant, il est en train d’insulter derrière un micro… Si c’est un bonhomme, qu’il vienne dire les choses en face, tout simplement. Moi, ce mec-là, je ne le calcule pas, il ne me dérange pas du tout. Et en plus, je n’ai même pas besoin de répondre  vu qu’il a pris le son « Wesh Morray » pour lui… Qu’il le prenne pour lui s’il veut et auquel cas j’ai gagné. Je préfère mon « Wesh Morray » à son « Wesh Zoulette » tout flingué... Manquerait plus que ça que je lui réponde… Tu crois que je vais contribuer à son buzz, que je vais faire sa promo en même temps que la mienne ? Il n’a jamais eu autant de buzz qu’en citant mon nom. Qu’il ne croit pas que c’est grâce à lui, c’est grâce à moi. Donc je ne vais pas faire de la surenchère pour lui permettre de répondre derrière et de surfer sur mon buzz. Jamais je ne lui répondrai. Ça fait dix ans qu’il fait des piques sur moi. Si j’avais voulu lui répondre, ça fait longtemps que je l’aurais fait. Je l’ai toujours laissé jouer dans sa mare. Il n’a jamais dit mon nom en dix ans. C’est quel genre de clasheur, ça ? Si t’as vraiment un problème, dis les choses clairement. Combien de fois il a fait des piques évidentes, on lui a posé la question et il a nié… Je ne respecte même pas un mec comme ça. Assume, porte tes couilles. Il lui a fallu dix ans pour oser sortir mon nom. Il est loin le mec… Avant de vouloir se comparer à moi, qu’il essaie de détrôner des Soprano, La Fouine et autres Youssoupha qui sont vingt mille fois plus actuels que lui à l’heure qu’il est…

(Source : ABDCR du Son)

 7 novembre : Dans les environs de 01:00 du matin, Rohff répond aux précédentes interviews de Booba par le biais d’un statut Facebook. Hormis ses piques habituelles, on retiendra que le rappeur du 94 introduit ce statut en reprochant certains propos de son ennemi pendant l’une de ses interviews, à savoir celle de RAGEMAG, où celui-ci disait, à propos de Diams et de son soudain souhait d’arrêter la musique et de porter le voile :

Elle est revenue au moyen-âge, c’est son choix. Je ne juge pas, c’est religieux, personnel 

Rohff décrie ces propos en les qualifiant d’irrespectueux envers la femme musulmane. Il profitera aussi de ce statut pour répondre à Booba, qui disait 2 jours plus tôt, trouver son style d’écriture « nul, quelconque« 

 15 novembre : Booba publie sur sa chaîne Youtube, une interview exclusive tournée au début du mois de novembre. Ses propos concernant Rohff sont semblables à ceux des précédentes interviews écrites. Il dit ne pas pouvoir pardonner ce que Rohff a dit concernant sa mère et le kidnapping dont elle fut victime il y a des années de cela (cf. Wesh Zoulette). Il ajoute aussi que si le rappeur comorien a réussi à faire ce que Booba suppose comme étant l’un de ses meilleurs scores de vues Youtube ce n’est que parce que celui-ci a cité son nom.

Pour ce qui est du morceau « Paname Boss » de La Fouine et ses supposées piques (voir 2 novembre), Booba admettra en avoir eu écho. Comme la plupart des internautes, le rappeur boulonnais semble d’abord dubitatif. Il dit…

La Fouine on m’en a parlé. Ses phrases peuvent être prises pour moi. En tout cas si c’est pour moi, j’espère qu’il sait à qui il se frotte parce que ce n’est pas un jeu. Si c’est pour moi, La Fouine, faudrait qu’il assume.

Puis il placera une pique un peu plus sèche, comme pour humilier La Fouine. Ce qui confirmera donc qu’il s’est senti visé par ses phases :

Ce morceau s’appelle « Boss de Paname »… En aucun il est le boss de Paname. Loin de là! [...] Au bout d’un moment, il faut rester à sa place. La Fouine, faut pas oublier qu’il sort d’un concours Skyrock…

 23 novembre : Sortie du clip de « Tombé pour elle » extrait de Futur

La première partie de l’interview de Booba pour Trace Urban est publiée. Il y pique Rohff.

Maître Yoda c’est spirituel en fait [...], la force tranquille. J’suis plus du genre, pour en revenir à Rohff, posé, réfléchi plutôt que faire une vidéo en insultant les mères avec une pelle dans la main. (cf. Le beef entre Rohff et Mc Jean Gab’1) Tu vois c’que j’veux dire? C’est deux écoles différentes

 24 novembre : Ce samedi 24 novembre avant la sortie de Futur, Booba postait sur les réseaux sociaux (Twitter et Facebook) un statut se moquant du résultat de la récente collaboration de La Fouine avec le chanteur Patrick Bruel, “Maux d’enfants”, en reprenant une célèbre phrase que Fouiny lâche à chaque photo (dont il a même fait un jeu sur Facebook) :

Swagg ou pas la famille ?

 26 novembre : Sortie de l’album de Booba, Futur.

Dans le livret de son album, Booba dédicace Karim Benzema; qui est en lui-même, l’une des raisons du clash (voir avril-mai 2012)

dédi booba

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C’est également le jour de sortie du premier extrait officiel de l’album PDRG de Rohff, « K-Sos Musik« 

Quelques piques destinées à Booba et à Kémi Séba (voir 3 octobre 2012). Plus d’informations ici

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Musique Mag publie une partie de l’interview de Booba dans laquelle il parle de « Paname Boss« . Booba admet avoir pris les phrases de La Fouine pour lui…

Je l’ai croisé, et je lui ai dit en face [que j'avais pris les phrases pour moi] et il faisait moins la maline que dans son clip, j’te l’dis moi.

Il reviendra aussi sur les rapports qu’il entretenait avec lui :

On a pas de bons rapports. C’est quelqu’un que j’apprécie pas. J’ai posé avec lui il fût un temps (nldr, « Reste en chien ») par rapport à Animalsons. Ils me l’ont présenté. À l’époque où j’ai posé avec lui, c’était pas la même personne que aujourd’hui. Après, c’est des trucs internes… Moi j’ai pris cette phase pour moi. Il a nié, il a dit que ça ne l’était pas. Il a bien vu que les gens ont pensé que c’était pour moi, qu’il y a eu un petit buzz autour de cela. Donc il joue sur le buzz, il n’a pas démenti sur les réseaux sociaux. Il aurait pu le faire. Il me prend un peu pour un con je pense… C’est pour ça que j’ai dit qu’il faudrait qu’il assume.

On est dans une période de clash où les langues de bois c’est terminé. Il faut pas jouer, la limite est atteinte. Y’a eu des trucs, le clash avec Rohff, les insultes, ça va 5 minutes mais quand ça va trop loin… Surtout que c’est des gens que je connais, qu’ils ne fassent pas les malins quoi… [...] Moi je ne casse les couilles à personne [...] Je n’aime pas les petites piques : sois un bonhomme. Si t’as un truc à faire, dis mon nom. Essaie pas de faire du buzz avec des p’tites piques pour exciter la foule. Ça excite la foule, mais pas moi. Je ne suis pas là pour jouer, je n’ai pas 15 ans. Au bout d’un moment ça fait mal à la tête.

Il a fait un faux clash avec Sniper (ndlr, 02 nov) juste pour faire du buzz. Là, pareil, il dit que ce n’est pas pour moi, mais il ne dément pas… Même si ce n’était pas pour moi, le fait qu’il ne démente pas, c’est comme si il surfait sur le buzz donc si il l’aurait fait pour moi, ce serait pareil. Donc porte tes couilles ! En plus tu fais ça dans un morceau « Paname Boss », t’es le boss de rien du tout et si tu veux faire du vrai buzz, fais un vrai clash, dis-mon nom et assume. J’aime pas ce genre de fourberies… ces trucs de fouine

 27 novembre : Dans les interviews  pour OFIVE TV et Metro France, Booba admet avoir sorti Wesh Morray comme premier single pour profiter du buzz créé par Rohff après sa pique lors du Planète Rap, en ayant conscience que ce dernier le prendrait pour lui. Cependant il nie toujours avoir écrit le morceau exclusivement pour le rappeur comorien. Puis il parle à nouveau de Paname Boss de La Fouine

Bien sûr que je savais qu’il allait prendre mon morceau Wesh morray pour lui. Surtout par rapport à la phase : « Faites des Planète rap, sucez, faites ce que vous voulez », alors que le titre a été balancé dix jours après qu’il m’a traité de zoulette dans cette émission. Il n’était d’ailleurs même pas censé y aller, puisqu’il était en embrouille avec Fred de Sky. Mais voilà, le désespoir l’a conduit à aller se vendre à Skyrock…

Il était à fleur de peau, et il y a plusieurs coïncidences. Sauf que c’est vraiment un égotrip : je parle mal mais ça ne s’adresse à personne en particulier. Je n’insulte pas les mères dans un clash. Et si j’avais voulu envoyer une pique, j’aurais cité le nom, comme je l’ai toujours fait. Je ne vois pas pourquoi je n’aurais pas dit le sien. Lui considère que je lui en lance depuis plusieurs années ? C’est connu que c’est plutôt l’inverse. Sortir mon album 0.9 en même temps que le sien, c’était juste pour créer le buzz et amuser la galerie, je ne m’en suis jamais caché. Mais pour le reste, il est complètement parano. Je ne le calcule même pas, et lui me calcule beaucoup trop.
On s’est déjà croisés à Miami (où les deux rappeurs vivent, ndlr) avant tout ça, il ne m’aimait déjà pas et moi non plus, mais il ne s’était rien passé. Aujourd’hui, ce serait autre chose, oui… Mais c’est lui qui a commencé à dire que quand il a un problème avec quelqu’un, il se déplace et il va le chercher. Ce jour-là, il a aussi dit à Fred de Sky que quand il avait un truc à dire, il ne faisait pas de morceau. Puis il a été le premier à faire Wesh zoulette… Maintenant, tu as vu comment il parle… Quand tu insultes ma mère ce n’est jamais un jeu. Si on pourrait en venir aux mains ? Aujourd’hui, il y a toutes les chances, oui. Aucun problème. (Source : Metro France)

Il confie à OFIVE TV :

[Wesh Morray] c’était pas du tout pour lui, mais je savais que ça allait être pris pour lui. C’est un album que j’avais fait il y a longtemps, c’est pour cela que le morceau est sorti aussi rapidement. Il était déjà mixé, masterisé, il etait prêt déjà. C’est pas comme lui sa réponse qu’il a fait en deux trois jours, super mal mixé, inaudible. Moi tu sens que c’est un truc propre

[Wesh Morray] c’était un des [singles] selectionnés mais vu le contexte, je savais que ça allait faire un buzz et j’l'ai sorti. J’te le dis clairement. Maintenant, c’était pas pour lui, comme j’ai expliqué, au niveau des insultes etc.

Concernant La Fouine il dira…

Je pense qu’il a voulu faire le malin, et essayer de surfer sur la vague du buzz du clash (c.f Paname Boss) sauf que là, c’est un buzz empoisonné parce qu’il va falloir qu’il soit sûr de c’qu’il fait. Il a juste voulu surfer sur le truc : Quand tu vois qu’il est capable de faire des faux clashs avec Sniper (ndlr, voir 2 novembre)… Un faux clash, carrément, pour avoir du buzz, c’est pitoyable. Franchement, ça fait grave pitié. Là tu ne sais même plus qui croire, les mecs font tout et n’importe quoi

 29 novembre : Booba est invité dans l’émission Touche pas à mon poste sur D8. Questionné brièvement par Cyril Hanouna suite au passage d’un extrait du featuring de La Fouine et Patrick Bruel, en plus du fait qu’il n’aime pas tellement le morceau en question, il confiera aussi qu’il aurait déjà croisé La Fouine à Miami après le morceau « Paname Boss« … et que, je cite, les choses s’étaient passées plutôt « bien pour lui (=Booba) » sous-entend que La Fouine se serait dégonflé.

 30 novembre : Après avoir longtemps encaissé les vannes et les réponses de Booba au morceau « Paname Boss« , La Fouine sort du silence avec une vidéo d’une vingtaine de minutes dans laquelle il rétablit « la vérité » sur toute cette affaire. Il nommera auto-dérisoirement cette interview « SWAGG OU PAS? » en réponse à la publication moqueuse de Booba le 24 novembre. Pour être à égalité, il lui rendra la pareille en tentant de l’humilier, racontant ses mésaventures lors de son séjour à Bois d’Arcy. Il racontera également en détails ce qu’il se passa lorsque les deux se croisèrent à Miami. Une version loin de celle de Booba…

Ce qu’il faut retenir de la vidéo (et qui servira à comprendre la suite des évènements) :

  • On apprend, en exclusivité, que La Fouine et Booba habitent dans le même bâtiment à Miami. Le rappeur de Trappes tient à préciser que lui est propriétaire, tandis que Booba est locataire   
  • En prison, à Bois d’Arcy, Booba chantait à la fenêtre sur demande. Ce qui va dans le même sens que ce que disait Rohff  dans Wesh Zoulette « On t’a fait rapper au hebs, par la fenêtre, d’après les échos » (voir 11 sept.)
  • Booba médirait sur La Fouine depuis quelques années, ne l’appréciant pas réellement
  • On apprend que Booba aurait tenté de corrompre One Shot (beatmaker de Street Fabolous qui travaillait régulièrement avec les deux artistespeu de temps avant Autopsie 4 afin que celui-ci ne travaille plus avec La Fouine et ce sans succès. De ce fait le Duc de Boulogne décida de couper les ponts avec le beatmaker. (Retenez bien ceci pour la suite…)
  • Booba n’aurait pas apprécié que La Fouine collabore avec Sefyu et Soprano sur le morceau « Ça fait mal (Remix) » en 2009. Par ailleurs, lorsqu’ils se croisèrent aux États-Unis, il reprocha à Fouiny de « manger à tous les rateliers« 

Aussitôt Booba réagira en re-postant cette vidéo sur les réseaux sociaux avec une légende des plus intrigantes :

Regardez et souvenez-vous bien ce de cette interview

● 5 décembre : Lors d’un chat sur LeParisien.fr (voir ici) avec ses fans, Booba se voit poser deux questions concernant son récent clash avec son rival vitriot. Il répond qu’il est prêt à se battre contre Rohff sur un ring de boxe à la seule condition que le gagnant se voit récompensé d’une certaine somme d’argent. Il dément aussi les rumeurs selon lesquelles son récent beef avec Rohff serait un coup monté  :

▪ Beaucoup d’internautes se demandent si le clash entre [...] Rohff et toi ne serait pas monté pour alimenter le buzz autour de vous et de la sphère du rap francophone ? 

Booba : Non, quand il y a un clash, je fais jamais de coup monté.

▪ On parle de combat de boxe entre toi et Rohff, Vas-tu accepter ? (cf. cette vidéo)
Booba : J’accepterai volontiers, mais il faut qu’il y ait de l’argent à la clé. Je fais de la boxe Thaï comme lui… ca tombe bien.

À la suite de cela, l’équipe du Parisien l’interviewera en vidéo  sur son récent clash avec Rohff et sur le morceau « Paname Boss » de La Fouine . Booba répond :

Le clash bah déjà, c’était pas voulu, mais bon il y a des guerres, quand il faut les mener, il faut les mener. Je parle de Rohff et de La Fouine. À partir du moment ou tu cites mon nom dans les médias, à la radio ou la télé, je réponds.

=> Rohff… C’est quand même toi qui a tiré le premier  ?!
Comment il peut prétendre que j’ai tiré le premier ? Tout ça, ça part de son apparition à Skyrock où il m’a traité de zoulette. Ça part de là le truc! [...] [Mais] dans Wesh Morray je ne parle pas de lui. C’est un morceau enregistré bien avant donc ça parle pas de lui, mais ça parle de gens comme lui justement: il s’est mis dans la position des gens qui sont évoqués dans ce morceau. [...].

=> Et La Fouine alors… qu’est-ce qu’il se passe avec lui ?
La Fouine, à mon avis, tout le buzz que [le clash] a fait l’a un peu rendu jaloux apparemment. Donc je pense qu’il a voulu rentrer dans la ronde. Beh… il est le bienvenue 

=> Et pour la vidéo qu’il a faite… (ndlr, 30 novembre 2012)
Je ne l’ai pas regardée. De ce que l’on m’a rapporté, il y a beaucoup de mensonges [comme le fait qu'il m'ait] entendu chanter, freestyler en prison; qu’il n’écoute plus mes chansons alors qu’il chante « Paradis » sur scène. On s’était expliqués par rapport à son clash. Il a totalement nié, il m’a presque fait une déclaration d’amour. Il m’a dit que ça faisait longtemps qu’on se connaissait, qu’il appréciait ma musique, qu’il me respectait… Et là, on me rapporte ce qu’il dit dans la vidéo, il se fait passer pour moi en fait ! Comme si c’était lu qui avait tenu tête à notre échange. Il n’est pas dans ma catégorie ! Il veut jouer, et se faire passer pour quelqu’un qu’il n’est pas et ça ne marche pas avec moi ça. Ça m’amuse : il parle, il parle… je sors mon album, je suis disque d’or en une semaine. Il ne peut pas m’atteindre. Jamais. Pas lui !

Rohff c’est lui qui a cité mon nom à la radio. La Fouine c’est lui qui a fait une phase bizarre dans son morceau « Paname Boss », donc je ne fais que me défendre.

=> Donc tu es prêt à monter sur le ring avec Rohff ?
J’suis prêt à monter sur le ring avec n’importe qui, pourquoi j’irai pas ? Il n’y a que lui qui fait de la boxe thaï de toute façon. Il n’y a qu’avec lui que ce serait intéressant. La Fouine à la rigueur il peut mettre des talons et donner les pancartes entre chaque rounds et c’est tout.

J’aime pas ça mais, j’suis un sportif donc à partir du moment où je rentre dans un clash bah je prends ça comme un jeu et j’essaye de gagner. Mais je m’en passerais

Dans un second temps, le teaser vidéo de son interview écrite pour L’Équipe est diffusé. Dans cette interview, qui porte sur le sport, Booba revient sur le fait que Rohff n’apprécie pas de voir Karim Benzema, son ami, traîner avec lui (voir 3 Juillet et Aout 2012). Le Duc de Boulogne qualifie le comportement de son homologue comme étant un « comportement de gamin « 

Apparemment Rohff, ça lui plaît pas que Benzema soit aussi ami avec moi. Tu sais, c’est un peu un truc de gamin. C’est la cour de maternelle « Si tu lui parles, j’te parle plus ». C’est un truc enfantin. Je suis largement au dessus [de Rohff] ! C’est pas pour me la raconter, c’est les chiffres qui parlent

● 8 décembre : Rohff annonce via un statut Facebook qu’il refuse de se battre sur un ring contre Booba. Il explique ses raisons…

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● 8 décembre : Après que de nombreuses personnes aient jugé que Rohff se défilait dans son dernier statut Facebook, celui-ci réitère son propos

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Il continuera de vanner son adversaire sur Twitter

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● 9 décembre : Des rumeurs selon lesquelles Rohff aurait été passé à tabac la veille, fusent sur les réseaux sociaux. Plusieurs versions des faits sont répandues par les fans. La plus colportée d’entre elles suppose que Rohff se serait rendu là où avait lieu la fête d’anniversaire de Booba pour régler ses comptes avec celui-ci et aurait passé un sale quart d’heure. On parle aussi d’une bagarre Chez Régine (nigthclub parisien) durant laquelle Ikbal, le frère de Rohff, aurait fuit en voyant son frère se faire agresser

Booba postera sur son mur Facebook une courte vidéo qui ne fera qu’encourager les fans à répandre la rumeur. La vidéo est la suivante : Les gens la voit alors comme une manière de narguer Rohff

https://www.facebook.com/photo.php?v=569446373070507

Face à la trop grande propagation de ces rumeurs, un des membres du staff de Foolek Empire tente d’y mettre  un terme sur Twitter :

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Ikbal tweetera lui aussi de son côté ce qui s’est réellement passé : Il aurait frappé un individu, prétendant être membre du 92i, qui l’aurait provoqué

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Même chose sur Facebook :

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On apprendra au final (selon Melty) que Booba n’aurait pas changé le lieu de sa fête d’anniversaire pour esquiver Rohff mais à cause d’un problème au niveau de l’organisation

Bien que l’on ne sache pas vraiment ce qu’il s’est passé, la finalité reste la même le rappeur : Booba ne peut pas entrer dans la salle où aurait dû se passer son anniversaire. Ce qui a provoqué la colère des fans qui s’en sont pris aux organisateurs qui n’avaient pourtant rien fait. (source : Melty)

● 10 décembre : Rohff publie sur son mur une courte interview de son frère, Ikbal, filmé par la caméra de Buzzdefou, dans laquelle celui-ci fait taire les rumeurs de la veille avec comme légende : Les rumeurs s’inventent les pédales s’en vantent ! 

● 11 décembre : Booba publie sur les réseaux sociaux la vidéo d’un fan analysant l’interview de La Fouine du 30 novembre et tentant de démonter chacun de ses propos.

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● 12 décembre : Trace TV diffuse l’autre partie de l’interview de Booba. Sourire au lèvres, il lâche…

J’pense qu’il n’arrive pas à s’endormir sans penser à moi et que le fait de ne pas arriver à me détrôner… au bout d’un moment tu craques. Moi j’pense qu’il a craqué tout simplement. Il a essayé de sortir des trucs, ça fait longtemps qu’il [...] y’a beaucoup de monde avant lui. Il est largué! Je pense qu’il a craqué, il a été obligé de sortir mon nom. C’est un peu un souffle de haine qui est sorti. Peut-être malgré lui, ou peut-être même que c’était stratégique… Peu importe, pourvu que ça lui serve.

● 14 décembre : Booba est invité sur RadioSun, une radio lyonnaise. Il pique implicitement Rohff en l’accusant d’avoir repris une rime de Drake dans « The Motto« . Le rappeur de Boulogne dit : (ITW dispo ici, voir dès 12min45)

« YMCA/YMCB » y’a quelqu’un qui a vulgairement repris [cette phase]

● 15 décembre : Booba publie nouvellement une vidéo pour discréditer La Fouine et les propos qu’il tint dans son interview. Le tout accompagné d’une légende tirée du morceau « Maître Yoda« 

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On y voit le rappeur ainsi que toute la Banlieue Sale chanter et danser sur le morceau « Jour de Paye » de Booba. Ce qui paraît contradictoire à ce que La Fouine disait le 30 novembre dans sa vidéo :

Ses clips, je ne les ai jamais vu. Ses albums ? Depuis 0.9 j’ai pas écouté un album de lui

Booba en rajoutera une couche sur ce passage de la vidéo en postant une photo de La Fouine habillé en Ünkut. Celle-ci date de l’époque où les deux rappeurs étaient en plutôt bons termes.

photo_lafouine

● Fin Décembre : En se faisant passer pour des officiers de police, des internautes anonymes sont parvenus (via le site Violvocal.com) à soutirer au commissariat des informations confidentielles concernant des rappeurs —dont Rohff, La Fouine et Booba— issues de leur fichier STIC.

  • Pour Booba, on parle de « Tentative de meurtre« 
  • Rohff d’une « atteinte volontaire à la vie » qui fut dans un premier temps considérée par la plupart comme étant une tentative de suicide (mais qui n’en est pas une)
  • La Fouine : Agression sexuelle sur mineure en 1997; Atteinte sexuelle

2013

● Début Janvier : Parution du magazine R.A.P R&B n°158 dans lequel Rohff accorde une interview. Il y parlera de son dernier morceau « K-Sos Musik », de son retour, de la Mafia K’1fry et, cela va de soit, de son clash avec Booba (de « Wesh Zoulette » jusqu’au combat de boxe). Il s’expliquera notamment sur certaines piques et en profitera pour en lâcher d’autres

R.A.P & R&B : « L’Africain le plus arrogant et sincère… » K-Sos Musik s’ouvre sur ça. C’est la rage ou l’arrogance qui t’a fait parler de Booba ces derniers temps ?

Rohff : C’est la raison. Quand on te compare à quelqu’un qui est complètement différent, qui ne rappe que pour ses beaux yeux et que, tout ce qu’il raconte, ne tourne qu’autour de lui, de sa perversité et de sa cupidité, tu te sens un peu rabaissé qu’on te compare à ça. Moi, je ne suis pas d’accord. C’est mon point de vue à moi. Il y a des milliards de personnes dans le monde à qui on pourrait m’affilier plutôt qu’à Booba

R.A.P & R&B : En même temps plein de trucs vous réunissent, vous êtes 2 piliers du rap, la boxe, Miami…

Rohff : (il coupe, Ndlr) J’étais à Miami avant. Quand t’es à Miami, tu n’es qu’un des 40 000 clandestins français qui n’ont pas la carte Green. C’est une station balnéaire. Il ne faut pas s’accaparer Miami. Regarde, bizarrement, j’ai été au Brésil, j’ai ramené Zé Pequeño dans mon clip (Le son qui tue, Ndlr), il est allé au Brésil un après, il a ramené Zé Pequeño dans son clip (Au bout des rêves, Ndlr). J’ai tourné à Miami (Pimp my Life, Ndlr), il a tourné à Miami après. Je peux t’en sortir plein encore. J’ai l’impression qu’il me suit. Je suis retourné au Brésil avec Sultan, il y est retourné après pour son dernier clip (Tombé pour elle, Ndlr). Dans le clip avec Sultan, on fait jouer des petits au foot, lui fait jouer des petits au foot. C’est gamin, c’est enfantin, mais c’est comme ça

R.A.P & R&B : On peut reconnaître qu’il a accompli des choses ? Un concert à Bercy notamment…

Rohff : Tu fais des concerts à Bercy, on sait très bien. J’ai des mecs que je connais comme ça qui se sont retrouvés avec 15 invitations dans les mains, ils savaient pas quoi en faire. Des 400 invits par-ci, de 800 par-là, en même temps tu fais gagner des invits avec des T-shirts que tu livres sur Internet. Arrête. Si tu fais un 16 000 places et que t’en a donné 1 000, je te respecte. Si t’en donnes 10 000, autant faire un Zénith (rires). Pour moi, il vaut quelque chose musicalement, mais je trouve qu’il se surestime trop et ça suit pas derrière. Il est trop perché, il se croît sur un petit nuage alors que les ventes elles ne suivent pas spécialement. Quand j’ai appris qu’il avait vendu 100 355 disques je me suis dit : putain, il s’est enflammé toute l’année comme s’il avait vendu 500 000 alors que des Sexion d’Assaut, des Soprano, ils l’ont largement dépassé. Je trouve qu’il en fait beaucoup pour ce qu’il est.

R.A.P & R&B : En parlant de Wesh Zoulette, tu y égratignes des rappeurs extérieures à votre histoire…

Rohff : C’est pas vraiment voulu, j’ai pas voulu leur faire de mal, absolument pas. C’est des vérités, d’une manière ou d’une autre, ils ont tous approuvé (Il sort so portable et nous montre un sms récent, de soutien, d’un ds artistes cités dans le morceau, ndlr). Les retours que j’ai eus, ils ont dit : « Oui, c’est vrai. Qu’est ce que tu veux qu’on dise, c’est vrai. » L’intention n’était pas méchante. Au contraire, c’était peut-être astucieux mais ça a le mérité d’être franc. Personne n’a dit: « Il a menti »

R.A.P & R&B : On dit qu’après coup, t’as appelé un rappeur, Seth Gueko pour en parler ?

Rohff : J’ai pas appelé moi. C’est les gens qui ont cherché à m’avoir au téléphone. C’était son manager, que je connais et qui voulait connaître mon intention. Je lui ai  dit. Lui, je l’ai eu au téléphone après, je lui ai dit que je ne voulais pas l’attaquer. C’est vrai, c’est pas un gitan, c’est tout. Je lui ai posé la question, t’es un gitan, il m’a dit « Non. » Alors c’est bon. Au final, il n’y avait pas de problème

R.A.P & R&B : Sinon la référence aux APL, c’est clairement destin à Booba (et son morceau Salades tomates oignons) ?

Rohff : Je me demande, il est qui ce mec-là pour dire : « Fuck les APL. » C’est facile de dire « fuck les APL » quand t’as grandi avec une cuillère dorée dans la bouche. Parce que lui, il a pas connu les lits superposés, les cités HLM pour payer le loyer. Mais lui, il s’en moque. Pour les mères au foyer, les familles nombreuses, les APL sont super importantes. Ce mec-là, quand il dit ça, c’est qu’il n’a pas eu à faire de demande d’aide pour le logement, donc je me dis qu’il a pas d’estime pour les gens dans la précarité. Moi, venant de là, je ne peux pas apprécier. Nous on était 4 dans la chambre. Même si c’est pour dire qu’aujourd’hui il s’en est sorti, tu ne craches pas sur le malheur des gens parce q u’il y en a encore qui sont dans la misère, tu respectes ça. Ça, c’est le respect, les valeurs et les principes de chez nous. C’est aussi pour ça que je me sens rabaissé qu’on me compare à ce mec-là

R.A.P & R&B : Pour finir, Julien Lorcy, ancien champion de boxe a proposé d’organiser un  combat de Thaï entre toi et Booba en Suisse. Booba a laissé entendre qu’il était partant. Toi, sur Facebook, t’as refusé. Pourquoi ?

Rohff : Booba, pour l’argent, il se prostituerait. Moi, je ne suis pas en chien donc j’ai pas besoin d’argent. Pour  casser la gueule à un mec, chez nous, c’est gratuit. Monter sur le ring, faire un combat, pour moi ça devient du sport. Ça devient bon esprit, il faut respecter les règles et moi, il n’y pas de règles, pas d’arbitres, pas cordes, pas de ring. Moi c’est oeil pour oeil, dent pour dent, c’est la rue. Tout ça c’est du cinéma et accepter ces histoires, c’est transformer l’embrouille en pacotille. Pour moi, l’embrouille n’est pas de cette nature -là donc, je ne vais pas rentrer dans ce cinéma. Je préfère que ça se règle dans la rue, comme j’ai toujours fait depuis tout petit. J’ai pas besoin d’opportunistes qui viennent se mêler de mes histoires. T’imagines si à chaque fois que t’as une histoire avec quelqu’un, il y a un mec qui vient t’organiser un match… Faut pas se foutre de ma gueule. J’ai pas le temps dem ‘afficher avec vos conneries de Casimir. En ce moment, c’est le Bébette show. Tu vois l’autre qui est en train de fanfaronner devant les caméras pour faire genre il est intéressant. Ça me fait plus rigoler qu’autre chose, mais je garde le silence, tranquille. Comme un grand garçon, j’ai toujours réglé mes histoires. J’ai besoin de personne. Comme j’ai dit la boxe,  c’est un art. Tu respectes l’adversaire, tu respectes l’art et moi j’ai aucun respect pour lui, c’est même pas un adversaire. Je vois pas pourquoi on parle de match. Moi, je vais à la boxe pour m’entraîner, pour me changer les idées, pas pour penser à la gueule à Booba. C’est un détail pour moi. J’ai eu de histoires avec des mecs 100 fois pire que lui, cette histoire-là, c’est du pipi de chat. C’est de la rigolade. Un jour on va se croiser. Il a besoin d’argent, moi je l’éclate pour pas une thune. Je suis pas à l’américaine. Je suis à la street. Moi, je suis un voyou, lui il se comporte comme un zoulou. Il a l’air de ne pas  savoir qui on est mais il va le savoir

● 3 janvier : MCE tv est allé à la rencontre des auditeurs de rap français pour un micro-trottoir afin de savoir qui était, selon eux, le meilleur rappeur français. Bien que divers noms furent cités (Kaaris, Mister You, Rohff etc.), celui qui revint le plus fut celui de Booba.

● 5 janvier : L’élection de Booba au rang de meilleur rappeur français selon MCE tv (voir 3 Janvier) ne fut, bien entendu, pas de l’avis de Rohff. L’occasion pour lui de re-poster plutôt sur les réseaux sociaux le micro-trottoir orienté à son avantage qu’avait organisé Buzzdefou (voir le 22 septembre 2012) :

● 7 janvier : Buzzdefou.com, publie un article pour révéler  »la vérité » sur les casiers judiciaires de Booba et Rohff (en réponse au dévoilement des fichiers STIC de ces deux derniers fin décembre 2012):

  • Booba n’aurait jamais commis de tentative de meurtre
  • Rohff n’a jamais tenté de se suicider

Rohff postera l’article sur son Twitter :

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● 9 janvier : Buzzdefou.com publie un article (sans source, sans preuve) dans lequel il affirme que La Fouine aurait « mis à l’amende » Booba au pied de leur building à Miami, cherchant même à en venir aux mains. Le rappeur de Boulogne aurait refusé, prétextant ne pas avoir sa green card et donc ne pas vouloir se faire interpeller par les forces l’ordre étant à ce moment clandestin.

L’article parle aussi de Rohff et de l’anniversaire de Booba. Buzzdefou fait parti de ceux qui pensent que Booba aurait fuit son adversaire vitriot le 9 décembre

Histoire vrai!!! Booba est reparti direct à Miami au lendemain de son anniversaire sur le vol de 10h30 car ROHFF le cherchait la veille. Il aurait dit à une meuf  » – ça devient trop chaud »…….. bientôt les textos arrivent sur le net.

L’article en question : http://www.buzzdefou.com/la-fouine-vient-dattraper-booba-a-miami–n309.html

● 11 janvier : À l’occasion de la 7 500 000ème vue, Rohff reposte sur Facebook la vidéo de « Wesh Zoulette » avec un message assez provocateur destiné à son grand ami Booba

Note : Rohff fait référence à la vidéo d’un showcase de Booba en Thaïlande, durant lequel un petit plaisantin s’est amusé à crier « ZOULETTE » au lieu de « MORRAY » pendant la prestation sur le morceau Wesh Morray. Cliquez ici pour voir la vidéo

thailance

● 13 janvier : La Fouine annonce le clip de « Il se passe quelque chose » featuring Youssoupha pour le 21 Janvier.

ilsepasse

● 16 janvier : À la surprise générale, Booba annonce également un morceau inédit post-Futur, « A.C. Milan » pour le 21 Janvier (même jour que La Fouine)

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● 21 janvier : À la surprise générale « A.C. Milan » s’avère en réalité être un clash à l’égard des frères M’Kouboi Ikbal et Rohff ainsi que La Fouine. Booba le balance volontairement à la même heure que La Fouine (18h) pour lui étouffer ses vues Youtube

Il faut surtout retenir de ce clash que, à l’aide du fichier STIC de La Fouine (voir fin décembre 2012) contenant une « agression sexuelle sur mineure », Booba lance une réputation de pédophile à La Fouine.

À peine quelques heures après, les concernés réagissent sur les réseaux sociaux :

TLF répond puis annonce la sortie de « Barça » pour le mercredi suivant. On suppose qu’il s’agira d’une réponse à Booba…

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De son côté, La Fouine tout aussi répondra violemment à Booba annonçant la sortie d’une réponse le vendredi suivant

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● 22 janvier : Rohff ne souhaite pas plus s’exprimer tout de suite sur le morceau de Booba (à cause, on suppose, du décès de la mère de son entraîneur de boxe thaï à qui il adressait, la veille, un message de paix sur Facebook). Il laisse entendre qu’il pourrait, néanmoins, remixer A.C. Milan sous peu

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Réaction de Booba à l’annonce de réponse de La Fouine, TLF et Rohff : Sur Instagram, le rappeur publie un photomontage se moquant de La Fouine et l’insultant de pédophile comme il l’avait fait dans A.C. Milan (voir 21 Janvier 2013)

reponse ses chiens sans réponse

Rohff est interviewé sur RadioSun (qui avait aussi interviewé Booba le 14 décembre 2012). Lorsqu’on lui dit le mot « Morray » le rappeur exprime ce que cela lui évoque… (écouter à partir de 32:35). On apprend aussi qu’à l’époque de Lunatic, Booba et son compère, Ali, souhaitaient rejoindre la Mafia K’1fry

● 23 janvier : Après la commercialisation de A.C. Milan, le single arrive 1er du Top Itunes

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TLF dévoile Barça, qui n’est en réalité pas un clash, mais un simple morceau. Ikbal et Alain 2 L’Ombre ajoutent tout de même quelques piques au début et à la fin du son.

Rohff annonce officiellement qu’il « détruira » Booba devant tous ses fanatiques avec sa réponse

23 janvier rohff reac

● 25 janvier : Rohff accuse Booba de trafiquer ses vues

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La Fouine balance son clash contre Booba, Autopsie 5L’instrumentale est de One Shot (de Street Fabolous) ce qui prouve que ce qu’il disait dans son interview vérité (du 30 novembre 2012) concernant la tentative de corruption de Booba échouée a de grandes chances d’être vrai.

Le rappeur de Trappes nie avoir violé qui que ce soit. Dans l’outro du morceau, il nous raconte comment s’est déroulée sa dernière rencontre avec Booba. On constate alors que Buzzdefou tenait la même version (non officielle) dans son article (du 9 janv.) et de la supposée altercation La Fouine/Booba.

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Booba répond à La Fouine en postant une photo de sa Green Card… avant de la supprimer quelques heures après

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Booba-Green-Card

Chacun se moque de l’autre à sa manière : ils posteront tous deux le Twitter du compte parodique de leur adversaire

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● 26 janvier : La Fouine offre gratuitement le titre Autopsie 5

gratuit

Rohff partage le clash de La Fouine sur les réseaux sociaux

Note : L’affaire du Regine’s le concerne directement : voir 9 décembre 2012

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● 27 janvier : Rohff demande à ses fans quel titre donner à son clash contre Booba

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● 28 janvier : Premier jour de Planète Rap pour La Fouine. Il profite de l’émission pour expliquer quelles étaient et quelles sont ses intentions. Entre deux trois moqueries et piques, le MC à la barbichette annonce qu’il est prêt à en venir aux mains parce que Booba est allé, selon lui, trop loin en l’accusant de pédophilie. « Le clash ne va pas s’arrêter là« . Il explique aussi que les piques que Booba pensait pour lui dans « Paname Boss » étaient en réalité destinées à Tunisiano et faisaient parti de la supercherie organisée autour du morceau (cf. 2 novembre 2012)

Booba confirme son animosité avec Street Fab (à l’origine de l’instru de Autopsie 5) en publiant un morceau de Gandhi dans lequel celui-ci piquait le groupe de beatmakers:

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● 30 janvier : Booba poste « Pédophile« , une vidéo parodique de  »Du Ferme » de La Fouine.

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Il annonce également, pour le 3 février, « T.L.T » (= Tous Les Tuer), que l’on suppose être une réponse à La Fouine

TLT

● 31 janvier : La Fouine annonce sur Skyrock qu’il sortira un morceau Dimanche 3 Février, intitulé…. T.L.T (Tout comme Booba l’annonçait la veille)

La Fouine annonce qu’il sortira un titre « TLT… par skyrock

● 1 février : Sûr de lui, Rohff désigne déjà sa réponse à Booba comme étant un classique. Il décide donc de l’ajouter dans l’album PDRG et de ne pas répondre sur la même instru que A.C Milan

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 Sortie du clip « Maître Yoda » de Booba

● 2 février : Booba publie un montage photo cette fois-ci déstiné à Rohff et à son album PDRG…

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Rohff rentre alors dans le jeu et publie un montage se moquant de la qualité textuelle des sons de Booba et notamment de Maître Yoda dont le clip est sorti la veille

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Brandon B.

Weekly Roundup – Les morceaux expliqués du 1er au 7 Février

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Voici les lyrics postées par la communauté Rapgenius France entre le 1er et le 7 Février, elles peuvent ne pas être encore expliquées :

Niro – Maghreb (Hymne Officiel CAN 2013 Maroc)

La Fouine – Donne-moi

Abdallah – Bref

Booba – Maître Yoda

Ladea (feat. N’or & N’zano) – J’irai chanter

Booba – Numéro 10

Disiz – John Doe 39

L’animalerie – N°18012013

La Fouine feat. Youssoupha – Il se passe quelque chose

Booba – T.L.T.

La Fouine – T.L.T.

Fayçal – 28° Parallèle

Fayçal – Carnet du sous-sol

Cardet feat. Le Figaro – Agression de La Fouine : «C’est un coup monté»

Youssoupha feat. Ayna – On se connaît

La Fouine – J’avais pas les mots

La Fouine – À bout de bras

La Fouine – Ma meilleure

La Fouine – À l’époque

La Fouine – Redbull & Vodka

La Fouine – Paname Boss

La Fouine – Interlude Fatima

La Fouine – Fatima

La Fouine – Interlude – Banlieue Sale Mafia

La Fouine – Essaie encore

La Fouine – Quand je partirai

La Fouine – Karl

La Fouine – Demain on verra

La Fouine – J’espère

La Fouine – On s’en bat les couilles

La Fouine – Ray Charles

La Fouine – 7 ans déjà

Gaël Faye – A-France

Gaël Faye – Je Pars

Gaël Faye – Ma femme

Gaël Faye – Slowoperation

Gaël Faye – QWERTY

Gaël Faye – Blend

Gaël Faye – Charivari

Gaël Faye – Fils Du Hip Hop

Gaël Faye – Isimbi

Gaël Faye – Métis

Gaël Faye – Président

Gaël Faye – Petit pays

Gaël Faye – Bouge à Buja

Gaël Faye – Pili pili sur un croissant au beurre

Gaël Faye – L’ennui des après-midi sans fin

5 Majeur – Les dés sont jetés

Greg Frite – Les gros mots de Greg Frite – n°18 (Déter)

Eminem – Crack a Bottle (Traduction)

Orelsan – Logo dans le ciel

Youssoupha – Youssoupha est mort

Pand’or – Le Cactus

Despo Rutti – Douleur De Croissance

Lunatic – Introduction

Dicidens – De larmes et de sang

Kendrick Lamar – Sing About Me, I’m Dying of Thirst (Traduction)

Top 10 des morceaux français les plus visités sur Rap Genius :

1- La Fouine – Autopsie 5 (30 525)

2- Booba – T.L.T (22 455)

3- Booba – A.C. Milan (17 323)

4- La Fouine – T.L.T (12 286)

5- Booba - Maître Yoda (10 016)

6- La Fouine –  Paname Boss (5 475)

7- Rohff – Wesh Zoulette (5 266)

8- Kaaris – Zoo (5 056)

9- Booba – Kalash (4 941)

10- Youssoupha – On se connait (4 064)


Chronique épicée d’un album à émotion croissante.

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covergaelalbumPili Pili sur un croissant au beurre, c’est l’image transculturelle de choc par excellence : celle d’un exil forcé, tragique, dont il naît pourtant un délicieux mélange. Cet artiste-cocktail qui fait tourner la tête des heureux auditeurs qui le découvrent depuis ce lundi 4 février, c’est Gaël Faye, artiste-interprète-compositeur, 30 ans et tout son talent.

On avait déjà eu un avant-goût très prometteur un semestre plus tôt, quand la moitié du groupe Milk, Coffee & Sugar nous avait servi son EP 5-titres ; mais il s’agissait là de confirmer, de s’adapter au format supérieur, de s’imposer avec un vrai projet solo, un vrai album à lui seul.

Et pour savoir ce qu’il en est, arrêtons de bavarder, et appuyons sur play… Mais avant de vous laisser emporter, sachez que dans cet article, chaque ligne soulignée de bleu vous mènera – son et image – vers les vers expliqués de l’artiste franco-rwandais.

Pour planter le décor, on commence le voyage par une analepse musicale qui nous renvoie 10 ans en arrière, à la genèse du projet. A-France, un titre qui se projette sur un mur comme un film en accéléré, une course folle « de l’exil à l’asile », où les détails nous échappent, mais où les sentiments nous traversent. Une course qui se ralentit soudainement avant chaque refrain, comme pour faire le bilan :

Et je me rend compte qu’on est trop con,

Qu’on gâche nos vies et que l’Europe devient notre cocon

Puis, nostalgique de son pays, de ce temps perdu coincé dans le mécanisme européen, frustré de cette vie qu’il n’a pas choisi, il décide de prendre son destin en main, et de partir. Partir vers une nouvelle vie professionnelle outre-manche, cette vie que dans le morceau QWERTY, il narre à la 3ème personne, comme pour se détacher de cette expérience en demi-teinte ;  ou partir tout court, sur le deuxième morceau de l’album ; partir pour revenir aux sources pourquoi pas, mais aussi pour découvrir d’autres horizons.

Un départ fortuit donc car, au troisième morceau, il semble avoir trouvé dans ce « deuxième exil » un alter ego à la passion et au caractère aussi forts que la mélodie qui accompagne le morceau qui lui est dédié : Ma femme. Puis, comme pour rester dans l’oxymore tonique et musical, il passe de ce tendre amour sur beat lourd à une révolte qui flotte sur quelques notes de piano pour Slowoperation ; une révolte que l’on entend que mieux car parfois, « qui crie se décrie ».

Sur Blend, il nous démontre qu’il a aussi des qualité technico-rapologiques à faire valoir, avec son « flow qui copie les tam-tam ». Le MC sud-africain Tumi, dont Gaël a pu faire les premières parties par le passé, vient renforcer cette ode à l’allitération : une énumération éparse faisant état des joies et des peines de la société actuelle.

408229_331089526923999_536094498_nÀ peine est-on remis de la cadence du morceau précédent, que celle-ci reprend de plus belle sur Charivari ; un charivari pourtant bien musical et ambiancé ; un charivari qui, plutôt que de nous évoquer son sens premier, rappelle celui du journal satirique du 19ème siècle, tant il dépeint la face du monde avec audace. Il nous y explique d’ailleurs combien cette facette revendicatrice du rap lui est chère, mais avec toujours un profond respect du message d’Afrika Bambaataa.

Sur fils du Hip-hop, il en profite pour faire quelques rappels d’Histoire du Rap, et de l’arrivée de celui-ci en France, des rappels qu’il adresse plus particulièrement à ceux qui décrient le rap sans le connaître, ainsi qu’à ceux qui le bafouent, et servent de pantin aux détracteurs précités. Il n’oubliera pas non plus, plus loin dans l’album, de revendiquer sa colère à propos de ces « présidents élus à 99% » qui s’enrichissent à mesure que le pays s’endette, et que l’occident, « sponsorisé par sa rente d’hydrocarbures et de métal », cautionne sans pudeur éthique ; tout cela sur Président, le morceau engagé par excellence, sublimé par le timbre unique de Bonga, grande figure de la musique africaine.

Puis, en passant au morceau Isimbi, on retourne à un registre très intimiste, où il chante la « La plus belle perle du monde » ; « la chair de sa chair, le sang de son sang  » ; « le noyau de son fruit de vie » ; en nous rappelant que s’il est si beau d’être père d’un enfant, c’est aussi « Parce qu’il fallait être deux pour faire trois ».

Métis et Pili Pili sur un croissant au beurre sont de sensibles ballades qui résonnent comme un dialogue où le mélange culturel fait écho à l’amour, ou comme l’histoire d’« un croissant beurré et d’un piment swahili » qui laissèrent sur la table les délicieuses mais fragiles miettes d’un « humain morcelé », à l’« identité de porcelaine ».

« Alors, petit pays, loin de la guerre on s’envole quand ? ». C’est par cette personnification que, dans Petit Pays, il s’adresse à sa terre bien aimée, sa terre martyre, pour laquelle son amour, lui, n’a pas péri.

Et si vous avez apprécié la poésie que le Burundi inspira à Gaël Faye, vous tomberez sous le charme des quartiers festifs de Bujumbura, dont Bouge à Buja rythme les images ; vous voudrez y danser, vous y enivrer et y philosopher en dégustant des brochettes.

Enfin, on comprend pourquoi R.A.P. est l’anagramme de « rhythm and POETRY » à l’écoute de L’ennui des après-midi sans fin qui est, à vrai dire, plus un slam qu’un rap :

Rayon de soleil en suspension, filaments de poussière dans l’air

Qui traversent le salon pour zébrer d’ombre et de lumière

Et ce n’est là qu’une infime bribe des paysages que l’artiste peint sur ce morceau, en trempant son pinceau dans toutes les palettes colorées de sa mémoire.

Maintenant, avant que les lumières ne s’allument de nouveau dans la salle, fermez les yeux, et finissons en douceur ce voyage entre ces différents horizons, ses différents horizons… Ça y est, le disque s’arrête, on sort dehors et on est à nouveau ébloui par la terne lumière du jour, après s’être trop longtemps plongé dans cet album aux couleurs et aux sonorités tellement variées qu’il va falloir plus d’une écoute pour toutes les digérer. Un album où Gaël montre qu’il aime le rap, oui, mais aussi la soul, le jazz, la colère du rock et les rythmiques africaines. La portée instrumentale de ce disque est immense, tellement immense qu’on se demande si c’est bien un disque de rap ou bien de musique du monde. Sur ce plan, il va clairement être difficile à détrôner en 2013.

L’album « Pili Pili sur un croissant au beurre » de Gaël Faye est disponible sur itunes, et chez tous les disquaires qui préfèrent mettre du lait dans leur « café nègre » que de l’eau dans leur vin. Retrouvez ici l’intégralité de ses paroles expliquées par la communauté RapGenius France, si toutefois le talent eut besoin d’être expliqué…


Weekly Roundup 3 – Les morceaux ajoutés/expliqués du 8 au 14 Février

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Voici les lyrics postées par la communauté Rap Genius France entre le 8 et le 14 Février, elles peuvent ne pas être encore expliquées :

Akhenaton - Sol Invictus

Booba – Avant de partir

El Matador - Mytho story

Greg Frite  - Les gros mots de Greg Frite – n°19 (Boug)

Hocus Pocus – Seconde formule

Kanye West - New God Flow (traduction)

Kash Leone – Ça peut plus durer (PSA)

IAM - Poussière II Galaxie

Lil Wayne - Bitches loves me (traduction)

Maitre Gims, Orelsan, Abou Tall, Dadju, l’1solent – Sharingan

M.A.S. - Rappelle-toi

Mino - Man on fire

Mysa - Ma communauté

Nakk – Surnakkurel 3 

Nakk – Négative attitude

Nakk – Anges en Air Max

Orelsan feat. Gringe - Saint-Valentin

Oxmo Puccino – Sacré samedi soir

Sadek – Mektoub

Scylla - J’réclame

Sinik – Je réalise

Tragik – Plus d’un tour dans mon panier

Tragik – Rien d’neuf

Vicelow - Avenue Martin Luther

VII – Requiem pour un massacre

Top 10 des morceaux français les plus visités sur Rap Genius :

1- Booba - T.L.T (14 093)

2- La Fouine - Autopsie 5 (10 930)

3- Booba - A.C. Milan (9 369)

4- La Fouine - T.L.T (8 479)

5- Youssoupha - On se connait (6 878)

6- La Fouine –  Paname Boss (5 534)

7- Maitre Gims - Sharingan (4 684)

8- Booba - Maître Yoda (4 546)

9- Booba - Kalash (4 348)

10- La Fouine – Redbull & Vodka (3 914)


Interview Sadek — «J’veux t’en*** ta mère sur le terrain mais avec l’esprit Coubertin, avec le sourire»

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Nous sommes partis à la rencontre de celui que l’on appelle Johnny Niuuum. À l’occasion de la sortie de son premier album – qui fait suite à sa mixtape La Légende de Johnny Niuuum – le MC aux dix milles punchlines dans la gorge nous retrace brièvement son parcours, nous parle de son mektoub, de ses projets ainsi que de sa vision du rap game. On a affaire à un Sadek très décontracté et qui semble plutôt satisfait de la sortie de son CD. Le MC de Neuilly-Plaisance nous détaillera un peu plus comme s’est déroulé la création du morceau « Pay Me » avec l’incontournable rappeur américain Meek Mill et nous expliquera comment s’est faite cette connexion outre-atlantique. Revenons au tout début, là où tout à commencé…

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Eminem dans 8Mile

Rap Genius France : Comment as-tu commencé à rapper ?

Sadek : Moi j’ai commencé à rapper par le biais des battles. Tout ça grâce à la sortie du film 8 Mile voire un peu avant. On faisait des clashs parce qu’on aimait beaucoup se vanner. Et vu qu’on aimait aussi le rap, on se vannait en faisant des rimes mais sans pour autant que ce soit du vrai rap parce qu’on avait rien à raconter. On était petits, on n’allait pas parler de « kalash » , de « Lambo » ou de nos problèmes. Nous, hamdoullah, on allait à l’école, on jouait au foot, on mangeait des grecs. On était bien. Je devais donc avoir environ 12 ans. J’étais au collège, en 6ème. Aujourd’hui j’ai 22 ans. Je me souviens qu’il y’avait même des meufs qui venaient me voir et qui me demandaient « Tu rappes ? ». Au début j’ai fait du son pour épater les collégiennes (rires)

RGF: On t’a surtout connu sur la toile grâce à tes freestyles sur Booska-P…

Sadek: Oui, c’était les premiers vrais trucs sur le net. Avant ça je faisais des open mic où il n’y avait jamais de caméra. On était qu’entre rappeurs. Souvent dans le 77, même dans le 91. Une fois, à Corbeil-Essonnes, quand j’avais 13 ans, je suis allé faire un concours de clash là-bas. Je suis arrivé en demi-finale puis je me suis fait sortir. Je n’avais pas le niveau. Je faisais plein de petits trucs comme ça. Des clashs au Batofar (ndlr, salle de concert) etc. De 13 à 16 ans, j’étais vraiment très actif dans les open mic. Tout ça s’est fini au Quai 54 qui a été un tournant pour ma carrière.

RGF: Dans Mektoub tu dis d’ailleurs, « Demande au Quai 54 il m’a fallu qu’une seule phase « 

Sadek : Je suis arrivé au Quai 54, Mokobé animait et, entre la demi-finale et la finale, il y avait un petit moment de flottement. Donc il a demandé si il y’avait des gens qui voulaient venir rapper, freestyler, danser etc. J’ai vu un mec qui commençait à descendre. Il a pris le micro et à commencer à rapper. Donc j’ai dit à mon pote qu’il fallait qu’on y aille nous aussi. On est partis voir le vigile et mon pote, très culotté, lui a dit « Wesh, laisse nous passer« . Le vigile a réagi en nous demandant ce qu’on voulait ici. Mon pote lui a dit que j’étais le petit cousin à Rim’K et qu’il fallait qu’il nous laisse passer. On a réussi à passer, je vais voir Mokobé je lui demande s’il peut me laisser rapper. Il accepte. Au début je pensais qu’il bluffait et qu’il n’allait pas tenir sa promesse parce qu’il y avait plein d’autres gens qui n’avaient pas notre âge. Mokobé est revenu, il a annoncé qu’il y avait un jeune rappeur qui voulait prendre le micro. Il m’a demandé mon blaze et moi j’ai répondu « Masta Flow ». Je ne savais pas qu’il existait déjà un Mista Flo (ndlr, qui est d’ailleurs affilié à la Mafia K’1fry de Mokobé). Les gens ont explosé de rire. J’ai pris le micro, j’ai commencé à rapper et tout d’un coup, il y a un renoi qui est venu en furie et qui a demandé à rapper lui aussi. Il voulait clasher. Moi j’étais fort en clash donc, ça ne m’a pas dérangé.

Je l’ai laissé commencer. Il a rappé environ 1 minute. Et, en une phase, je lui ai répondu un truc du genre: « Face à moi t’es déjà mort. Appelez-le « Le Zombie »/ Moi contre toi c’est le Brésil face à la Zambie » (rires). On était petits, c’était de l’impro. Les gens sont descendus et ont envahi le terrain. Le renoi il était perturbé, on lui a redonné le micro, il s’est énervé il n’arrivait plus à rapper. Je lui ai remis une couche et c’est parti de là : l’organisateur, qui était Hamadoun, m’a envoyé un message sur Myspace dans lequel il m’encourageait à continuer ce que je faisais. Et je me suis dit que, ce que ce mec avait réussi à faire avec le basket, il pourrait le faire avec le rap. Donc je lui ai proposé qu’on travaille ensemble mais il m’a dit que le rap ne l’intéressait strictement pas, qu’il avait beaucoup d’amis qui étaient dedans mais que ce n’était pas du tout son truc et qu’il ne saurait pas quoi m’apporter dedans étant donné que ce n’est pas sa culture, qu’il n’a jamais été musicien, chanteur etc. Donc, j’ai persisté, j’ai persévéré et au final il m’a proposé d’aller en studio et depuis ça on ne s’est jamais lâchés. Puis le temps a fait qu’il y a eu d’autres affinités qui se sont créées

RGF: Plus tard, tu feras donc deux freestyles sur Booska-P qui suffiront pour que tu sois signé en major. Ne trouves-tu pas ça un peu rapide ? As-tu eu le temps de gérer tout ceci ?

Sadek : Oui, je pense que c’est rapide, dans le sens où le freestyle Booska-Pétrification, que Fif (ndlr, webmaster de Booska-P) a fait en une seule prise, a suffit à ce que beaucoup de gens cherchent déjà à entrer en contact avec nous parce qu’ils avaient senti que ça rappait, que c’était concis. C’est vrai qu’à cette période là, il n’y avait pas encore toute cette nouvelle génération, entre guillemets, qui est apparente aujourd’hui dans le rap français. Et puis comme le rap vendait beaucoup (c’était l’avènement de Sexion d’Assaut, ils avaient explosé les scores), les maisons de disque s’y sont un peu plus intéressées. Donc elles se sont demandées pourquoi ne pas développer un nouvel artiste. J’ai bénéficié de ça.

RGF: Te vois-tu aller aussi loin que la Sexion ? Avec les NRJ Music Awards par exemple…

Sadek: Pourquoi pas ? Peut-être même plus loin. Tu sais, seul le Mektoub nous le dira

« Je suis là pour la compèt’ et je n’ai aucun souci à prendre des gens en référence comme Booba, La Fouine, Rohff ou Kery»

RGF: Quels sont tes objectifs aujourd’hui ?

Sadek: Être le numéro 1 du rap français. Tout simplement

RGF: Être « plus fort que Booba » ?

Sadek: Être plus fort que Booba, que Rohff, même plus fort que les petits frères qui sont en train de rapper dans leur cave et qui dans 2 ans viendront nous mettre des baffes. D’être plus fort que tout le monde. J’ai un instinct de domination. Je suis là pour la compèt’ et je n’ai aucun souci à prendre des gens en référence comme Booba, La Fouine, Rohff, Kery James ou n’importe qui. Je n’ai pas de souci à les désigner, ce sont des compétiteurs, des champions. Et un champion tu n’hésites pas à dire que tu veux prendre sa place. Quand Messi commence le foot, il veut prendre la place de Maldini, celle de Zidane, de Beckham, de Roberto Carlos. Pareil pour Kobe Bryant, il veut la place de Jordan, de Magic Johnson. Tu veux battre les records des autres

RGF: Tu as eu un accident quand tu étais jeune. Peux-tu nous raconter ce qu’il s’est passé ?

Sadek: On m’avait offert une paire de rollers quand j’étais petit et j’en faisais beaucoup dans ma cité. Un jour, ma daronne m’appelle manger, je lui dis que je viendrai plus tard. Je continue à faire du roller, je descends la pente en bas de chez moi et là, un mec de la cité m’a renversé. Il était à 60-70 km/h. Il m’a percuté, je me suis explosé le doigt dans une barrière. J’ai eu les deux bras cassés, les deux jambes cassées et une double fracture ouverte au tibia. Je n’ai pas pu bouger pendant plus d’1 an. Je restais chez moi immobilisé et faisais des cours par correspondance. Tout ça remonte à ma dernière année de CM2, je devais avoir 10-11 ans.

RGF: Tu dis que c’est de là que tu as commencé à écrire…

Je kiffais beaucoup les rédactions, les dissertations. J’étais petit, aussi, j’aimais bien écrire des trucs imaginaires. J’ai commencé à écrire mon quotidien, juste pour le plaisir. Ce n’était pas des rimes, ce n’était pas un journal intime non plus. Puis au collège j’ai commencé à rapper avec le film 8 Mile et les battles

RGF: Dans beaucoup de tes sons tu parles de mort, notamment dans Mektoub. Est-ce dû à cet accident ?

Sadek: Non je pense que je fais autant référence à la mort qu’à la vie. C’est comme quand un verre et à moitié vide ou à moitié plein. Toi c’est ce que tu as retenu, tu dois peut-être être suicidaire (rires). Mais après tout la mort relie tous les êtres humains : tu peux être noir, blanc, cancéreux, tu sais qu’un jour ou l’autre tu mourras, donc forcément j’y pense. Je vais te faire une confession : quand j’écris un morceau, je l’écris comme si j’allais mourir demain parce qu’il n’y a que les écrits et les faits qui restent. C’est la raison pour laquelle je m’empresse de faire des trucs. Je ne veux pas mourir en ayant des regrets. Si il y’a un au-delà, j’ai envie d’accomplir tout ce que j’avais à accomplir de mon vivant. C’est pour ça que la Mort est très présente dans mes textes mais ce n’est pas du tout tourné vers le négatif. Quand j’étais plus jeune, j’avais de bons amis qui sont vite partis. Un jour t’es avec eux, le lendemain tu pars en vacances et tu apprends qu’ils sont morts. T’as 17-18 ans et on te dit qu’ils ont cartonné à 170 km/h sur une bordure d’autoroute, qu’un autre s’est fait tirer dessus ou même qu’il s’est suicidé donc forcément tu prends conscience que ça peut arriver à tout le monde. Ça te fait réaliser plein de choses. C’est pour ça que je dis que « D’où je viens, fêter mon 30ème anniversaire serait un privilège » parce que je connais beaucoup de gens qui n’ont pas eu la chance de le fêter. Et même ceux qui l’ont fêté, c’est des zombies. Quand je dis « Très peu de réussite, beaucoup de tentatives » c’est parce que c’est vrai. Ce n’est pas comme si on n’essayait pas

La Légende de Johnny Niuuum, premier opus de Sadek

RGF: Qu’est-ce qui a changé dans ta vie grâce à ta carrière de rappeur ?

Sadek: J’ai eu mon Bac L. Après 18 ans j’ai complètement arrêté l’école. Déjà avant ça, j’étais plus dans la rue qu’à l’école parce que j’allais jamais en cours. J’étais confronté à la vie de rue telle qu’elle est. C’est à dire, la débrouille, essayer de s’en sortir, de monter des projets, des trucs qui tombent à l’eau. Tout ça fait parti de notre quotidien. J’ai enregistré la Légende de Johnny Niuuum entre cette vie là et la vie de maison de disques qui était en train de se créer. Aujoud’hui, tu viens me voir, je suis à la maison de disque. J’ai plus autant d’urgences qu’avant, j’ai plus besoin de vivre dans cette vie là

RGF: Que t’apporte le fait d’être en maison de disques et en quoi cela te restreint-il ?

Sadek: Pour l’instant, dans les restrictions, je n’en ai vu aucune parce que j’ai la chance qu’avec ma maison de disques on ait une bonne communication. Ils respectent beaucoup mon travail. Ils m’ont signé pour un univers bien précis donc ils ne sont pas là pour me dénaturer. Il faut savoir que toutes les idées de single viennent complètement de moi, de mon équipe initiale, c’est-à-dire Hamadoun et moi, et eux nous permettent ensuite de faire les choses en grand de par leurs moyens, leur visibilité, leur communication et leur réseau déjà établi. C’est un réseau que tu n’as pas forcément quand t’es dans la rue, en indépendant. Donc c’est une force de frappe supplémentaire… C’est comme… un Mégazord. Chacun est un petit zord, et le tout forme un Mégazord (rires).

RGF: Donc tu n’as aucune pression quant au nombre de morceaux, d’albums que tu dois faire ?

Sadek: Non, je n’ai pas cette pression là

RGF: La Légende de Johnny Niuuum est sorti le 11 Mars. Les Frontières du Réel sort aussi le 11 Mars. As-tu prévu de faire un(e) album/mixtape tous les ans ?

Sadek: Non, ça peut peut-être s’accélérer. Mais je ne suis pas dans cet esprit de débit, tous les 2 ans, tous les ans etc. Quand je veux que ça sorte, ça sort! Si ça se trouve, 2 mois après l’album je pourrais sortir un projet. Qui sait ?

RGF: Tu écris plutôt rapidement. Pour tes freestyles, lorsque tu es invité dans des Planète Rap par exemple, tu dis souvent sur les réseaux sociaux, quelques jours à l’avance, que tu commences à écrire. En combien de temps as-tu écris tout l’album ?

Sadek: En 4 mois. De Septembre à Décembre, mais je l’ai fait vraiment tranquillement. Il y a des artistes qui vont, par exemple, faire 70 morceaux et en sélectionner 15. Ce n’est pas mon cas. Moi, ce que je fais c’est que je prends mes 15 morceaux et je vais te faire 36 000 couplets pour ces morceaux. Par exemple, l’instru de « Mektoub« , ce devait être un autre morceau puis je l’ai finalement ressenti différemment. « C’est pas grave » aussi, j’ai écrit plein de textes avant de vouloir faire ça.

« Je n’ai pas envie de faire quelque chose qui a déjà été fait par quelqu’un d’autre»

RGF: Tu devais initialement appeler ton album, Le Mur Du Son. Pourquoi as-tu changé d’avis ?

Sadek: Je ne vais pas te mentir : je suis quelqu’un de très conscient du monde dans lequel on vit. Les gens sont assez stupides et moqueurs et j’avais complètement oublié que Willy Denzey avait fait un album qui s’appelle « Le Mur Du Son« . Donc je ne pouvais pas l’appeler de la même façon. Et puis, je n’ai pas envie de faire quelque chose qui a déjà été fait par quelqu’un d’autre. Quand on m’a rappelé qu’il l’avait déjà appelé comme ça, j’ai tout simplement laissé tomber.

RGF: Tarzan, What’s love sont assez « single ». On n’a pas été habitués à ça de ta part. D’où t’est venu cette envie de faire du single ?

Sadek: Ce n’est pas une envie de faire du single. C’est en moi depuis le début sauf que sur le précédent opus je n’avais aucune raison de faire ce genre de morceau étant donné que personne ne me connaissait. Là je te montrais juste que je sais rapper. La Légende de Johny Niuuum était simplement une carte de visite pour les maisons de disques, les rappeurs et le public histoire qu’ils sachent qu’un album arrive. Du coup j’ai été piégé par ça puisque la plupart des gens me voient dans un univers dans lequel je ne peux pas faire de single. Et puis même quand j’en fais, je le fais à mon image. « C’est pas grave » c’est une histoire drôle mais c’est une histoire drôle de tèss. Je raconte une journée qui peut arriver à n’importe lequel d’entre nous : Tu te réveilles, ta daronne te casse les couilles, ta meuf te casse les couilles. Tout t’énerve, mais tu ne veux juste pas qu’on croque dans ton grec. C’est le seul truc qui te reste. Ne touchez pas à ça. Tu sais, à la Florent Pagny : « Laissez-moi ma liberté de penser » frère. Laisse-moi mon samouraï, mon double cheese parce que wAllah on m’a tout pris aujourd’hui (rires). Et donc tant que ça nous fait rire moi ça me va. Je partage juste une autre facette de moi qui a toujours été présente mais que je trouvais tout simplement ridicule de mettre en avant sur une mixtape. À l’époque, je ne pense pas que ça aurait eu de l’impact. Je pense aussi que le public avait juste besoin de savoir que je rappais, et maintenant qu’il le sait, il doit aussi savoir que j’ai des choses à dire

RGF: L’instru de « What’s Love » est un peu dubstep. Ça rappelle « Introck » qui est plutôt rock. Tu à l’air d’aimer toucher un peu à toutes les musiques : quel serait le plus gros kiff que tu puisses te faire ?

Sadek: Mon plus gros kiff serait un morceau electro. Un morceau qui te donne envie de t’exploser dans un mur à 300km/h. Un morceau que tu appellerais « Rafale« ; un son de malade mental avec Kavinsky ou Swedish House Mafia.

RGF: Et quel genre de rap ferais-tu dessus ?

Sadek: Un rap super caillera! D’la punchline de fou. De toute façon, cet album est très introspectif, très tourné vers du rap comme les grands le faisaient, avec des morceaux qui veulent dire des choses mais… pour le Planète Rap je vais te faire un freestyle… Je vais te mettre 50 milles fois plus de punchlines que dans la Légende. Ça fait 1 mois que j’ai commencé. Je suis encore en train de l’écrire  (ndlr, il nous montre ses mémos sur Iphone). Je prévois vraiment de faire un bon freestyle parce que je ne veux pas que les gens croient que je fais des morceaux ou je fais exprès de mettre en retrait de la punchline pour qu’on s’intéresse plus au texte et à ce que j’ai à dire. Comme le fait par exemple Kery James sur ses morceaux. Il y a beaucoup plus d’interprétation que de punchline. C’est le morceau en lui même qui est une punchline. C’est ce que j’essaie de faire

RGF: Soit, tu fais toi aussi partief des gens qui n’écrivent plus sur feuille. Comment te vient l’inspiration. Tu t’assois et tu écris ou bien tu notes tes idées dès qu’elles te viennent ? Et surtout, fais-tu parti de ceux qui écrivent sans l’instru ?

Sadek: Ah en ce moment l’inspiration ça vient, ça vient. C’est incroyable! Pour ce qui est de l’écriture, j’écoute d’abord l’instru avant de faire mon couplet dessus. L’instru est le décor, et le couplet, l’acteur.

RGF: On a vu ton interview avec Tonton Marcel. Bientôt un morceau pour le beefer (rires) ?

Sadek: Non, non jamais de la vie (rires). Si ça aurait pu ne pas se régler devant une caméra ça aurait été fait avec plaisir mais il est venu directement avec sa caméra. Aucun clash avec personne pour ma part. Moi je suis plutôt dans l’unité et dans le linge sale en famille. Je ne suis pas un de ceux qui va partager des dossiers sur les rappeurs. On m’a toujours dit « Si tu n’as pas quelque chose à dire de plus beau que le silence, ferme ta gueule » et des fois je préfère vraiment fermer ma gueule.

« J’veux t’enculer ta mère sur le terrain mais avec l’esprit Coubertin, avec le sourire »

RGF: Tu te dis dans l’unité mais également dans la compétitivité. Où est la frontière entre les deux ?

Sadek: C’est le respect! L’esprit du sport, l’esprit Coubertin. C’est… «J’veux t’enculer ta mère » sur le terrain mais avec l’esprit Coubertin, avec le sourire. Avec le Si tu gagnes, bien joué; avec le Si tu gagnes, demain je vais à l’entraînement, je reviens et je te bute. Un truc propre, pas mesquin, pas de coups bas, pas de division. On est tous dans un même truc qui s’appelle le rap, et le rap a des codes. Il y a un public, qui est le seul à pouvoir déterminer qui est plus fort que qui. C’est dans ça que s’affrontent les rappeurs. Les trucs de rue « Il est authentique » « Il ne l’est pas » etc. pour ma part, ne m’intéressent pas. Je sais d’où je viens, je sais ce que j’ai fait dans ma vie. Je n’ai pas besoin de prouver quelque chose à qui que ce soit. Les gens avec qui je marche depuis lé début savent très bien ce que je vaux. Je n’ai pas besoin de venir l’étaler ou de faire la hagra aux gens. Je ne fais jamais de pique dans mes morceaux. Si je veux m’adresser à quelqu’un, vraiment, je dirais son nom ou bien j’irais le voir en privé.

RGF: Tu dis pourtant dans le 3ème épisode des Frontières du freestyle « J’entends ces vieux qui parlent mal. Ils veulent ma place chez Hostile/ Ils ont plus besoin d’une maison d’disques mais qu’on leur trouve un hospice » ou encore dans Sachez-le « Les MC’s du troisième âge, me surnomment la canicule« 

Sadek: Les MC’s du troisième âge pour moi c’est les pilliers du rap français. Des rappeurs qui ont fait leur temps ou qui sont encore en train de le faire. Pour moi c’est juste une compétition. En nommer un ferait croire que je m’attaque précisément à lui, mais je pourrai te donner plein de noms. Je parle des grands de grands. Ce ne sont pas des piques dans le sens où ce n’est pas méchant. Ça veut tout simplement dire « Faîtes gaffe à votre place les gars, on arrive! ». Mais c’est vraiment dans un esprit de compétition, ce n’est pas hargneux. C’est histoire de faire comprendre que nous aussi on est là et que l’on veut prendre la place. Par exemple, avant un match de boxe, quand les boxeurs se voient ils se menacent « J’vais t’monter en l’air » etc. Après, je dis qu’on le fera mais peut-être même que l’on ne réussira pas à le faire; peut-être que c’est nous qui allons nous faire monter en l’air.

RGF: Du coup, te considères-tu comme la relève ? Le terme « relève » est-il d’ailleurs approprié ?

Sadek: Non, il n’est pas approprié dans le sens où moi je cherche à créer de l’émulsion : je veux donner des coups mais qu’il y ait du répondant en face. Je ne suis pas là pour donner un K.O, je cherche de la concurrence. Pour qu’on parle de rap game, il faut qu’il y ait des joueurs; et pour qu’il y ait des joueurs, tu n’enlèves pas les anciens, tu les gardes. C’est plus marrant.

RGF: Il y’a parmi ces rappeurs certains qui ont pas mal collaboré avec la new school. Notamment Lino et Kery James en ce qui te concerne…

Sadek: C’était cool de travailler avec eux. C’est super plaisant parce que c’est des gens que tu écoutes depuis que t’es petit, qui ont marqué le rap français, donc qui t’ont marqué toi-même en tant qu’auditeur. Et puis ça te donne beaucoup d’expérience. Je suis attentif quand je vois Lino en studio, par exemple, je fais attention à la façon dont il pose, à la façon dont il fait ses backs; quand je regarde Kery James sur scène je fais attention à son interprétation. Bon, Kery, lui, a un truc bien à lui, un truc qui lui est propre. Mais en le regardant ça te donne une idée de comment développer ton propre truc en suivant tout son processus de création, de développement, d’écriture. Par exemple, lorsque tu vois Mohamed Ali à l’entraînement et Mohamed Ali sur le ring, ce n’est pas pareil. Quand tu peux le voir à l’entraînement, faut l’étudier, en prendre de la graine afin de devenir plus large.

Sadek et Lino en studio

RGF: Considères-tu avoir dores et déjà un classique ?

Sadek: Non je ne pense pas.

RGF: Quelle est alors, selon toi, la définition de « classique » ?

Sadek:  C’est un morceau intemporel. Tu ne peux pas dire que tu as un classique alors qu’il n’a pas encore traversé les temps. On peut dire que c’est un futur classique si on le ressent comme tel. Il y a, par exemple, des gens qui m’ont dit que 4 Sorties de Flow était un classique. C’est mon morceau préféré de la Légende mais dire, de ma bouche, que j’ai un classique, je trouve ça un peu présomptueux. Je pense que c’est aux gens de le dire.

RGF: Comment s’est fait le featuring avec Meek Mill ?

Sadek: Ça s’est fait grâce à DJ Kore, qui travaille avec l’équipe Maybach Music Group. Il a parlé de moi à Meek Mill quand il était aux États-Unis. Il lui a dit qu’il bossait avec un mec qui, comme lui, faisait partie de la nouvelle génération du rap, sortait des battles, de la rue et que ce serait bien de faire directement une connexion internationale entre nous deux pour surprendre les gens. Lui, comme c’est un vrai MC, a directement été chaud. On lui a envoyé la prod que Kore avait faite. Il l’a kiffé. Le soir même il nous a envoyé son couplet et il nous a demandé si ça nous convenait. On lui a demandé de le réenregistrer proprement mais de garder tout comme c’était, de ne rien changer. C’était nickel. Puis on a fait le refrain à deux. Je devais normalement aller aux Etats-Unis pour faire le morceau mais comme il nous a envoyé le tout directement et correctement, il n’y a pas eu besoin de se déplacer.

RGF: Avez-vous enregistré un deuxième morceau qui pourrait paraître sur un de ses projets ?

Sadek: Non, pas pour l’instant. On ne s’est pas encore vu vraiment. On ne se connaît pas. Il faut qu’il y ait des affinités qui vont au-delà de l’artistique pour faire ce genre de choses. Peut-être que le courant ne passera pas entre nous. En tout cas, on doit se voir pour faire le clip. J’ai beaucoup de respect pour lui parce que je le connais, en tant qu’artiste, mais lui ne me connaissait pas avant Kore.

RGF: Tu avais aussi parlé du clip de Nino Brown avec Jae Millz. Où en est-ce ?

Sadek: Il s’est fait, mais je ne voulais pas le balancer car il y avait quelques soucis d’images. Là on a récupéré des bandes qui manquaient. Donc on va sûrement faire un montage et le balancer mais pas maintenant parce que ça pourrait porter à confusion entre la mixtape et l’album

RGF: La Légende est donc une page tournée pour toi ?

Sadek: Oui, c’est une page tournée. Par contre, après l’album il y aura encore un autre épisode de Johnny Niuuum parce que c’est le personnage que je veux garder pour mes mixtapes. Et je pense que je vais l’appeller « Johnny Niuuum ne meurt jamais » et après il y aura « Qui veut la peau de Johnny Niuuum ? » ou inversement, on verra. Ce seront des tapes

RGF: Pourquoi ne pas avoir invité de rappeur français sur l’album ?

Sadek: Parce que c’est un premier album et je ne voulais pas qu’on puisse assimiler mon univers à d’autres parce que je pense que le public n’arrive pas encore à définir ma couleur et qu’il faut vraiment que je montre ce dont je suis capable, ce que j’aime. Je pense que j’ai besoin de grandir en tant qu’artiste avant d’aller faire des featurings dont j’ai envie avec des rappeurs. Au jour d’aujourd’hui, moi, si je faisais un featuring avec Kery James sur le même morceau, ce serait super lourd mais je ne pense pas que j’ai encore ce qu’il faut pour y arriver. Avec Lino c’était une expérience inédite, une rencontre, un bon choc des générations et ça a fait un très bon morceau. Sur la mixtape j’avais déjà fait des featurings donc je pense que sur un premier album il faut laisser ta patte à toi.

RGF: Tu avais dit dans une interview que tu ferais du sport pour assurer les lives. As-tu commencé ?

Sadek: Bah ouais, c’est déjà fait. Tu peux demander aux gens qui sont venus me voir en live, ils savent très bien. Je suis pas dans le Rick Rossisme moi. Je suis pas dans les 30 minutes de gros porc : « Ugh! Je peux plus wéspiwé Pawis » (rires). Je viens, 45 minutes, 1 heure, j’ai toujours ma petite serviette… t’inquiète pas. On a une street tournée de prévue. On va passer dans les quartiers de France, dans les MJC à la rencontre du public puis après on fera des vraies tournées.

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Les Frontières du Réel, sortie le 11 mars 2013

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